Premier arrêt : Puno. Puno est la première grosse ville après la frontière et représente une belle base arrière pour poursuivre un voyage au Pérou. Nous ne savons pas si c’est le trajet en bus qui pourtant longe le lac, mais Maman Flamant n’est pas au top. A notre arrivée, tous les bus pour Cusco sont bookés pour les 5 prochains jours. Nous décalons donc notre départ au 16 juin pendant que notre Mini-Flamante fait déjà connaissance avec un bébé.
Nous aurons le temps de déjeuner chez une petite mamie du centre (6 soles le menu) avant de prendre place dans notre nouveau logement. Maman Flamant tiendra bon jusqu’à la fin d’une petite séance de devoirs et passera le reste de l’après-midi au lit. Nausées, souffle court et grelottements, nous avons du mal à faire un diagnostic. Cela fait près d’un mois que nous titillons les 3500/4000 mètres, le mal des montagnes aurait sûrement dû se déclarer un peu avant. Accumulation de la fatigue des derniers jours, du froid??? Bref, c’est couchée que Maman Flamant se sent le mieux et encore. Dommage, car à l’extérieur retentissent de grosses fanfares. Sorties de messes puis fiestas qui dureront toute la nuit! Le départ pour les îles Uros est compromis pour Maman Flamant. Au petit matin les rôles s’inversent et c’est Papa Flamant qui prend le relais. Court checking chez les enfants qui ont mangé la même chose que lui la veille, mais rien. Papa Flamant fait grise mine quand le réveil sonne. Maman Flamant se sent un peu assommée mais rien à voir avec la veille. La décision sera un peu dure à prendre mais Papa Flamant restera se remettre à Puno pendant que le reste des flamants ira découvrir les îles flottantes. Nous partons donc le cœur un peu lourd de le laisser tout patraque avec son eau, son jus de pomme et quelques barres de céréales, pas de télé et un Wifi aussi faiblard que lui, et nous rejoignons Victor et son bateau en taxi.
Victor vit sur une de ces îles flottantes au large de Puno. La communauté Uros existe depuis l’époque pré-incas. Petite communauté, elle a été prise sous l’aile des Aymaras (langue qu’ils parlent encore aujourd’hui) et la plupart ont pu ainsi garder leur mode de vie sur ces îles à travers le temps. Aujourd’hui, il n’y a plus que 87 îles qui regroupent 520 familles. Ils vivent essentiellement du tourisme, de la pêche et de la chasse (aux oiseaux). Victor et Christina nous affirment être les seuls à pouvoir nous accueillir pour la journée et la nuit (en fait il y en a d’autres mais nous serons bien traités!). Beaucoup d’autres îles accueillent des touristes pour une à deux heures lors de tours qui comprennent également la visite des grandes îles de Taquile et Amantani, plus au large.
Victor nous achemine jusqu’à son île à travers le labyrinthe de totoras. Le Totora, c’est le roseau qui leur sert à construire les îles. Il y en a à foison. À notre arrivée, Christina nous installe dans notre chambre toute coquette puis nous laisse faire le tour du propriétaire. L’île fait 50 mètres sur 30 donc autant dire que cela sera vite fait!
Pour les enfants, c’est une aire de jeu grandeur nature! On saute dans les totoras, on grimpe au mirador, on fait de la balançoire, on joue aux navigateurs sur les bateaux traditionnels, bref le pied. Pour Maman Flamant aussi, le lieu se prête à une jolie convalescence au soleil dans les hamacs ou sur les chaises longues pour changer de vue!
Les Mini-Flamants seront ravis d’aider des coupeurs de totoras à assurer leurs livraisons avant de déjeuner, vue sur le lac. « Nous sommes reçus comme des rois! » lâcheront-ils en scrutant l’horizon et en rêvant que leur Papa leur fasse la surprise de les rejoindre sur cette île de rêve. « Pourquoi nous ne restons qu’une seule nuit? Nous pourrions rester une semaine? »
Deux familles habitent ici et les enfants font très vite connaissance avec le petit garçon. Son papa pêche dans un trou de l’île. Les petites perches qu’il ressort sont parfaites paraît-il pour la soupe. Nous échangeons un peu avec les parents sur la vie sur l’île, les déplacements, l’école.
Sur son bateau, Victor en profite pour nous en dire plus sur ces roseaux et ces constructions incroyables. Ce sont 3 mètres de totoras qui recouvrent les blocs de racines qui servent de fondations. Amarrés entres eux, ils sont également ancrés pour ne pas que l’île se fasse la malle. Les constructions sont également surélevées par 1 mètre de totoras. 3 fois par mois, des couches de totoras sont rajoutées sur le sol, sous les constructions pour contre-balancer l’affaissement dans le lac. Un énorme travail. Pour nous, pauvres touristes, le pas se fait plus ample car nous nous enfoncons un peu mais nous ne ressentons ni l’humidité, ni la mobilité.
