Aujourd’hui nous quittons définitivement le Chili et faisons nos premiers pas sur le sol bolivien. Papa Flamant a déjà bravé cet itinéraire 18 ans auparavant avec des souvenirs encore plein la tête (dont les fameux flamants roses!)
A nous, l‘aventure et la découverte à 4!
7h précises, nous sommes attendus par notre minibus fourni de compatriotes et autres nationalités pour rejoindre la frontière. En attendant le tampon de sortie du Chili, nous reluquons le vendeur malin qui a installé là son combo transformé et ses jus, cafés et pains au chocolat alléchant! Nous avions entendu parler du boulanger français de San Pedro mais sans jamais avoir pu goûter à ses miches! Nous craquons pour les pains au chocolat et c’est une tuerie! Les meilleurs du Tour du Monde, validé par tous les flamants! Nous en prendrons même un 2ème pour s’en assurer! Ils déchirent!
Après une petite demi-heure, nous gagnons une cahute au milieu de nulle part dont le drapeau flamboyant nous fait comprendre que nous changeons de territoire. Le vent cinglant est déjà au rendez-vous. Apres un beau coup de tampon, nous nous cachons à l’abri du camion pour prendre un petit dej consistant, puis c’est l’embarcation. Nelson sera notre chauffeur guide pour ces 3 jours et Nous partagerons le convoi avec Karina et Niels un jeune couple de hollandais. La voiture de Nelson est impeccable, les Mini-Flamants sont ébahis devant le tapis du tableau de bord: c’est une voiture de luxe quand même!
Quelques sacs avec nous, les 12 litres d’eau obligatoires et les gros bagages sur le toit, c’est parti!
Premier stop: la guérite du parc national que nous allons fouler ces prochains jours et en plus des tickets, un petit topo sur les différentes familles de Flamants Roses. Non, loin de là, les premières lagunes colorées s’offrent en spectacle! Les différents minéraux leurs donnent à chacune des teintes incroyables. Nous y trouvons du Borax (qui sert à l’émail), de l’arsenic, des composants de la craie, des micro-organismes…
Petits stops photos puis nous repartons pour la suite du programme: Rochers de Dalí (Dalí n’est jamais venu ici mais la composition et les couleurs rappellent étrangement quelques-unes de ses peintures), baignade dans une source d’eau chaude (le soleil donne mais l’air est tout de même frais. Le plus dur sera de se déshabiller et surtout se rhabiller par 9°C, sinon la baignade dans l’eau à 38°C, ça le fait bien!!
Puis enfin quelques geysers, de souffre principalement, culminant toujours au milieu de ce nulle part à 4930m. L’altitude ne semble poser aucun problème à personne. C’est cool! Les sites sont fantastiques, entre il n’y a pas grand-chose. C’est incroyable de changer de décor en si peu de temps. Nous avions attribué cette qualité à la Nouvelle Zélande mais l’Amérique du Sud nous bluffe. Les routes sont des pistes tracées par les 4×4 eux-mêmes. Il est parfois impressionnant de savoir comment ils s’y retrouvent.
Nous déjeunerons dans l’hospedaje/refuge où nous passerons notre première nuit. Ici, c’est le désert et nous sommes à 4600m. Les habitants de ce mini-village vivent dans des conditions plutôt dures. Il ne fait pas chaud et le vent n’aide pas; heureusement le soleil réchauffe un peu durant la journée. Il n’y a quasi pas d’eau courante et elle est conservée pour les habitants. L’électricité est fournie par générateur seulement à la tombée de la nuit pour quelques heures. Il fait déjà cru dans la salle à manger et nous serons ravis de nous rassasié en purée/saucisse! C’est que ça creuse l’altitude! Les Mini-Flamants trouveront vite des nouveaux copains avec qui taper dans la balle. Alex, Benjamin, Edwin, les noms sonnent moins espagnols soudainement.
