Kyoto suite et fin

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Sur nos 3 derniers jours à Kyoto, nous avons mêlé beaucoup de ballades, visites et repos forcé en raison de belles pluies diluviennes par moment. Et oui, nous devions suivre l’été pendant 365 jours ! Ça commencera un peu plus tard!

 

 

 

Notre escapade à Arashiyama fut pourtant sous un soleil de plomb. C’est un quartier banlieusard de Kyoto qui regorge de petites ruelles, de multiples temples, d’une forêt de bambous…
Pour le bonheur de tout le monde, nous trouverons un loueur de vélo à la sortie du train! C’est donc à bicyclette que nous visiterons ce petit coin de « campagne » même si la horde des touristes présente sur les sites principaux ne nous facilitera pas la tâche. Dans la forêt de bambous notamment, il est difficile de circuler. Le chemin est étroit, les marcheurs nombreux et nous sommes accompagnés également des rick-shaws locaux.

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Nous arriverons au Temple Tenryu-Ji par les jardins. Une fois encore inspiré de la culture zen (le style Soseki), ceux-ci sont très arborés et offrent des cadres dignes des estampes japonaises si renommées. L’arrivée sur une petite mare est assez magique tant cela semble paisible. Une grue s’était délicatement glissée dans le paysage et finissait le tableau.

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Le temple du Dragon Paisible (classé au Patrimoine Mondial de l’Unesco) « domine » cette petite mare et permet de s’arrêter et d’admirer plus lentement. Nous adorons fouler ces planchers pieds nus, c’est un tel plaisir à chaque fois, que nous étudions même la possibilité d’une telle structure pour une prochaine maison. Il faut bien continuer à avoir des rêves et des projets!

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Nous poursuivrons notre ballade dans cette grandissime forêt de bambous jusqu’à rejoindre le bras de la rivière Oi et le pont Togetsukyo.

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Là, des pirogues promènent des touristes sous l’œil des badauds comme nous. Un papy s’amuse à les taquiner avec ses bateaux télécommandés. Tantôt le speed boat, tantôt la mini pirogue. Il fera essayer ses commandes aux Minis-Flamants plus que ravis!

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Pris d’affection, il nous offrira une libellule sur son promontoire, le tout uniquement fait en bambou. Cette libellule délicate peut se poser sur notre doigt et danser au gré du vent tel que nous avons pu les admirer dans les différents parcs.

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La gentillesse et la générosité des japonais nous touchent profondément. Nous chevauchons à nouveau nos bolides pour nous balader au parc Kameyama en bord de rivière. Là, nous entrons encore plus dans la vie japonaise. Les entraînements de baseball s’enchaînent. Nous longerons un petit court d’eau où le linge sèche au soleil, les arbres fruitiers sont encore garnis, et les passants se demandent ce que font ses 4 Flamants perdus par là.

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Après un petit encas (tokakuyi pour Maman Flamant, saucisse pour les minis et nouilles sautées pour Papa Flamant), nous grimperons les petites allées pour accéder aux différents temples. Il fait bon rouler dans ces petits paysages un peu plus calmes, bercés par le chant des cigales (les tronçonneuses, nous les appelons). Les petites côtes finiront par avoir le pas sur nos petites jambes et nous rentrerons calmement sur Kyoto pour une soirée d’école.

 

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Le lendemain fut moins clément. Notre visite au Fushimi- Inari (le site tant attendu par Papa Flamant) en pâtira. Le chemin de ce sanctuaire (environ 4km et 250m de dénivelé) est bordé de Torii rouges vermillons plus ou moins grands. Il y en aurait environ 3000 (nous avons très vite perdu le compte) tous comportant des inscriptions sur un côté (celui du monde divin). Les perspectives sont magnifiques et les couleurs constrastées entre le vernis rouge et les plantes verdoyantes sont captivantes.

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Malheureusement, la pluie devient de plus en plus torrentielle et les touristes de moins en moins civilisés. Le sommet n’est plus qu’à 36 minutes mais trempés et à moitié assommés par les baleines des parapluies, nous rebrousserons chemin à mi-parcours. (Pourtant c’est en montant que nous semions le plus de monde ;)) Nous déciderons de rentrer se sécher à l’auberge après un petit plat d’anguilles grillées.

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En fin d’après-midi, Maman Flamant a rendez-vous pour partager une méditation Zazen au Temple Daisen-In. C’est de l’autre côté de la ville et l’arrivée tardive du bus me fait arriver juste pour la médidation (sans le préambule: donc quelques explications).

Photo 06-09-2015 18 10 30_lightNous sommes sur le sol de la terrasse de la salle de méditation face au jardin de graviers blancs et des 2 petits monticules. Ce jardin sec est appelé Kare Sansui et représente de manière symbolique la spiritualité du mouvement Zen. Le prêtre qui dirige cette méditation, inspecte ma position et me montre la direction que doit prendre mon regard. Il entame alors une brève explication où un moine se fait frapper le dos par 2 fois avec une grande règle (Keisaku stick) et rassure les westerners que pour eux, ce ne sera qu’un coup de règle. (Tête de Maman Flamant). S’en suit alors quelques sons de cloches, gongs et c’est parti!

