Nous voici de nouveau sur la route pour découvrir la Patagonie. Maintenant, nous nous attaquons au côté argentin! Et pas des moindres! A nous, l’un des plus grands glaciers au monde et les hautes montagnes du Fitz Roy!!
Notre départ se fait à l’aube et dans la précipitation nous réalisons que nous n’avons plus Raphaël! Raphaël, c’est le bébé béni de notre Mini-Flamante qui avait déjà failli rester au Japon (le bébé, pas la Mini-Flamante!). Il est bien trop tôt ou trop tard pour s’en occuper si nous ne voulons pas manquer notre bus. Nous tenterons de retracer ses dernières pérégrinations pour essayer de le retrouver. Nous nous retrouvons donc à l’aube dans le bus qui nous mènera jusqu’à El Calafate avec une Mini-Flamante en pleurs et nous les boyaux tous tordus face à tant de tristesse.
Quand le soleil pointe son nez nous atteignons déjà la frontière Chilienne. Les coups de tampon se passent vite et nous repartons direction la frontière Argentine.
La procédure est un peu plus longue ce qui nous permet de nous mettre en tête les visages les plus recherchés d’Argentine ainsi que les récompenses. Nous ne savons pas, nous pourrions rallonger le voyage!!!
Les paysages sont quasi désertiques et pas une estancia dans les environs. Les arbres ont pris le pli des vents puissants (et glaciaux) qui règnent dans la contrée. Le voyage est long mais plutôt plaisant. Nos yeux se perdent dans ses étendues gigantesques. Les garçons verront des sortes d’émeus, et un vautour. Les filles rattraperont un peu de sommeil.
Arrivés à El Calafate, il fait un temps radieux, il est 14 h. Ici, la siesta se finit à 16h, la ville est donc endormie. Nous ne tarderons pas à trouver 4 lits dans une auberge de jeunesse. Seule contrainte, c’est un dortoir de 8, ce qui aura son importance plus tard.
Puis, ça sera la recherche d’une voiture pour le lendemain, le bus du surlendemain, de l’école… Pour enfin être récompensés par un pur dîner argentin. L’agneau cuit sur le feu intérieur. Il y a peu de monde quand nous arrivons mais c’est qu’il est tôt!! 20h30 et là le resto est à son comble, liste d’attente et compagnie. Pendant ce temps, nous fêtons notre arrivée en Argentine avec un bon gros steak bien saignant, du mouton à point, une purée de potiron et une salade de haricots verts!!!!! Nous n’en pouvons plus des papas fritas, purée ou trop bouillies. Le tout bien-sûr arrosé d’un verre de rouge! Je crois que nous allons nous plaire ici!
La nuit sera un peu moins agréable. Ahhhh les auberges de jeunesse, nous n’avons peut-être plus l’âge. Dans la pièce à côté, c’est la fête. Un feliz compleanos / despedida retenti quand nous venons d’éteindre les lumières. Puis s’en suit d’une bonne grosse fiesta jusqu’à 2 heures du mat. A l’intérieur, c’est le festival: ça rentre, ça sort, ça branche son chargeur au-dessus de ta tête, puis ça dort, ça pète, ça ronfle (juste à côté de ta tête toujours) jusqu’au premier réveil qui sonne à 6h. Hmmmm, comment le dire sans faire les rabats-joies… Ça pique un peu les yeux au petit matin. Et nous nous rendormons quand tout le monde est parti. Jusqu’à maintenant nous avions eu la chance d’occuper des dortoirs entiers et nous nous habituons finalement à être souvent les premiers couchés. Nous sommes plutôt contents de partager cette possibilité de rencontrer des personnes comme Kathi une autrichienne, mais tous ces ronflements, c’est quand même hard! Bon, les Mini-Flamants n’ont rien entendu.
Nous tardons un peu donc à partir ce matin-là pour le glacier Perito Moreno. Ce qui nous amènera en décalé de tous les bus et ce n’est pas plus mal. Une petite heure de voiture dans un superbe paysage qui commence à s’automniser.