Nous reprenons la route pour aller admirer la dernière merveille de la journée: la Laguna Colorada! Ici, grosse déception! Devant cette merveilleuse étendue d’eau rosée, les centaines de flamants roses nous manquent! 5 joyeux lurons se feront discrets dans la distance et quelques autres morts au bord du lac nous donnerons raison d’avoir espéré. Malheureusement, nous arrivons en hiver et leur migration a déjà commencé! Nous serons récompensés par quelques lamas joliment ornés avec leurs petits. Leurs épaisses chevelures les tiennent bien au chaud, le soleil se couche et la température descend.
De retour à l’hospedaje, nous commençons à nous organiser pour la nuit qui s’annonce … Fraîche! Nos sympathiques hollandais nous prêtent un sac de couchage, nous en louons deux autres, échangeons et accumulons les couvertures avant d’aller nous « réchauffer » près du poêle pour dîner! Nous tentons uns sortie extérieur pour admirer la voute céleste absolument incroyable. Mini-Flamant reconnaîtra Mars, Jupiter … Nous pleurons notre soirée à l’observatoire! Mais il fait -20°C donc nous finirons de pleurer à l’intérieur! A 20h30, tout le monde est au lit, avec bonnet, pull en mérinos, dessous de ski, chaussettes épaisses. Le générateur se coupe et nous voilà partis pour une nuit au frais en chambre froide !! Tout se passera pour le mieux. Maman Flamant découvrira qu’après les pieds, elle peut avoir froid aux genoux et franchement, elle ne sait pas ce qui est le mieux. Notre Mini-Flamant nous fera une nuit très agitée. Pas forcément facile de sortir de son terrier épais pour aller le réconforter, le faire boire, le remettre dans ses draps pour ne pas qu’il perde un pied… Mais au final, le petit matin arrive. Dur, dur de sortir des couvertures mais nous nous ressaisissons devant un petit dej avec des restes de Nutella congelés et nous allons nous réchauffer à l’extérieur: il fait -4°C!!
L’équipe au complet, nous repartons pour ces merveilles de la nature. Le vent a poli toutes sortes de pierres volcaniques pour en faire de drôle de sculptures, comme l’arbre de Pierre.
Un peu plus loin, des autres lagunes dont une avec un petit groupe de flamants un peu à la bourre dans leur migration. Nous échangeons nos objectifs pour avoir de plus gros zooms et nous immortalisons le moment!! Jututu, Chiruru ou Tokoko, nous aurons du mal à les nommer mais nous sommes sont heureux d’avoir pu enfin voir quelques cousins!
Nous admirons les changements de sol tantôt sableux, tantôt rocailleux. En redescendant un peu, nous rencontrerons petits à petits des exploitations agricoles sur des terrains peu accessibles: pomme de terre, quinoa.
Nelson, qui avait une exploitation de quinoa auparavant va nous expliquer cette culture très répandu ici et au Pérou. Il en existe plusieurs sortes: Blanc, noir, rouge. C’est le blanc le plus précieux. Les autres servent pour plus pour les farines. Plutôt robuste comme plante, elle n’a besoin de beaucoup d’eau et se reproduit très facilement. Les graines sont des grappes de fleurs. Elles se détachent manuellement ou par pression mécanique.
Les champs sont entourés de petites maisons de torchis où les propriétaires viennent habiter pendant la pousse jusqu’à la récolte pour ne pas se les faire manger par les lamas… Au village, c’est la fête! On y célèbre les mamans et pour l’occasion, elles s’affrontent dans des matchs de basket endiablés!! Tout le village est présent! Papa Flamant a même fait quelques connaissances de taille!
Plus nous descendons plus nous retrouvons du vert, de la faune et de l’eau. Au contraire des pauvres vigognes qui avaient du mal à se trouver un bout de buisson jaune dans les hauteurs, ici émeus, lamas, flamants, sorte de canards… se délectent de bonnes herbes vertes.
