Difficile de résister aux charmes de ces îles, dont la plus grande est presque aussi importante que la Corse! Parsemées d’églises typiques et bordées de ces palafitos colorés, elles ont aussi la réputation de souffrir de leur météo capricieuse avec environ 200 jours de pluie par an! Nous sommes en plus en pleine Semaine Sainte, nous nous devions de faire le détour.
Nous débarquerons de nos 13 heures de sleeping bus vers 9 heures à Puerto Montt pour une journée de transfert. Nous sommes en plein week-end de Pâques et nous nous heurterons à plusieurs organismes fermés. Difficile alors de louer une voiture quand nous avions fait le pari de ne rien réserver pour mieux négocier. Nous devrons aller jusqu’à jusqu’à l’aéroport pour trouver un véhicule. Nous mettrons les voiles (enfin les moteurs) pour les îles Chiloé seulement en fin de journée. La traversée se fait tranquillement avec l’accueil de quelques phoques. Ça donne tout de suite une idée de la température de l’eau. Maman Flamant nous couve une petite angine/rhino-truc en plus d’und belle fatigue donc je ne pourrais pas vous conter le reste du paysage mais c’est bien… Très jolie… En tout cas, il ne pleut pas.
Nous logerons à Castro pour ces prochains jours. La ville se situe au centre de la côte Est et sera parfaite pour rayonner. Nous débuterons par une messe de Pâques dans l’église la plus renommée et haute en couleur: l’Iglesa San Francisco. L’intérieur en bois vernis offre un accueil chaleureux aux petits pratiquants que nous sommes. Il est rare que nous assistions à des services mais l’occasion est trop grande pour ne pas prendre part à cette grande fête sur cette île ultra pratiquante. Le sermon semble similaire à celui que l’on connaît mais plus chantant! L’émotion est moins grande et moins palpable qu’à l’île de Pâques mais nous nous sentirons adoptés par tous les fidèles qui nous entourent et nous donnent la paix. Les Mini-Flamants seront même gâtés d’un petit paquet de bonbons distribués par les enfants de chœur. « C’est bien ici, maman, non? »
Nous poursuivrons notre première journée en rejoignant le port et son marché. Les ceviches de saumon trônent comme de l’or. Saumon, merlu et crustacés sont les plus courants sur des étals un peu tristes. Il y a même quelques huîtres mais elles nous paraissent très laiteuses. Nous trouverons une petite table à côté du marché artisanal, pour goûter ces poissons à la mode locale: frits, bouillis ou grillés.
Nous tenterons par la suite d’aller voir les fameux palafitos (ces maisons sur pilotis qui font la renommée de ces îles) quand au détour du marché nous tombons sur 6 lions de mer qui attendent patiemment les restes de saumon (et saumon uniquement s’il vous plaît!). La colonie en compte 200 dans la baie mais ceux-ci sont clairement des habitués qui scrutent les moindres allers et venues des poissonniers du marché. Et quand arrive Mario, c’est la fête!!! Mario connaît chacun des membres de la famille et s’adresse à eux comme à ses enfants! Il nous raconte aller nager ou faire du kayak avec eux. Les mouettes aussi sont au rendez-vous. Elles font la queue et guettent les moindres morceaux qui ne sont pas sauvagement attrapés par ces mastodontes marins. Papa Flamant sera même invité à faire la distribution.
Dans l’après-midi, nous débuterons notre visite des innombrables églises qui truffent les îles. La plupart furent érigés sous la conduite des missionnaires en XVIIème et XVIII ème siècle. 16 d’entre elles font partie du patrimoine mondial de l’UNESCO. Nous commencerons par celle de Villapuli proche d’une plage où les cloches auront l’idée saugrenue d’y déposer quelques friandises chocolatées pour les Flamants. Qu’on se le dise, pour une Haute Savoyarde qui a trempé dès le plus jeune âge dans le chocolat suisse, le chocolat chilien acheté en super marché est juste infecte. Heureusement, les cloches auront vu juste en apportant un petit mais magnifique Toblerone Blanc!!!!
Cette église tout en bois est typique de ces îles. Sans autres fioritures c’est à l’intérieur qu’elle cache ses joyaux. L’utilisation du bois réchauffe l’ambiance. L’architecture sobre mais détaillée leur donne des aspects d’écrins. Les décorations peuvent être plus colorées et dépareillées ce qui les rend juste uniques.
Celle de Chonchi est beaucoup plus colorée d’extérieur et beaucoup plus grande. Le temps se gâte et nous finirons notre petit tour dans les alentours en voiture avant de rejoindre notre hospedaje pour une session d’école. Eh oui, même le dimanche de Pâques!
Le jour suivant, le soleil n’est pas au rendez-vous mais c’est un peu l’histoire de ces îles et nous étions prévenus. Nous prenons la route Dalcahue avant déjà de faire quelques détours en prenant des routes ici et là (c’est une de nos spécialités) juste pour sortir un peu des sentiers battus. Battus, ce n’est pas peu dire. À part la route principale, toutes les autres se transforment en piste caillouteuse, souvent en cul de sac mais parfois avec de jolies vues sur des petites cabanes colorées au milieu des champs qui laissent rêveurs. Nous trouverons également des mûres à foison et malgré la bruine, les Mini-Flamants se feront une joie de les ramasser (dans notre gourde) tout en prenant une méga taxe au passage! C’est un peu comme à la Ferme du Logis, mais à l’autre bout du monde, et c’est gratuit !