Puis nous l’apercevons pour la première fois. Une grande langue bleutée zigzag entre les montagnes. Il est long et déjà bien impressionnant. Pourtant encore 7 km nous séparent du parking du site. Seul le bateau à ses côtés nous fait prendre conscience de la taille de ce géant.
Ses dimensions sont pourtant impressionnantes: 247 km² de glaces viennent se jeter dans l’anse du Lago Argentino, le canal fait 14 km de large. La partie émergée mesure 60 mètres quand à 160 mètres pour la partie submergée. A l’heure où le réchauffement climatique sonne le glas des glaciers du monde, celui-ci est l’un des seuls à poursuivre son avancée. Quand il rejoint la berge, la pression de la rivière est si forte qu’elle le fait rompre pour ne jamais, finalement, poursuivre son invasion.
Sur place, des parcours de passerelles nous emmènent tout le long du glacier avec des points de vue magnifiques. En été, ces passerelles sont bondées et il est apparemment difficile de circuler ou de prendre des photos. Ce que nous ne connaîtrons pas puisque nous sommes quasiment seuls et nous pouvons même écouter la glace travailler. Chaque craquement résonne et le moindre cube de glace qui touche l’eau retentit. De temps en temps, c’est un coup de tonnerre qui retentit et qui presse tous les regards sur les flancs bleutés pour admirer une des ruptures. Le spectacle est hypnotisant. Nous pourrions rester là des heures durant.
Sur l’un des balcons, nous assistons à une pluie de bruits sans que rien n’atterrisse dans l’eau. Pour Maman et Mini-Flamant c’est le signe que ce gros bloc un peu grisâtre va lâcher. Nous patienterons une bonne demi-heure quand tout à coup sans crier garde un énorme bloc (notre prédilection) s’effondre au ralenti, en slow motion, sous nos yeux. Suivi de près par un autre pan fragilisé par la dernière cassure. Magnifique!!
Un peu plus loin nous serons dans l’axe du pan qui se trouve face au soleil. La chaleur aidant, beaucoup de rupture se sont produites aujourd’hui. Par contre, chose inattendue, quand un iceberg géant se brise sous le lac et fait irruption dans le lac! Nous n’étions pas prêts à ce phénomène !! Pas de vidéo mais pour preuve ce gros morceau bleu qui flotte. Incroyable! Nous assisterons par deux fois et nous confirmons que ce qui doit être en-dessous, est énorme. Nous comprenons mieux aussi pourquoi les bateaux ne s’avancent pas tant que cela.
Cette balade nous retiendra plusieurs heures, tellement c’est captivant. Encore une fois, nous avons du mal à nous rendre compte de la hauteur de la meringue, de même pour les photos. Pourtant, la vision des crevasses, les effondrements nous font prendre conscience de sa masse. Nous rentrons tranquillement au base camp des images pleins les yeux. Les Mini-Flamants sont conquis et veulent décrire au plus vite leur découverte aux copains et même l’immortaliser sur le cahier de dessin. Ce soir-là, nous serons moins nombreux dans le dortoir. Occasion de faire une mini grasse mat le lendemain avant le départ pour El Chalten.
Nous partons vers 13 heures pour 3 heures de bus à travers des paysages magnifiques. Le désavantage avec le bus c’est que nous ne pouvons pas nous arrêter quand nous voulons. Par chance nous avons les 4 places panoramiques à l’avant de l’étage et nous admirons ces étendues comme au cinéma! Le grand jeu sera de spotter: une vache, un guanaco, un aigle et un émeu dans l’ordre. Les moutons et les auto-stoppeurs sont des jokers. Et une carcasse de guanaco empalé sur une barrière, ça compte??!!! Les aiguilles qui bordent le Fitz Roy sont déjà visibles de loin. Le relief est très différent des autres montagnes environnantes. Puis, la route nous y mène tout droit! Finalement, la marche du lendemain nous offrira-t-elle un si joli point de vue?