Tout est extrêmement calme, seules la nature et la pluie sont présentes. Une petite brise nous caresse. Malgré le fait que je me sois assise en vitesse et que j’aimerai ajuster mon pied gauche, défaire ma ceinture et ranger ma mèche, je n’ose bouger un orteil et ma pratique sera de rentrer en méditation justement avec ses désagréments. Tout va bien jusqu’à ce que le prêtre commence son rituel avec sa règle. J’aurais pensé qu’il épargnerai les non-initiés mais j’entends bien qu’il se rapproche en n’oubliant personne ni en modérant sa force. J’en viens quand même à appréhender mon tour. C’est à moi: le prêtre se présente devant moi, me salue, je le salue en retour et reste abaissée pour recevoir mon premier coup de règle. BANG!! Un « non, mais ça va paaaassss!!! » a vraiment failli sortir de ma bouche. A la place, j’ai encaissé afin de contrôler au mieux le 2ème coup à venir. BANG!! Là, on se relève et au lieu de lui mettre une beigne (parce que ça fait un mal de chien quand même), on le remercie. Le petit papy à côté de moi est tout frêle. Et là, je m’inquiète vraiment: « Il va me le casser en deux??!! » Heureusement, j’entends que les coups sont plus modérés. Mais moi, alors?? Pourquoi? Mon pantalon rose? Mon retard? C’est que ça fait mal ce truc et pendant longtemps! Pourtant, rien ne bouge. La méditation se poursuit. Le prêtre repasse devant nous de temps en temps et mon autre voisin (un allemand en redemande même un petit coup). Au bout de 30 minutes, le gong retentit et le prêtre nous propose de nous étirer quelques minutes. J’en profite pour décoincer mon pied gauche, défaire ma ceinture et jeter un œil sur ma petite feuille d’explication. Les coups de règles sont en fait pour aider l’étudiant à rester dans le moment présent. C’est sur qu’après un bon coup de règle, on reste bien présent. Les picotis sont ressentis pour une bonne dizaine de minutes ce qui nous empêche de penser à sa future liste de courses.
La deuxième session se met en place et la pluie se met à battre de plus en plus fort. Merveilleux cadre pour rester présent avec tous ces sons et ce paysage immobile. Mon voisin (toujours l’allemand) redemandera 2 coups de règles. Il est le seul. Nous serons récompensés par un petit bol de thé Matcha et un biscuit.
L’expérience était assez unique. Le cadre idyllique mais les coups de règles m’ont tout de même interpellée. J’étais tellement à 10 000 lieux de cela en allant pratiquer. Je comprend le fond mais le coup a une telle connotation de punition dans notre culture que c’est dur de s’en détacher à mon niveau.
Je suis contente de rentrer à l’auberge voir mes chéris qui travaillent avec leur papa et leur raconter mon expérience. Je suis tout de même beaucoup plus zen!

 

IMG_6286_light IMG_6285_lightPour notre dernier jour, nous participerons à une cérémonie du thé. Ce rituel avait été instauré par les samouraïs puis avec les années est devenu une véritable institution gravée dans la culture japonaise. Elle se pratique par un maître de cérémonie (aujourd’hui plus souvent des femmes) qui a suivi un enseignement de près de deux ans, en famille pour une naissance, un noël ou un grand événement. Elle peut durer environ 4 à 5 heures avec 2 types de thés servis: le premier très épais (tel une soupe), le second beaucoup plus léger. C’est celui que nous testerons. Nous partagerons cette cérémonie avec un couple Neo Zélandais. Nous sommes assis face à Azuko qui est en habit traditionnel et nous explique tout d’abord l’origine et les composants de la cérémonie. Elle parle en anglais et Maman Flamant se charge de faire la traduction aux Minis Flamants.

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Devant elle, se tient un éventail (fermé) et une pochette avec des petits mouchoirs. Elle débute par nous introduire aux 4 composants: Respect, Purifiction, Méditation, et Partage.
Tête des enfants quand Maman Flamant leur dit que ce sont les composants que l’on retrouve dans la méditation Zen, celle qu’à fait Maman hier soir: « Mais elle va aussi nous taper de son bâton (l’éventail)??!! » Crise de rire de l’assemblée. L’éventail sert à saluer et se place entre l’hôte et les invités en signe de respect. Les petits mouchoirs seront pour mettre le petit gâteau de l’hôte et essuyer son bol après son passage.

Au départ, chaque ustensil est soigneusement nettoyé: le petit pot à matcha (jeunes pousses de thé torréfiées et réduites en poudre), la cuillère en bambou (unique pour chaque maître), la tasse, la tasse en bambou qui sert à se servir d’eau bouillante. Cette Purifiction est temporisée par des mouvements, des pliages et une organisation/position spécifique de chaque ustensil. De même pour la confection du thé jusqu’à la manière de fouetter, tout est minutieusement calculé. La dégustation se fait après avoir mangé un petit gâteau plutôt sec ou une friandise. On se passe le bol de matcha et là encore, il y a un rituel pour tenir son bol, le tourner 2 fois avant de boire, le nettoyer et le tourner encore avant de le passer à son voisin. Ceci est pour remercier l’hôte, s’offrir le thé et nettoyer le bol avant le prochain partage.
Nous tenterons tous de faire notre propre bol de thé Matcha, y compris les enfants.

