Dernière escale japonaise dans la ville aux 1600 temples !
De retour en mégalopole par le Shinkansen encore et toujours (12 mins pour venir d’Osaka quand même), nous arrivons sous un pluie torrentielle.
Après la petite maison japonaise, le gîte en montagne, le Western Hotel et le Ryokan, nous testons maintenant l’auberge de jeunesse, japonaise bien sûr, ce qui va changer beaucoup de chose quand même:
– on enlève ses chaussures à l’entrée ce qui vaut une bonne odeur de pieds (chouley) à l’accueil mais ce qui aide car ce n’est pas dans la chambre.
– il y a bien des dortoirs mais nous héritons d’une chambre de 4 à futons (on adoooore les futons). Une fois dépliée, la chambre est très vite saturée. Surtout quand il a plu!
Bref, tout est clean, on est vachement bien et on dort comme des loirs.
Pour notre 1er jour, nous commençons par l’immense Kiomizudera Temple. Il faut dire que Kyoto regorge de temples (environ 1600), il a donc fallu faire des choix. Choix qui sembleraient être les mêmes que des centaines d’autres touristes. Nous avions cru qu’à partir de la rentrée nous serions tout seuls, nous?!!!
L’arrivée au temple ne peut pas se louper; pas besoin de guide, on suit les sacs à dos, les kimonos, et les chaussettes avec les tongs (cela fait parti du costume mais mieux que les allemands, les chaussettes sont adaptées pour les tongs!). Il y a plusieurs magasins de location de kimonos sur le passage. Les couples et les groupes de copines font la queue pour se vêtir l’espace d’un jour de visite et de 1800 photos avec ses somptueuses couleurs. On ne se lasse pas de les regarder!! Cela reste toujours très insolite de les voir utiliser les derniers appareils hi-tech ou encore un distributeur de cola dans ces parures qui nous renvoient elles dans un temps beaucoup plus lointain.
Ce temple est juché sur une colline juste derrière une immense pagode rouge et quelques autres portes du même ton. Il y a beaucoup de monde et il fait très chaud. Nous nous agglutinons à la queue leu-leu dans cette immense édifice qui perd avec cette affluence du calme et de la spiritualité qu’on imagine pouvoir y régner.
Ce qui reste touchant c’est cette course aux vœux, aux prédictions ou encore aux amulettes; il y en a pour tout: chance, prospérité, amour, grossesse, longévité ou encore bonne santé des jambes. (Je vous laisse deviner lesquelles j’ai prise pour notre Mémé). Plus haut, chaque prière à son mini temple avec de quoi laisser son vœu, sa donation, ou acheter son souvenir. Ils paraissent très superstitieux. 2 pierres de l’amour éloignées de 30m assurent à celui qui touchera la première et rejoindra la seconde les yeux fermés une chance en amour. Maman Flamant a réussi sans encombre ;)))
En contre-bas de l’édifice, il y a la possibilité de se purifier avec de l’eau bénite jaillissant au dessus d’un balcon que l’on recueille avec des petites cassolettes en métal.
Pour les minis flamants, les rituels qui apparaissent dans chaque temple sont des attractions premières. Un peu dur de faire comprendre et respecter l’aspect religieux. Ils regorgent de prières juste par l’envie de faire une donation (jeter une pièce dans un réceptacle à 2m de soi), faire brûler de l’encens ou encore taper sur le gong!
Du temple au suivant Chion, nous nous laissons porter toujours par le flot mais aussi par les petites rues alléchantes qui regorgent certes de tous les produits les plus touristiques du Japon mais encore une fois avec une telle délicatesse, un design épuré, une petite boîte raffinée que nos yeux se délectent à chaque boutique.
Il y a toujours bien sur celle qui regorgera de 1000 objets incongrus, bizarres ou en plastique moche (c’est en général celles que les enfants repèrent et où ils craqueront de leur argent de poche pour s’offrir un sabre « exactement comme je cherchais depuis des années et qui en plus me rappellera toujours le Japon…. ». Enfin oui, s’il revient jusqu’en France, quoi).