El Chalten est tout petit. Des petites boutiques de trekking, des agences d’excusions et une multitude de petits restos, le tout sur quelques rues beaucoup moins agencées qu’à El Calafate. Ici, pas de fioritures! Les gens y viennent pour explorer, par pour faire du shopping.
Notre auberge est parfaite. Un dortoir de 4 avec sa salle de bain! Le grand luxe! De plus, une surprise de taille nous attend en se connectant au wifi: Raphaël a été retrouvé par notre autrichienne dans le magasin où nous avions acheté un nouveau chargeur pour l’appareil photo de Maman Flamant! Joséphine n’y croit pas, Maman Flamant en aura presque les larmes aux yeux!! Je vous jure! Il nous en aura fait des belles celui-là!!! Nous lui donnons rendez-vous à Buenos Aires en remerciant mille fois notre sauveuse!! Kathi, you are a star!!
Quelques courses plus tard, et une bonne plâtrée de pâtes à la bolognaise (maison!), nous partons pour un gros dodo avant notre ascension du lendemain. La Laguna de los Tres se trouve à 12,5 km d’El Chalten. Il y a deux accès. L’un direct depuis le village et l’autre par un hospedaje de l’autre côté de la vallée. Nous prendrons cette deuxième option qui au-delà de nous délester de quelques euros nous promet un début de trek un peu moins abrupte et une vue sur les aiguilles dès le début de la marche avec les couleurs du lever du soleil. Le temps s’annonce de toute beauté et nous partons donc en « taxi » avec 4 américaines pour un ride de 30 mins.
Le chemin passe effet devant une petite auberge avant de rejoindre le parc national dans les bois. Les passages sont vallonnés mais pas encore escarpés. Au travers des feuillages aux couleurs automnales, nous apercevons les aiguilles rosées. D’autres randonneurs nous rejoignent et nous entendons bientôt les travaux de piverts à tête rouges au-dessus de nos têtes. 1, puis 2, 3, 4, 5… Nous n’en n’avons jamais eu autant! Pas du tout inquiétés par notre présence, ils s’attachent à leurs durs labeurs à grands coups de becs!! Génial!!
Nous passons le premier point de vue où nous découvrons un des lacs. C’est beau!!!
Au bout de 3h, en comptant les pauses fruits secs, nous rejoignons la plaine avant le camping du Poincenot au pied du dernier tronçon le plus ardu. La vue est déjà magnifique!! Nous avons hâte. Les Mini-Flamants reçoivent des dizaines d’encouragements de randonneurs heureux de les voir galoper sur ce sentier.
Nous mettrons encore 2h pour rejoindre le sommet en comptant les pauses pour reposer les gambettes. Cette dernière partie se passe dans la caillasse et est plutôt abrupte. Nous le savions au départ mais nous savons aussi que nos petits flamants savent nous bluffer. Ils voulaient un peu d’escalade aussi :))). Et puis en haut, nous mangerons le pique-nique et les M&Ms!!! Parents indignes que nous sommes!
Le jeu en vaudra vraiment la chandelle. La vue sur les aiguilles et le lac est époustouflante. Nous comprenons qu’à leur yeux, ces vues ont peut-être moins de valeur mais ils sont tout de même sous le charme et fiers d’eux.
Pendant la pause, nous entendons beaucoup de français. Les Mini-Flamants sont les plus jeunes bientôt rejoints par un petit grimpeur de 11 ans avec sa famille. Le hasard fera qu’une autre famille de tourdumondistes hispano-belge déjeune près de nous avec des enfants un peu plus grands. La conversation s’engage facilement et nous échangeons une fois encore sur nos parcours, nos ressentis (le voyage mais aussi ce que vivent nos pays et nos familles et amis pendant ces événements qui frappent l’Europe et comment nous, loin de tout mais tellement proches, nous vivons cela). Les itinéraires de la plupart des voyageurs sur ces dernières semaines retournent vers le nord et suivent le nôtre. Nos chemins se croiseront et se recroiseront avec un sentiment de se connaître et une joie de retrouver des visages familiers. C’est le cas au détour d’un bosquet où nous retrouvons une espagnole rencontrée sur notre croisière s’amuse! Nous nous tombons dans les bras!!!