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Nous avons passé un super moment de partage. Tout était très intéressant et tellement agréable de se plonger à nouveau dans cette culture incroyable. C’était peut-être un peu long pour les enfants. Mais c’est difficile pour eux quand tout est en anglais, qu’il faut rester sans bouger tout en déchiffrant cette minutie qui peut prendre beaucoup de temps pour des Mini-Flamants. Néanmoins, ils sortirons ravis d’avoir pu tester eux-même.
Le couple de Néo-Zelandais nous proposera de passer les voir à Auckland! Très gentil à eux. Nous leur ferons sûrement un petit signe.

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Pour poursuivre sur la Zen attitude, nous irons voir le temple de Ryoan-Ji. Ce temple célèbre regroupe le plus grand jardin Zen du Japon.
Ce Kare Sansui (jardin sec) composition de gravier blanc garnie de 15 pierres est la plus connue de la secte Zen Rinzai.

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Pour finir, nous prenons un taxi (dernier moyen de transport encore inutilisé par les Flamants Roses) qui nous transportera jusqu’au quartier Gion. Le Downtown de Kyoto.

 

 

 

C’est l’un des plus vieux quartier et le plus authentique. Encore une fois très touristique, nous tenterons de nous perdre dans les ruelles adjacentes. Toutes ces petites maisons aux lampions rouges sont supposées être des restaurants. Seulement, aucune carte extérieure, aucun signe. Juste un rideau et un nom. Ces salons regroupent parfois des clubs assez fermés d’où rentrent et sortent une clientèle plutôt bien habillée, le plus souvent des hommes.

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Autrefois fief des geishas, il est encore possible d’en croiser quelques unes au détour d’une ruelle. L’école des Meikos (jeunes geishas éduquées par les geikos) fait partie du quartier et le Gion Center propose des spectacles publiques des différents arts des Geishas: Chants, Danse, Cérémonie du Thé.

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Nous aurons la chance (Maman Flamant et Gaspard) de croiser une Geiko. Le temps de la saluer et de demander une photo, nous n’aurons que ce souvenir.

 

 

Nous repartirons de ce quartier un peu déçus à nouveau par le nombre de touristes (dont nous savons également faire partie !!!) Les guides francophones n’avaient pas pu être disponibles cette fois-ci mais la prochaine fois, nous tenterons d’avoir plus d’explications et peut-être de sortir des sentiers battus pour découvrir encore plus ce beau pays.

Pour notre dernier dîner, nous optons pour le Shabu Shabu. Grand bouillon dans lequel nous ajouterons oignons, champignons japonais, chou et y ferons cuire notre viande!

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Drôle de petite expérience appréciée de tous sauf pour les petites sauces qui l’accompagnaient (pour les minis-flamants). Il est temps de vider notre chambre à l’auberge. Nous quittons Kyoto tôt pour rejoindre Kobe et son bateau qui nous mènera en Chine.

 

 

Ce premier pays nous a extrêmement plu. Nous comprenons que la culture et les moeurs peuvent y être un peu étouffantes pour ceux qui y vivent. Pour nous, touristes de passage, nous nous sommes sentis extrêmement bien accueillis. Nous avons adoré les petits rituels. Nous avons aimé ce respect de l’autre, la propreté, et le calme dans toutes circonstances. Nous emportons 1001 images et nous poursuivons ce voyage au long court.

Sayonara Japan!

Commentaires

  • Sylvie  dit:

    Décidement, vive les papis japonais !!!
    L’épisode de la méditation zen m’a fait hurler de rire. Je savais que c’était une pratique austère mais pas à ce point. DINGUE.
    J’ai acheté juste après votre départ le même petit fouet en bois pour me faire du matcha latte à la maison. J’y arrive pas très bien. Je vais avoir besoin d’un petit cours.
    Le Japon exerçait déjà un fort attrait sur moi. Le récit de vos aventures m’a donné encore plus envie d’y aller. En 2017 !!!!!
    J’espère que vous allez aussi me donner envie d’aller en Chine… C’est pas gagné…

  • Seb Mercier  dit:

    C bon. J’ai testé la méthode du coup de règle avec Sandrine : maintenant elle est beaucoup plus zen ( merci Mélanie).
    Nous vous souhaitons une bonne continuation dans votre migration.
    Nous pensons beaucoup à vous.
    Bisous a tous les 4

    • LesFlamants  dit:

      Salut Seb… je te rapporte des batons alors !!!
      Le prochain article est pour toi ! Veille !
      Bises à tous les 4.

      JC Flamant

  • Perrine  dit:

    Vous m’avez fait découvrir grâce à vos textes plein de belles explications et d’humour un pays et une culture totalement inconnus pour moi mais qui devient bien attirant, merci beaucoup, je me régale et attends avec toujours de l’impatience de vous lire, gracias y cuidense

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