Pour arrêter ma mauvaise langue, j’avoue aussi qu’ils peuvent aussi être attirés par des objets beaucoup plus mignons. Donnez-leur un budget, ils vous feront un beau florilège d’articles locaux. Tout cela pour dire qu’on se laisse porter dans ce dédale de petites ruelles piétonnes de Sannen Zaka et Ninen Zaka où on aime aussi se perdre, découvrir des kimonos se prenant en photos, lorgner les petits jardins zen chez les particuliers, découvrir les 1000 bouddhas porte-bonheur et leur caresser le ventre et finir par tomber sur la pâtisserie des rêves! Nous sommes allés baver devant le Paris-Brest, la tarte au citron ou encore la brioche au beurre mais sans y toucher! Les Minis-Flamants étaient en manque de macarons mais il n’y en avait pas.
En finissant de déambuler, nous atterrirons dans le charmant parc Maruyama où comme à l’accoutumé, les kimonos se succèdent sur les petits ponts, sous les arbres en fleurs pour immortaliser ces moments.
Le Choin Temple juste à côté est en pleine restauration mais se visite tout même un peu. Quand on passe l’imposante porte et que l’on gravit ses marches énormes, on imagine la grosseur bestiale du temple aujourd’hui caché.
Ce temple est encore très actif. Nous assisterons à une prière (plusieurs mantras répétés de façon monocorde).
Nous rentrerons à pied à travers les ruelles et les temples du quartier de Gion puis en longeant un petit canal. Ce soir, c’est école et la rentrée des copains facilitent la mise en marche de notre session.
Ce matin, le réveil est aussi lourd que le ciel est chargé. Nous décollons tardivement pour les temples Daitoku-ji. Cet ensemble de 25 temples est le berceau des écoles Raizen qui enseigne la culture bouddhiste du Zazen, dites Zen. Seulement 4 bâtiments sont accessibles au public. Dans le Daisen qui fut autrefois le bâtiment administratif les photos sont interdites. Une composition Zen que nous tenterons de décrypter est le trésor le plus cher de ce lieu. Chaque pierre représente un élément de la vie concret ou plus abstrait et à travers ce tableau se dessine le fondement de la culture Zen. Ce jardin est taillé, sculpté et entretenu pour que de chaque angle une nouvelle « image » prenne forme. Une guide nous expliquera quelques écritures Zen, phrases qui restent à chaque fois à méditer autant dans les symboles des écritures utiliser que dans le sens. Cette approche résonne tout autant dans notre vie d’aujourd’hui: calme, paix, amour et bienveillance arrosés de gratitude pour chaque instant. Nous repartirons avec quelques écrits dédicacés par un grand maître Zen ici sur place. Nous tenterons de nous y tenir. Maman Flamant reviendra d’ailleurs pour une méditation Zazen dans ce même centre, dimanche.
L’école encore très connue se regroupe sur plusieurs temples. L’envie est très forte de pouvoir y entrevoir des élèves mais la pluie torrentielle ne nous aidera pas.
Nous viserons donc le Kinkakuji, le Temple d’Or avec une belle accalmie.
Ce temple a été reconstruit à l’identique après un feu qui avait tout dévasté. Les enfants sont ébahis devant tant de richesse! Il est certes étincelant. La foison des touristes nous ôtera une fois encore tout ressenti spirituel qu’il pourrait y avoir. Le chemin autour est bien tracé. Les reflets et la conception des jardins autour nous laissent imaginer la beauté de ce lieu en automne avec les feuilles multicolores, ou encore en hiver sous la neige. Il faudra revenir.
Sur notre retour nous tenterons une visite du Nishiki Market mais les étales de poissons et produits frais sont déjà fermés ce qui rend le passage assez morose. Nous reviendrons quand il y aura plus d’activité!
3ème jour: réveil matinal pour essayer de prendre les hordes de touristes à contre pied! Pari gagné, nous sommes à 8h30 sur le Ginkakuji! Nous ne sommes pas les seuls mais nous avons plus d’espace et de tranquillité.
C’est le temple d’argent bien qu’il n’ait jamais été couvert d’argent. Dans ces jardins Zen, des jardiniers s’affèrent à nettoyer les arbres, redessiner les graviers, ou les bancs de sable. Rien n’est laissé au dépourvu, jusqu’à chaque aiguille des pins. Ces jardins suggèrent des paysages montagneux, avec des cascades… Bien que tout soit… sec. (Oui, en fait il n’y a pas de vraie cascade, tout est planté, coupé, garni pour porter à croire qu’une cascade s’y déverse où que nous sommes en plein océan devant le Mt Fuji).