Apres une petite heure de pause, nous repartirons pour 4h de descente en direction du village. Les genoux en prennent un bon coup quand ce n’est pas les fesses qui glissent sur quelques mètres. Nous prendrons cette fois-ci, un autre chemin qui mène à El Chalten directement en passant par les lagunes. Le plat et le passage des lacs est salvateur et aussi une merveille. La lumière accompagne les couleurs et l’intimité des lieux. Les petites jambes commencent à faiblir alors nous jouons à inventer des histoires. Jamais je n’aurai pensé avoir autant d’imagination pour captiver l’attention extrême d’une Mini-Flamante avide de connaître la suite de ces histoires naissantes.
Nous atteignons notre hostel à 19h, 10h après notre départ!!! A nous la douche chaude, le petit dîner et le gros gros dodo!! Nous sommes très fiers de nos petits moussaillons qui affichent une mine réjouie de leur performance. Nous nous octroyons une belle grasse mat! En entendant le vent souffler à l’extérieur, une petite chose nous dit que nous avons bien fait de profiter de notre journée d’hier. Les rafales sont intenses, le village et la montagne plongés dans la grisaille! Une petite journée cocooning s’annonce. Un petit dej tardif, un passage récréatif à l’extérieur avant une bonne session d’école, une petite balade digestive pour découvrir l’école, l’église, la gendarmerie… Avant de rejoindre nos pénates pour un petit film, un peu d’écriture (avec un verre de vin (ou plus)), match pour d’autres encore!!
Il est 17h, nous sommes en plein boum!! Mais qu’est-ce que ça fait du bien des fois de ne rien faire!!! Ayant en plus le temps avec nous sur ce coup-là!!
Avant notre départ, nous tenterons d’aller voir les condors. La petite marche nous mène jusqu’au Mirador de los Condores nommé ainsi pour les avoir à portée d’yeux. Ça râle, ça traîne les pattes! Finalement, nous avons plus d’entrain des Mini-Flamants quand nous partons pour de plus longs treks! « Pfff trop long », « Trop chaud », ils finiront par se liguer contre les parents pour monter en bougonnant. Puis, le naturel reprend le dessus et on s’intéresse à la vie, aux petites escalades des bas-côtés… C’était juste de quoi faire encore râler les parents!!! Malheureusement, les condors ne seront pas présents mais nous profiterons d’un autre point de vue sur El Chalten. Le Fitz Roy encore noyé dans les nuages, nous confortent encore d’avoir effectué notre ascension le premier jour.
Nous repartons en début d’après-midi sur El Calafate pour nous envoler le lendemain à Ushuaïa. Le soir même nous allons nous mettre au frais pour nous habituer à ce qui nous attend et récompenser les Mini-Flamants pour leur belle ascension! Rendez-vous donc au Yéti Ice Bar à -10°C! On nous déguise d’une cape, de gants et de crampons avant de nous retrouver derrière le bar de glace! Papa Flamant est en bermuda!!! Mucho frio! Une bonne rigolade même si ça manque un peu de vin chaud. Petits shots de Calafate, une baie de la région qu’ils tournent en liqueur sans vraiment de saveur, redécouverte du Frenet (sorte de génépi italien plus présent ici qu’en Italie. Ils le mixent avec du coca!), Sprite pour les enfants! De peur de perdre 2 doigts et 4 orteils, Maman Flamant sortira avant les 25 mins. Les Mini-Flamants seront enjoués!
Il est déjà l’heure de partir pour le Bout du Monde. Notre vol étant annulé, nous attendons le prochain en passant le temps comme nous pouvons. Ecole, coloriage, même une partie d’élastique.
Argentine, El Calafate – El Chalten, du samedi 9 avril 2016 au jeudi 14 avril 2016.
Sympa de voir le Fitz Roy sous le soleil ! On etait repartis apres deux jours de pluie sans le voir… c’est magnifique !
Mmmmmmmm des empanadas …. et quels paysages à couper le souffle.
des bises des amis