Le soleil tombe vite au Pérou et nous assistons à un beau coucher de soleil sur le lac, il est 17h30. La température tombe aussi vite et nous allons nous réfugier dans la pièce à vivre pour faire des bracelets brésiliens en attendant notre succulent dîner. Victor nous rajoute des bouteilles d’eau chaude dans les lits comme petites bouillottes et nous dormirons comme des loirs bercés par les sons des marécages avoisinants. Il est drôle de ce dire que nous dormons au-dessus de l’eau.
Le lendemain, les enfants n’ont aucune envie de repartir sauf peut-être pour retrouver leur papa! Dernier jeu sur le bateau « des touristes » et ce sont nos aux-revoirs aux îles Uros. Nous aurons été ravis de cette expérience et les Mini-Flamants se battent déjà pour savoir qui va raconter quoi à notre Papa Flamant.
Ce dernier, après presque 36 heures de sommeil, a à peu près récupéré et nous décidons de coller à nos plans en partant cette fois-ci chez l’habitant à Llachon, une péninsule sur le lac Titicaca à 2 heures de Puno. Le trajet se fait en collectivo, un peu serrés, jusqu’à Capachica. Le bus ne part que lorsqu’il est plein et à cette heure de la journée, nous n’attendons guère longtemps. Agréablement surpris par la place au début, nous serons assez vite entassés au moment du départ et Papa Flamant se retrouvera même à genoux pour les 3/4 du voyage. Ça rapproche!! Et les discussions se lancent très facilement.
A Capachica, c’est jour du marché! Le bus se remplira en quelques minutes seulement. Ici, les femmes ont un joli chapeau avec des pompons! Chacune porte son baluchon de provisions, de vivres et de brocs et nous nous entassons à nouveau dans le bus pour Llachon. Je ne sais pas si la gentille mamie qui s’est assise à côté de moi se rend compte qu’elle broie ses achats à chacun de ses mouvements vers moi et j’espère juste que ce ne sont pas des œufs!
Notre arrivée à Llachon se fait en fanfare! Sur la place, c’est la fête! Musiques, danses, costumes pour Saint Antoine de Padoue! Il est 14h et la fête bat son plein. Nous rencontrons notre hôte qui nous invite à rester et profiter de l’événement jusqu’au soir. En effet, les danseurs, les fanfares et les habitants ne quitteront pas les lieux avant les derniers feux.
Chaque quartier a sa fanfare qui répond à l’autre par intermittence, ses danseurs et sa procession en faveur de Saintt Antoine de Padoue. Les musiques et les danses sont un peu répétitives mais la bonne humeur et la bière coulent à flots. Les costumes sont chatoyants et toutes les générations sont représentées.
L’installation pyrotechnique prend place à quelques mètres de nous, des spectateurs et des danseurs. Un immense pétard donne le départ et la construction s’illumine, tournoie, siffle… Pendant une quinzaine de minutes nous sommes sous le charme en essayant de ne pas trop penser aux distances de sécurité et aux bouts de choux qui se rapprochent dangereusement des étincelles! Quelques feux sont lancés au-dessus de nos têtes!! Super chouette! Belle surprise en tout cas!
Nous dévorerons quelques knackis au barbec avant de prendre le chemin de la maison de Felix avec sa femme et sa fille. Nous marchons au clair de lune pendant une petite demi-heure. Le lac est calme et les clapotis vont nous bercer jusqu’au lever du jour somptueux.
La maison de Felix est certes un peu excentrée mais la vue est imprenable. Nous sommes au bord du lac, l’île de Taquile et la côte péruvienne en ligne de mire. Il a été le premier a installé un hospedaje de ce côté de la côte. Des années de labeurs pour quelques chambres en adobe, un espace de restauration et une terrasse ensoleillée. Comme depuis plus d’un mois maintenant nous dormons sans chauffage et les chambres de Felix ne dérogent pas à la règle. Mais nous avons bien 5 couvertures chacun! La douche chaude au bout du jardin est rafraîchissante même si l’eau y est chaude! Nous serons ravis de goûter aux crêpes de Magna pour le petit dej! Avec l’estomac un peu en vrac, nous ne pouvons plus trop voir la couleur des œufs et de la margarine pour le moment.