Belle promenade matinale avant le chemin des Philosophes.
Ce chemin de 2 km qui borde un petit canal a été nommé ainsi en raison des philosophes qui aimaient y déambuler. Ne trouvant aucun loueur de vélo, c’est à pied que longerons ce canal en imaginant la beauté que le printemps réserve à cet endroit grâce à sa bordure de prunus.
En fin de ballade, nous rejoignons le temple Ekaindo. Ce temple (à nouveau) regorge de petits jardins intérieurs tous aussi précieux les uns que les autres. Le grand hall du temple aux décorations extérieures plutôt sud américaines cache un autel et des lustres en or (stupéfaction des enfants!! mais grosse déception car les photos sont interdites!).
Nous monterons jusqu’à une pagode qui surplombe le tout Kyoto. Ce n’est pas une ville aux buildings incroyables. Kyoto reste une ville immense mais où chaque quartier forme un petit village en soi.
Le prochain temple n’aura pas notre aval. Il y en a tellement que nous redoutons l’overdose et préférons repartir à pied pour le Heian-Jingu Shrine : gigantesque temple (mausolée) rouge avec sa porte immense 100m plus loin. En longeant le zoo, nous trouverons quelques amis en vacances ici. Un peu de compagnie pour Floyd qui fait le voyage avec nous.
Les Torii et les portes des temples sont immenses. Sur l’esplanade, se déroulent généralement toutes les parades officielles.
Le mausolée, en soi, se visite rapidement mais ce sont les jardins qui nous laissent encore rêveurs. Encore une fois l’automne et le printemps doivent rendre ces paysages absolument magnifiques. Les mini Flamants, eux, passeront plus de temps à nourrir les tortues et autres poissons. Beaucoup plus passionnant ;))
Nous profiterons d’un retour en fin d’après-midi pour faire quelques courses pour le dîner du soir à l’auberge et une bonne session d’école. Ici, nous avons des tables mais aussi beaucoup de travellers pour nous déconcentrer. Le challenge n’est pas simple mais nous avançons au mieux.
La grande classe, ces japonaises en kimono !! Et ces temples, majestueux…
Que tout semble beau, raffiné, délicat, aimable. Un pays extraordinaire que ce Japon ! Continuez de profiter avec la zen attitude que vous semblez avoir adoptée !
Bise.
Bonjour,
Je lis avec encore plus de passion votre parcours de Kyoto, ma ville,préférée pour le moment au Japon.
Ah cette pâtisserie des rêves ! C’est à Kyoto que j’aîmange pour la première fois les pâtisseries de Philippe Conticini et, à chou voyage, je le fais un dîner composé de deux pâtisseries. Je crois qu’il a dénommé le Paris-Brest en Paris-Osaka ou au moins une ville japonaise en changeant la recette.
J’avais pris en photo la même petite souris sur la plaquette votive en bois, c’est rigolo.
Je vous confirme que la balade le long du chemin de la philosophie est particulièrement belle au moment des cerisiers en fleurs, donc plus tard que lors de la floraison des pruniers. En automne, ce n’est pas spécialement joli.
Les jardins de Heian Jingu sont aussi parmi mes préférés à Kyoto, ils sont bien cachés.
Il semble qu’il y ait de plus en plus de touristes, dont des touristes chinois. La sol
Suite… Car j’ai appuyé trop vite sur la touche envoi.
La solution est ce que vous avez fait : aller voir les temples et sanctuaires le plus tôt possible le matin.
J’espere que la ville vous aura autant plu qu’elle me plait.
les charmantes ruelles de Ninen Zaka et Sannen Zaka près de Kiyomizu dera sont touristiques mais tellement charmantes qu’on ne s’en lasse pas, même après plusieurs voyages. Je vais systématiquement voir les boutiques Ghibli pour acheter quelques petits cadeaux (une boutique est très récente) et je traine pour prendre des photos.
Bonne suite de voyage, la famille semble bien profiter de cette découverte.
A bientôt dans un nouvel épisode.
Annie