Le village dans lequel nous nous arrêtons pour déjeuner semble quasi fantôme pourtant au détour des maisons, des cours et des rues quelques habitants passent leurs chemins avec rapidité. Les femmes en costumes traditionnels longent les murs et font même des détours quand elles nous voient passer avec nos gros objectifs. Les maisons sont basses. Tellement basses que Maman Flamant ne passerait pas par la porte. Les devantures sont décorées de fer à cheval et de papillons pour y apporter la chance. Les peintures bleues des fenêtres leurs donnent des effets de maisons de poupées.
Le prochain village que nous traversons sera lui quasi déserté pour une autre raison. La gare n’a plus la même activité depuis que le Salar s’assèche et permette aux habitants des îles du Salar d’aller en voiture à Uyuni chercher des vivres alors qu’avant, ils rejoignaient la gare en âne! La route de chemin de fer est toujours ouverte mais quelques trains sont déjà remisés sur le bas-côté où Papa Flamant et Mini-Flamant se feront une belle séance de photo. Maman Flamant est au chaud dans la voiture avec sa Mini-Flamante endormie sur les genoux.
En fin de journée, nous gagnons notre hôtel de sel! Tout est en sel du sol au plafond dans les chambres. Nous nous réchauffons d’un bon thé et nos Mini-Flamants se feront une nouvelle fois très vite des amis. La salle de bains nous offre une bonne douche chaude (enfin quand ça marche) et nous profiterons de belles couleurs du coucher du soleil. Les Mini-Flamants s’initieront à un nouveau jeu avec des canadiens avant de regagner nos pénates assez tôt car nous nous levons à 4h le lendemain.
La nuit sera fraîche mais délicieuse, Maman Flamant n’aura même pas besoin de son bonnet et son pull! Forcément après la nuit précédente, c’était facile. Toujours un petit -4°C au réveil mais les Mini-Flamants seront de vrais champions en étant les premiers dans la voiture! Nous détalons dans la nuit noire à travers le Salar pour rejoindre l’île des cactus. Perdue au milieu de cette immensité blanche (nous le verrons après bien-sûr!), cette île est truffée de cactus énormes! Les diamètres dépassent tout ce que nous avons vu jusqu’à présent! (Et nous en avons tâté du cactus!). Nous nous aventurons en haut de l’île dans la pénombre et nous assistons doucement au lever du soleil! Désert de sel à perte de vue, quelques montagnes au loin qui attrapent les premières couleurs. Les premiers rayons dorent les cactus et nous réchauffent le bout des doigts. C’est magnifique! Nous avons envie de faire plein de photos, nous faisons plein de photos mais il est difficile de rendre justice à ces moments tenus en suspens en plein silence.
Les Mini-Flamants capitulent, ils prendront leurs chocolats chauds dans la voiture et ne ressortiront que par l’appel de leur estomac. Petit dej à la fraîche. Nous ne sommes pas tout seuls!
Puis s’en suit la traversée du Salar. Moment tant attendu qui passera 10000 fois trop vite! Nous voulons absorber, sentir l’immensité et juste profiter mais la complexité des photos rigolotes, la pression de réussir au moins une jolie photo l’emportera et me laissera un peu frustrée!
Attention, nous en avons profité quand même! Allongés par terre, position extrême, études de toutes les cavités par les Mini-Flamants, nous resterons presque 2h à faire les pitres et à palper du sel!
Mais nous ne masterisons pas encore les photos truqués!! Voici nos plus belles!