Il est déjà midi quand nous arrivons à Dalcahue mais nous n’avons plus très faim (forcément 3 kg de mûres plus tard…). La ville est un peu tristoune sous cette pluie mais nous trouverons les cocinas du port ouvertes et les consommateurs bien au chaud. Tous les stands ne sont pas ouverts mais les locaux ont envahis les tables et bancs des meilleurs popotes. Ça sent bon par ici, ça rigole par_là! Nous testerons deux types de beignets de pommes de terre. L’un frit et fourré à la viande, l’autre, plus étouffe chrétien, qui n’avait pas vraiment de farce.
Nous poursuivons notre chemin en direction de San Juan. La piste est un peu interminable mais au hasard des chemins pris à la sauvette, nous tomberons sur de jolis paysages. A San Juan, l’église borde l’eau et la déco intérieure rappelle que ce sont les pêcheurs qui ont aidé à la construction.
Entre les gouttes, nous profiterons d’une petite balade sur la plage. Les maisons des alentours sont toutes très différentes mais rassemblent à elles même toutes les architectures que nous avons pu rencontrer.
Tenaun nous surprendra par sa belle église bleue. La clé va se chercher chez les voisins d’en face et nous y découvrons un intérieur très simple et très touchant à la fois. Nous rejoignons finalement Quemchi avec son église acidulée incroyable! Sur la route, encore des églises de-ci de-là, comme des petits champignons d’automne. Le soleil a pointé son nez et la lumière nous offre un beau panorama sur le port.
Le lendemain, avant d’embarquer sur le mini ferry pour l’île de Quinchoa, nous ferons une halte empanadas (il n’y a pas d’heure pour les empanadas!) aux fourneaux des Adobes de Putemun qui nous régalera! Petite adresse donnée encore une fois par une supère famille en tour du monde (https://lescoloriesaroundtheworld.wordpress.com/).
Une route principale traverse l’île de Quinchoa du nord au sud mais comme d’habitude, nous enchaînons les petites routes pour tomber sur des petits bijoux d’église en bois et encore des mûres…
Curaco Velez nous charmera par son petit bourg tout mignon et son église plutôt atypique!!
Nous arriverons presque trop tard (15h35) pour la visite de l’église d’Achao qui vient de fermer (15h30). Coup de bol, la dame veut bien rouvrir l’église moyennant un petit pourboire aux groupes de touristes que nous sommes. Le jeu en vaut la chandelle. Plutôt sobre de l’extérieur, l’intérieur est un véritable bijou. Elle a été restaurée bien entendu mais très judicieusement. Elle semble vraiment ressortir du passé et nous laisse sans voix.
Nous rejoindrons l’extrémité de l’île en passant par Quinchao et Matao. La lumière se dore au fur à mesure où la fin de la journée s’annonce et nous apprécions encore ces paysages vallonnés, en bord de mer et authentique!
Cette très belle journée sur l’île sera ponctuée par le passage devant les palafitos avec le soleil rasant!! Que de jolies couleurs!
Au réveil, par contre, c’est plutôt la soupe à la grimace. Un temps digne de Cherbourg dans ses plus hautes couleurs. Oui, nous en avons connu quelques uns qui ont survécu à Cherbourg!!.
Ça tombe bien, c’est le départ!! Mais avant tout, nous voulions tester le Curanto! Le plat typique est cuit dans la terre (cela nous rappelle vaguement le Hangui!). Pour faire court, c’est une sorte de choucroute terre et mer mais sans le chou! Oui, forcément une choucroute sans le chou, ce n’est plus une choucroute.
Ce n’est pas mauvais, surtout arrosé d’un petit pisco sour ET d’un verre de vin!! Voilà qui réchauffe!
Nous partons maintenant en direction de la région des lacs avec une première escale à Puerto Varas où ce sont quelques flocons de neige qui nous surprennent (et un froid de canard)! Vamos!
Iles Chiloe, Isla Grande, Castro – du samedi 26 mars 2016 au mardi 29 mars 2016
Superbe.
Bravo Mélanie, tu rattrapes le retard.
On voit quand même que les articles sont un peu plus courts. Ca aide 🙂
A bientôt j’espère.
Laurent
On rattrape, on rattrape…
On ne va tout de même pas écrire des pages et des pages sur des périodes de 4/5 jours.
En fait, Mélanie a quasiment écrit tous les textes… le plus long c’est le traitement, et la sélection des photos puis disposer d’un bon wifi pour les charger sur le site.
En ce moment, soit c’est saison basse dans les hostels, donc pas grand monde et donc une bande passante favorable ; soit nous sommes dans des endroits avec une très bonne connexion. Nous en profitons donc…
Pas sur qu’on arrive à vous rattraper avant votre départ au Galapagos !!!
A bientôt tout de même,
JC et ses flamants
Merci beaucoup pour cette jolie ballade dans un coin dont j’ignorais même l’existence …. Les maisons et surtout la variété des petites églises’ à l.intéreieur comme à l’extérieur, m’ont enchantée …
L’allusison à la Ferme du Logie m’a bien amusée …