Nous rejoindrons la place du village en milieu d’après-midi où les festivités se poursuivent! Nous arrivons trop tard pour la compétition de danse mais les cholitas péruviennes ont apparemment remporté le 1er prix. L’ambiance est un peu plus fouillie que la veille même si les costumes sont encore plus apprêtés. Même les fanfares arborent leurs plus beaux apparats.
Nous sommes accueillis comme des locaux. Papa Flamant est pris à partie pour boire des bières selon un cérémonial / rituel bien particulier ou un seul verre en plastique est utilisé et partagé par 6 à 8 buveurs. Certains n’ont même pas décuvé de la veille! Les Mini-Flamants retrouveront très vite leurs nouveaux copains. Et nous nous joindrons tous à la danse, avec ou sans bière.
Le soleil descend et tous les participants danseurs, organisateurs, se parent de pains pour défiler. Ces offrandes à St Antoine de Padoue commémorent la multiplication des pains et demandent une récolte abondante pour tout le village. Les chefs supervisent toujours depuis leurs promontoires et la danse va durer jusqu’au bout de la nuit. « Pour se tenir chaud! » affirment-ils.
Magna nous initiera aux artisanats qu’elle pratique et qui se transmettent de mère en fille: le tissage de poncho (essentiellement portés pour les mariages par les hommes) et le tricot de bonnets péruviens. Maman Flamant adore tricoter mais Magna manie ses 5 aiguilles avec une telle agilité qu’il est difficile de la suivre.
Elle nous propose de nous parer des vêtements locaux. Comme sur les îles Uros, cela nous va à ravir! Les costumes sont plutôt lourds et assez chaud. Maman Flamant portera, cette fois-ci, la coiffe d’une femme mariée: la montera! Joséphine, le bonnet des célibataires et les garçons les bonnets et les ponchos traditionnels.
Nous ne déjeunerons pas tard pour le 3ème jour de fête, les habitants ont installés une arène pour y accueillir taureaux et toreros . Le spectacle doit avoir lieu à partir de 13h (heure péruvienne!). Les festivités ne commenceront pas avant 15h!
Nous trouverons des places de choix sur la hauteur de l’arène. Enfin ça c’était avant l’arrivée de la délégation des chefs, qui après leur tour de chauffe nous délogent en jouant des popotins, jupons aux milles volants…!! Fantastique! Et dire que la veille, ils tenaient un discours contre les privilèges des hommes politiques. Maman Flamant et sa Mini-Flamante trouveront une autre place, pendant que Papa Flamant et son Mini-Flamant resteront parmi les grands!
Le tour d’honneur est mené par les organisateurs (sponsors) et les futurs organisateurs. En effet, nous apprendrons que cette fête de 3 jours d’un coût avoisinant les 13000€, est offerte par un couple du village! Nous les admirerons donc se pochtronner au milieu de l’arène pendant un bon moment avant que les toreros et les premiers taureaux ne fassent leurs apparitions.
Le torero fait le grand jeu, renvoie les taureaux qu’il n’arrive pas à dompter et se fait clamer à chaque passage. S’il ne ressemblait pas à José Garcia, j’aurais presque pensé qu’il se prenait au sérieux! Papa Flamant est persuadé qu’il se prenait au sérieux, essayant de gagner de nouveaux contrats pour les fêtes à venir dans les villages voisins.
Une fausse Miss (« Pitufa ») tentera sa chance pour faire rire l’auditoire mais faillira y laisser un col du fémur! Nous serons ravis de faire partie de cette grande fête aux couleurs complètement locales. Les langues se délient au fur et à mesure des jours (et des bières) et nous nous confondrons presque dans la foule.
Le soleil tombe vite à nouveau et nous aurons du mal à nous réchauffer après le spectacle. Nous nous réfugierons encore une fois sous les couvertures en regardant « le livre de la jungle (version dessins animés) serrés comme des sardines. Le froid commence à nous peser surtout quand il fait nuit à 17h30. Nous rêvons d’un feu de bois autour duquel nous retrouver bavarder ou juste se réchauffer.
Nous repartons de Llachon avec des sourires et des couleurs plein la tête (y compris le petit air de musique que les fanfares n’ont pas cessé de jouer). Des petites mémés qui dansent bière à la main, aux cholitas rondouillettes, des hommes en costumes trois pièces aux enfants qui courent partout…. Une super expérience.
José, le grand-père nous attend dans sa barque pour nous mener sur l’île de Taquile en face de Llachon. Une petite heure de navigation et nous sommes accueillis par deux hommes en costumes traditionnels: pantalon noir, large ceinture, petit gilet et bonnet de meunier sur la tête! Les photos se font dans la tête pour ne pas brandir notre énorme objectif en guise de Bonjour! Leurs dents blanches éclatent sur leurs visages tannés par le soleil.
