Même si officiellement nous sommes déjà au Chili depuis une semaine, c’est avec une émotion certaine que nous posons les pieds sur le continent des Amériques.
Santiago sera pour nous une ville étape nous permettant de nous ré-organiser en mode back-pack, refaire le plein (certains nécessaires commençaient à tirer la langue), du blog, des devoirs… Tout cela au rythme agréable de cette ville.
Nous logeons dans un AirBnB façon AppartHotel avec même une piscine sur le toit et une vue imprenable sur la ville et la Cordillère des Andes. Si ce n’est pas la classe!
Notre quartier est cloisonné par de nombreuses universités et il semblerait que les bizutages de rentrée viennent de commencer. Bonne introduction pour les Mini-Flamants à qui nous rappelons les règles. La rencontre avec une bande d’étudiants aux yeux bandés à qui l’on inflige un masque capillaire farine/œuf/eau et que l’on caresse avec des poissons plus ou moins frais suffira pour effrayer notre Mini Flamante qui décide sur le champ, qu’elle ne fera pas d’études et restera chez Papa et Maman! Nous ne sommes pas rendus !
Nous déambulerons dans les quartiers centre, entre Santa Lucia, la Plaza de Armas jusqu’au Mercado Central où nous irons déguster les fameux fruits de mer. Les bancs de poissons ne respirent pas la première fraîcheur mais le bâtiment et l’ambiance sont à voir! Nous déjeunerons dans un petit resto sur les bas-côtés du marché. Le gérant est un peu racoleur mais ses clients sont tous des locaux et ce sont généralement des signes qui ne trompent pas.
Il y a des jours, quand même, où l’audace de se lancer à la découverte de plats locaux n’est pas forcément récompensée. Les coquilles St Jacques bien fraîches cuisinées au parmesan auraient pu être une belle surprise… Mais non… Nous sentons plus le fromage fondu que la coquille, elle-même. Les moules des enfants n’étaient pas plus goutues et le bouillon de fruits de mer de Papa Flamant avait lui aussi rencontré le parmesan cuit. Dommage! Sinon, l’adresse est jolie.
Nous partirons ensuite dans le quartier de Las Condés au nord. Tout à coup, nous aurons l’impression de rejoindre un Boulogne/La Défense tant les buildings sont modernes et les boutiques internationales présentes. Nous passerons même devant un PAUL!!!
L’idée était de rechausser notre Mini Flamante qui a du laisser ce qu’il restait de ses chaussures chez les Moais. Les températures encore plutôt clémentes sur Santiago ne vont pas tarder pas à baisser et il serait dommage de rester en sandales!
Au détour d’une boutique nous tombons sur une devanture de macarons!!!! Le vendeur parlant français n’aura pas beaucoup de mal à nous convaincre! Lavande, Caramel Beurre Salé, Citron, Passion Chocolat, nous savourons!!!
Le soir, nous tenterons une deuxième institution locale : le café Tiramisu! Une pizzeria renommée qui est sur toutes les bouches que nous rencontrons. Une fois encore, je pense que nos attentes sont très très hautes et nous ne serons pas bluffés! Les pizzas sont bonnes mais nous nous décrochons pas la mâchoire non plus. Heureusement, le tiramisu sera exquis. Avec un nom pareil, il valait mieux !
Le lendemain matin, la famille se sépare. Maman Flamant reste à l’appartement pour avancer sur le blog. Papa Flamant part avec les deux Mini-Flamants pour une journée qui leur sera consacrée. Nous avons constaté que cela nous faisait du bien de parfois nous séparer pour quelques heures. Nous partons donc tous les trois en métro, en direction du musée interactif mirador (MIM).
Le MIM est un de ces musées qui font découvrir (réviser) la science aux enfants (aux adultes) à travers des expériences ludiques et interactives. Il est vrai, que les enfants ont envie de tout tester, de tout faire, tout de suite, comme si cela n’étaient que des jeux, sans attendre que je cherche à traduire les explications, étant donné que toutes les panneaux explicatifs sont en espagnol.
A l’entrée du musée, il est possible de réserver des activités complémentaires, Nous avons d’abord choisi le film 3D sur l’histoire de notre planète, du big bang à nos jours. Ce n’était franchement pas terrible, et aujourd’hui à l’heure d’écrire, je m’aperçois ne me souvenir de pas grand-chose. Les lunettes 3D ou le film n’étaient pas de bonne qualité et la vision 3D était trouble. Ensuite, les enfants ont souhaité tester la « casita sismica » permettant de revivre le tremblement de terre force 8 connu il y a quelques année au nord du Chili et comparer cette activité à celle du musée Te Papa de Wellington. Nous étions 10, les 7 autres personnes avaient vécu le tremblement de terre.