Quand il faut déjà partir, nous avons les boules! Nous voudrions rester encore et encore! Nous partons sur les traces du Paris-Dakar qui se termine maintenant en plein centre du Salar puis nous rejoignons Colchani un petit village qui vit d’artisanat et des salines. Une brève explication nous sera donnée sur le traitement du sel jusqu’à son emballage: séchage, mélange avec de l’iode, empaquetage…
Notre dernière destination après le déjeuner sera le cimetière des trains. La récolte des minerais des vallées alentours transitait par train jusqu’au au port Chilien pour regagner l’Espagne. La légende raconte que les espagnols qui considéraient ces minerais comme les leurs ne payaient pas pour l’exploitation. L’extraction d’argent essentiellement était extrêmement dur et de plus en plus dangereuse à tel point que les boliviens disent qu’un pont avec l’Espagne aurait pu être dressé avec les os des mineurs qui y ont laissé leur vie. Aujourd’hui, cette ligne de chemin fer est abandonnée avec ses wagons et locomotives. Bien trop lourd à déplacer. Malgré l’histoire tragique, ces trains rouillés nous transportent dans un décor assez improbable où les enfants passeront un temps fou à escalader, ramper, sauter…
Il est temps alors d’arriver sur Uyuni et de laisser Nelson. Nous prenons nos billets de bus directement pour Sucre et nos amis pour La Paz. Notre départ n’est pas avant 22h et même si nous sommes un peu kaputs, nous essayerons de faire un petit tour dans Uyuni avant de trouver refuge dans un bar restaurant où nous patienterons en tournois de Uno, boissons et grandes pizzas avec nos hollandais.
Les dernières heures d’attente sont froides et interminables. Quand nous rejoignons le bus, nous sommes claqués. Nous attestons tout de suite du changement de confort par rapport au Chili et à l’Argentine (ce n’est pas le même prix non plus) et nous comprenons rapidement pourquoi tout le monde apporte sa couverture, ses multi-couches et son poncho. Il fait un froid de canard! Nous empilons tout ce que nous avons jusqu’aux bonnets et aux gants avant d’essayer de piquer du nez.
Les Mini-Flamants s’endormiront avant même que le bus démarre. Un peu plus dur pour les Maxi-Flamants mais nous arriverons à dormir un peu en regardant un bout de Titanic! Le ciel à l’extérieur est sublime et la lune est coupée à l’horizontale, ce qui n’est pas fréquent chez nous. Nous passerons par Potosi, la ville la plus haute du monde avant d’arriver à 5h du mat à Sucre et d’essayer de terminer notre nuit dans le terminal de bus.
Super votre article ! Je suis tombée sur votre commentaire sur le blog de VOyage, Partage et et Potage et, vu que je me posais la même question que vous, j’ai retrouvé votre article. Par quelle agence êtes vous passés pour partir de SPA vers Uyuni ? Etes vous contents de ce choix, ou à refaire, passeriez vous par Tupiza ? J’hésite entre les deux, même si le fait de rejoindre Tupiza fait perdre du temps…
Merci d’avance, et bonne continuation !
Bonsoir les voyageurs!
Excusez-nous pour cette réponse tardive!
Notre agence à San Pedro était Estrella Del Sur, mais nous avions fait plusieurs agences avant afin de comparer les prix. Nous avions de bons échos sur celle-ci, et nous sommes arrivés à 9 donc plus facile pour négocier!
À refaire, nous passerions par Tupiza sans aucun doute. Nous avons beaucoup aimé le Nord de l’Argentine, et nous aurions pu rejoindre Tupiza directement si nous n’avions pas la voiture à rapporter à Salta.
Il paraît que cette journée supplémentaire vaut vraiment le coup. Nos amis Plus qu’un tour du monde était enchanté. Leur blog est peut-être encore en ligne.
Après, nous avions aussi choisi de passer par San Pedro pour ces observatoires. Malheureusement, la pleine lune puis les nuages persistants ne nous ont pas permis de faire de visite.
En attendant, à San Pedro, nous avions loué une voiture pour faire des excursions par nos propres moyens et nous avons adoré! Les Piedras Rojas notamment. Attention, à l’époque, le loueur de voiture Europcar n’était vraiment pas fiable et très chère. Nous avions finalement trouvé par une toute petite agence au bout de la rue principale.
N’hésitez pas si vous avez d’autres questions, nous serons plus réactifs promis!
Bon voyage!!! Profitez bien!!!
Mélanie des Flamants Roses Migrateurs