Nos bonjours ne récoltent pas souvent de réponses. Trop pressés, pas envie… C’est un peu quitte ou double. Nous sentons vraiment que parfois nous dérangeons! Nous sommes venus par nos propres moyens et ne tombons donc pas dans les horaires standards. Ici, les femmes filent la laine, même en marchant (même si maintenant c’est plutôt du fil synthétique qu’elles épaississent) et les hommes tricotent. Les bonnets de ces derniers ont des couleurs différentes suivant leur statut matrimonial. Sur cette île, le divorce est interdit. Avant de se marier, les couples doivent donc habiter un an ensemble, pour s’assurer (se rassurer) de la future cohabitation. Cela avait tellement bien marqué Papa Flamant lors de sa première venue, il y a presque 20 ans, qu’il a mis en pratique avec Maman Flamant, en rallongeant même la période d’essais (mise à l’épreuve).
Sur la place, une salle communale propose des confections en alpaga qui donnent envie de dormir avec.
Nous finirons avec quelques sandwichs et une truite avant de regagner le port. Nous avons adoré les balades même si l’île reste très touristique. Il est l’heure de rentrer à Puno et reprendre nos bagages pour rejoindre Cusco le lendemain matin.
Nous dînerons avec Julien et Angelika (http://duntourdunmonde.com/) que nous avions rencontrés à San Pedro de Atacama. En plus d’être un régal de les revoir, ils reviennent eux-mêmes de la vallée sacrée et nous donnerons plein de bonnes infos!
Quel festival de couleurs … Il manque les musiques ! c’est toujours aussi passionnant !
J’espère que vous êtes réchauffés et que tous aborderony les dernières étapes en bonne forme ! Vous êtes loin d’une France qui ne va pas bien …
une fidèle lectrice !
Bonjour
Je vous suis depuis qq mois et je lis tjs avec attention votre newsletter riches de détails d photos. Nous sommes partis depuis une semaine en tour du monde et je souhaitais savoir comment faire vous pour trouver vos adresses de logements. Nous nous y sommes pris tard de notre côté donc pour l instant nous avons dû faire booking, airbnb pour les parcs ouest des US. Nous essayerons aussi coach surfing plus tard. Comment faites vous en am latine et Asie ?
Merci bien et bonne poursuite
Cécile
Notre blog est en construction … le travail ne nous a pas laissé le temps de tout préparer avant
Bonjour Cécile.
Merci de ton message.
Pour nos adresses de logements, ça dépend…. Tu verras que sur la route, tu vas croiser beaucoup de monde, et les bons tuyaux se partagent vite !!
Hormis le Japon qui était notre premier pays, nous n’avions rien réservé à l’avance… et nous n’avions pas d’idée de logement.
Nous avions bien sauvegardé les blogs que nous aimions bien et qui listaient des logements (pour famille)…
– http://pymautourdumonde.fr/ ; qui précise en fin de chaque article les logements utilisés
– https://lescoloriesaroundtheworld.wordpress.com/ ; qui précise en fin de chaque article les logements utilisés
– http://www.promenonsnoussurlaterre.com/ qui a publié un récapatilatif des logements utilisés
– http://voyageravecenfants.com/
Nous n’avons pas fait de coachsurfing… nous le souhaitions, mais avions peur de gêner à 4. Nous avons rencontré des gens qui nous ont dit que ca avait très bien marché au Canada et aux US, même en étant 4 (ou plus)…. Nous avons passé pas mal de temps à renseigner notre profil mais nous n’avons jamais eu de réponse à nos demandes (en amérique latine).
Nous utilisons le plus souvent booking pour les grandes villes ou nous souhaitons arriver avec quelque chose de réservé.
Toutes les 5/6 semaines, nous essayons de nous poser dans un airbnb pour retrouver une vie plus « classique » et un peu d’intimité, une table pour faire l’école, une cuisine pour cuisiner et ne plus aller au resto…
Dans certaines villes, nous allons prospecter en arrivant… Un des adultes se met dans un café et fait l’école des enfants et l’autre part à la recherche du dortoir de 4, de la grande chambre… Nous n’avons jamais vraiment galéré…
A notre retour, nous souhaitons prendre le temps pour faire un récap des endroits où nous sommes restés… d’ici là, pour certaine ville, n’hésitez pas à nous poser directement la question par mail ou sur facebook…
Vous voyagez à combien ?
Bon courage pour le blog… et n’hésitez pas, pour toute question…
Bonne continuation,