Au cours de la journée, nous nous sommes allongés sur des tapis de clous, nous avons beaucoup joué à fabriquer des bulles géantes, cela nous a rappelé le mariage des flamants roses, nous avons participé à un atelier d’imprimerie, jouer avec des poulies pour réussir à se soulever assis, en tirant sur une corde…
Encore une fois, un grand merci aux familles que nous avions suivies lors de nos préparatifs et qui avaient parlé de ce musée aux expériences incroyables. Il est interdit de ne pas toucher. De quoi y passer une bonne petite journée et revenir le visage enjoué. Une bonne adresse qui permet de changer des visites habituelles. Il n’y avait personne. Aucune attente entre deux activités. Le tout pour un prix ridiculement bas.
Santiago n’est pas un vrai coup de cœur mais elle se prête bien à un petit stop de réajustements. Nous déciderons donc de rallonger notre séjour de 2 jours et notre logement n’étant plus dispo nous changeons de crèmerie. Pour finalement meilleur (plus grand, plus calme) et moins cher!
L’échange effectué et une petite séance de devoirs validée, nous repartons errer dans ces rues à la découverte. Nous marcherons jusqu’au quartier de Bella Artes en repassant par notre première cantine la Pica de Clinton pour le déjeuner. Les anciennes constructions côtoient les buildings modernes flamboyant ou d’autres qui ont mal vieillis. Cela donne un sentiment étrange quand on se ballade. Quelques ruelles attirent notre attention puis nous retombons à nouveau dans une architecture sans vraiment d’âme.
Cette après-midi, nous avons rendez-vous au théâtre national pour voir Pedrito y el Lobo (Pierre et le Loup) avec une mise en scène très bien faite pour les enfants. La salle est fantastique! Gaspard de s’écrier: « Eh ben dis donc, elle est sympa cette salle de spectacle! » Tout est en espagnol mais nous connaissons tous l’histoire et personne n’en perdra une miette. Nous aurons même des complaintes à la fin pour dire que c’était trop court!
Pour revenir à notre logement, nous ferons un large détour pour monter en haut de la colline de Cerro Santa Lucia où nous admirerons la vue. Bon, nous sommes d’accord, ce n’est pas ultra beau. Mais, il y a toujours certaines pièces, ici et là, qui se dénotent. Nous ferons la rencontre du Champion Junior Suisse de trial en regardant 2 jeunes s’exercer sur les marches qui mènent au mont. Nous serons assez bluffés par leur performance et la conversation s’enchaîne sur leur passion, les championnats du monde, la technique, l’équipement…. Les Mini-Flamants auront même le droit de faire un tour! Comme nous le répétions à notre Mini Flamante qui aurait préféré rentrer se baigner après le théâtre: « ce n’est pas dans ta piscine ou chez toi que tu fais des rencontres, des découvertes ou des expériences uniques ». C’était un plaisir de croiser ces jeunes drivés par leur passion tout en ayant les pieds sur terre.
Nous n’aurons pas à aller bien loin pour à nouveau entamer la discussion avec d’autres personnes. Nous rejoignons le quartier de Lastaria (un peu branchouille, bobo mais cool, avec pas mal de restos en tout genre) quand nous tombons sur un petit marché de rue.
Joséphine s’entiche pour des tableaux dont le peintre est justement en train d’accomplir une autre toile. Il ne lui faudra pas 10 minutes pour se retrouver pinceau en main!!!
Juste à côté, un photographe expose ses clichés en noir et blanc. Les prises de vues sont superbes, et les sujets plutôt originaux. Nous entamons la conversation avec lui et Jeni, une autre personne qui se trouve là! Au cours de la conversation, chacun ira de son petit commentaire, de sa dernière adresse, de son plus beau conseil. Moment plutôt drôle et magique qui n’arrive que quand on prend le temps. Jeni nous emmènera faire quelques emplettes dans un café/épicerie bio, puis chez un caviste. Notre photographe nous dit de le contacter pour toutes les questions que nous pourrions avoir.
Maman Flamant comprend la plupart des discussions en espagnol mais déplore ne pas pouvoir mieux s’exprimer. Même en mettant des o et des a partout, c’est laborieux. Nous quitterons nos bons samaritains pour nourrir nos petits marmots et s’offrir la possibilité de ne pas se coucher trop tard.
Nous espérions par la même occasion pouvoir se rattraper sur le blog qui nous situe toujours en Australie, il y a 2 mois de cela!! Eh bien non! La destinée en a décidé autrement! Nous n’avions pas renouvelé l’abonnement du nom de domaine et d’hébergement et c’est une fermeture complète du site qui nous attend! Petit stress mis à part, Maman Flamant a quand même les grosses boules d’ours!
Le lendemain, nous croisons les doigts pour que le site remarche d’ici le soir. Nous ne perdons pas une minute et nous rejoindrons le groupe du Free Tour pour en connaître un plus sur cette ville qui reste énigmatique. Nous retrouvons donc Joaquin (Bolivien d’origine mais avec l’accent, franchement on s’y croirait!) sur la Plaza de Armas. Joaquin s’y connaît. Il nous accompagne de statues en coin de rue nous contant l’histoire, ses anecdotes, la culture et ses petites adresses. Les bâtiments prennent tout à coup une tout autre couleur. Ce que nous prenions sans âme est habité par une histoire allant jusqu’aux Incas et aux Mapuches, par une géographie qui la situant sur la plaque techtonique que l’on connaît subit encore au moins 3 tremblement de terre par mois. « Si vous sentez quelque chose, cela fait partie de la vie d’ici. On ne s’inquiète qu’à partir du 7 sur l’échelle de Richter!! » Au cours de la promenade, nous découvrirons un Santiago culturel, un Santiago vivant et plutôt agréable, un Santiago authentique et très compartimenté.
L’architecture française est réservée au gouvernement. Ces hauts buildings que nous connaissons si bien représentent le Paris que tout monde envie. La Poste était anciennement la demeure présidentielle.
Nous aurons la chance de tomber un jour de relève de garde. De loin, nous entendons le cortège qui avance tambour battant. Ils sont d’un blanc immaculé et arrivent triomphant sur la place gigantesque du Palais présidentiel Un chien orphelin comme les centaines qui déambulent gentiment dans les rues s’invite à la fête virevoltant entre les rangées impeccables des soldats. L’échange de garde s’effectue de manière très solennelle quand brusquement la fanfare commence à jouer un air de samba, puis s’enchaîne un medley dansant qui nous fait tous sourire. Notre guide nous raconte même qu’ils ont joué Star Wars le jour de la sortie du 7ème volet!!
Nous poursuivons notre marche et nos explications le long du palais présidentiel, où les histoires de coups d’états et dictatures s’enchaînent jusqu’à l’arrivée de la présidente actuelle. Et oui, rappelons que c’est une femme qui est Présidente, et qu’elle semble avoir très bonne presse, pas comme son ancienne voisine argentine, ou l’actuelle présidente brésilienne). Le quartier des affaires ressemble volontairement au Wall Street américain.
En s’éloignant du centre Joaquin, nous donnera plus d’explications pour ces cafés con piernas. Plutôt dirigés à plaire à une clientèle masculine, ces cafés sont totalement accessibles à tous. Les serveuses y portent des jupes extra courtes laissant apparaître leurs longues jambes d’où le nom « café avec des jambes ». Les femmes moins captivées par la mise en scène désertent peu à peu ces lieux (qui ne servent que des cafés!) depuis l’arrivée des Starbucks et autres chaînes. Les cafés con piernas en sont même arrivés à proposer leur café gratuitement à la gente féminine!! Il y a trois degrés de sin piernas… Nous n’en avons testé aucun, au grand regret de Papa Flamant !
Nous rejoindrons ensuite le quartier de Bellavista. A l’heure de notre visite se joue le superclasico du Chili entre les équipe de l’Universidad de Chile et Colo Colo. Nous nous attendons à une ambiance de folie. La veille déjà des supporters (24 heures avant le coup d’envoi) étaient dans le stade et se déchaînaient sur des rythmes endiablés. Certains chiliens nous avaient prévenu de nous écarter de certains quartiers ou artères pendant le match. Pourtant, nous ne remarquons pas une activité débordante. Certaines adresses retransmettent le match mais ce n’est pas un truc de dingue non plus. Le quartier est même plutôt mignon et agréable sous ce beau soleil. Plus nous avançons dans le tour, plus nous nous disons que Santiago cache bien son jeu et que nous aurions sans doute dû la découvrir de cette manière dès le début.
Nous laisserons notre guide devant la Chascona, l’une des trois maisons de Pablo Neruda, le célèbre poète.
Nous montons alors au sommet du Cerro San Christobal qui est coiffé d’une vierge immaculée, d’un lieu de prière en plein air où Jean Paul II fit office, et d’une chapelle dédiée à Marie. L’occasion, une fois encore de parler de religion avec une Mini-Flamante toujours aussi intriguée, très inspirée et très impliquée. C’est amusant de voir comment les enfants s’approprient les croyances, leur façon de penser et de mener leur propre spiritualité.
Le chemin du retour sera ponctué par un arrêt chez un des plus grands glacier du monde: Emporio de Rosa! Pour une fois nous approuvons totalement la distinction!!! Les saveurs sont à tomber! Belle récompense pour nos marcheurs.
Notre site internet ne marchant toujours pas à notre retour, nous irons prendre un petit bain sur le toit de notre immeuble!!
Nous repartons enfin de Santiago avec une envie d’y revenir pour nous perdre encore plus dans ces petites quartiers cachés que nous avons découvert la veille. Nous serons ravis de prendre le métro pour rejoindre la gare routière. « Cela fait longtemps » comme diraient les enfants!!
Dans cette gare, nous assistons au ballet incessant d’innombrables bus en provenance ou en partance pour tout le Chili. Pour Valparaiso, les 4 compagnies de bus comptent un départ toutes les 10 mins. Nous choisirons donc l’horaire le moins cher et nous nous retrouverons en semi-cama (c’est à dire un siège bien confortable qui peut s’incliner avec de la place pour nos gambettes! Le trajet est assez court. 1h30 max. Je dis cela au pif car Maman Flamant s’est écroulée au premier virage!!
Santiago de Chile, du mardi 15 mars 2016 au dimanche 20 mars 2016.
Ecrire un commentaire: