Nous poursuivons notre périple au paradis en revenant sur les pas d’enfance de Papa Flamant. A Cali, ville de sa jeunesse, nous sommes accueillis comme des rois dans sa « famille » colombienne. Retour sur une semaine en immersion pour des flamants plus que gâtés.
C’en est donc fini de la région du café et de cette petite semaine à reprendre pied dans une organisation désormais beaucoup plus light. Nous rentrons sur Cali et nous laissons notre Flamingo Booster pour être pris en charge par Alejandro et Carolina comme nous n’avions plus l’habitude. Alejandro est le grand frère d’Angela qui nous a reçus à Bogotá, et donc pour ceux qui ont bien suivi, le petit frère de Carlos, le grand ami de Papa Flamant. Il nous attend déjà sur le parking de l’aéroport et c’est parti pour une semaine de plaisirs, partages et repos. Ce lundi est un jour férié et Carolina nous attend aussi à l’appartement. Les retrouvailles sont émouvantes et nous nous sentons comme en famille. Ils habitent un superbe appartement qui donne sur une piscine et un mini terrain de foot. Notre Mini-Flamant en perdra presque sa mâchoire en regardant par le balcon et notre Mini-Flamante de lâcher: « Dans l’avion, j’avais vu un hôtel comme ça avec une piscine et j’avais bien envie d’y aller alors c’est un peu comme dans mes rêves!! » Les standards des Mini-Flamants vont certainement changer, la chute va être dure!
Après le déjeuner, nos hôtes nous emmènent dans le quartier San Antonio (le petit Montmartre de Cali). Il fait bon flâner sur cette butte. Petites galeries, terrasses, pique-nique dans l’herbe et petits vendeurs de ballons, maïs ou encore de grosses sucettes que les parrains/marraines offrent à leurs filleuls. Les Mini-Flamants semblent très attirés par les glissades des enfants sur des caisses en plastique. Jeu un peu improvisé qui s’avéra assez dangereux vue la pente et la réception des enfants par les parents… Ou pas!!!
La suite de la balade nous mène devant l’ancienne maison de Papa Flamant puis la dégustation des empanadas colombiens et d’une bonne luladada, apéro d’Aguardiente (au goût un peu anisé) et jus de lulos!! Magnifique! Avant de rentrer nous passerons par le parc du Gato et ses novias, toutes très différentes!!
Le reste de la semaine sera sous le signe des retrouvailles et des visites, tout cela à un rythme beaucoup plus cool! Quel changement! Les enfants proposeront même de faire un échange de maison pour quelques temps afin de profiter du terrain de foot et de la piscine! Papa Flamant continuera son parcours « revival » en nous emmenant au lycée français Paul Valery et reconnaissant peu à peu tous les endroits de son enfance. Sa « famille » colombienne nous prendra sous son aile.
Alejandro prendra un jour de congés pour nous mener à Popayan, petite ville coloniale, ancienne capitale et aussi très connue par le tremblement de terre qui eut lieu en 1982. Elle porte le surnom de la Ciudad Blanca en raison de son centre-ville totalement blanc. Toutes les petites églises seront malheureusement fermées. En grimpant à l’une d’entre elles, nous tombons nez à nez avec un couple colombo-américain que nous avions croisé sur les îles Chiloé! Incroyable petit monde!!
Nous tenterons de déguster la spécialité locale; en rupture nous nous rabattrons sur des empanadas à la pomme de terre (genre patate douce) absolument délicieux ainsi que des galettes de maïs. Nous n’allons pas faire les malheureux mais cela fait très longtemps que nous n’avons pas mangé dans un restaurant comme cela. Le contraste est éloquent et me laisse un peu chose!
Nous tenterons de prendre un café dans un monastère réhabilité en hôtel quelques étoiles. Vous nous croirez ou pas, il était impossible d’avoir un expresso!! Nous commençons à découvrir peu à peu que le pays du café, l’est surtout grâce à l’export. Les colombiens semblent découvrir le bon café depuis une petite dizaine d’année. Enfin ce que nous nous appelons du bon café. Ils sont eux plutôt habitués au jus de chaussette filtré qu’ils appellent Tinto!
Pour une autre journée, ce sera le grand-père colombien qui nous conduira au musée de la canne à sucre. Tout d’abord, il a fallut partir. Le pneu avant droit nous abandonne lâchement et nous nous retrouvons à la case départ, buvant un café en attendant la réparation. Nous retentons le départ mais les routes auront bien changé depuis son dernier passage et nous visiterons un peu plus que prévu la région agricole del valle del Cauca . Finalement arrivés à destination, nous découvrons un cadre idyllique. Au milieu des champs de cannes à sucre, un petit paradis pour nous faire découvrir les us et coutumes dans les maisons d’autrefois ainsi que l’évolution de l’exploitation de la canne à sucre.
Notre guide nous fait faire le tour du propriétaire en débutant par la maison. Maison de maîtres de l’époque, elle est entourée d’un petit ruisseau pour éviter la colonisation des rongeurs et autres insectes. La maison comprend également une chapelle pour permettre aux maîtres et à leurs employés de ne pas à avoir à quitter les lieux pour se rendre à la messe. Les pièces dédiées aux hommes ont la particularité d’avoir une grande porte, au contraire des pièces pour les femmes, juste au cas où quelqu’un pourrait se tromper! De même la chambre de Madame n’avait son accès qu’à travers celle de Monsieur, pas de coups en douce!! Les cuisines sont toujours en extérieurs pour plus de facilitée (four, eau potable…).
Dans le jardin somptueux, nous suivons un parcours des outils d’extraction de canne à sucre (trapiche) des plus anciens aux plus récents. Notre guide nous compte quelques anecdotes et nous fait vite comprendre que tout est histoire de rendement. Des premières machines manuelles nécessitant au minimum 2 personnes à celles beaucoup plus mécanique actionnées par un cheval ou un bœuf, nous connaîtrons tout!
Pour finir de nous convaincre, nous goûtons au guarapo, du jus de canne avec du citron, directement extrait des pousses. Bien frais avec un petit goût d’olive à notre goût. Sympa mais sans plus. Le jus de maracuya reste notre préféré.
Avant de prendre le chemin du retour, Umberto nous conduit à l’hacienda Paraiso. Cette villa magnifique fut le berceau du roman colombien le plus connu. Au milieu d’une roseraie, nous trouverons la même distribution des pièces avec chacune leurs rapports aux héros de cette histoire romantique qui fit pleurer la Colombie. Cette journée fut juste une pure douceur et Umberto un vrai soleil dans cette découverte de la région. Nous suivrons finalement le match France-Allemagne, comme nous pourrons dans la voiture avec l’application de l’Equipe ! Vive la 4G !
Chaque soir, nous retrouvons nos hôtes avec joie: sushis à la maison, burgers et cocktails à l’extérieur (nous attestons Carolina et moi qu’il est toujours un peu plus difficile de jouer au Mikado avec les enfants après quelques verres), ou encore lasagnes de flamants roses. Nos soirées sont enchanteresses et nous sommes plus que gâtés!
Puis la fin de semaine arrive avec son lot de surprises. L’arrivée de Carlos, le plus grand des enfants de la famille et celui avec lequel Papa Flamant a partagé ses tendres années. Carlos est rentré du Mexique où il réside désormais, accompagné de sa plus grande fille Juanita pour le plus grand bonheur des Mini-Flamants. C’est le weekend et tous ensemble nous partons rejoindre la finca de la famille dans un petit village du nom de Bitaco. Le paradis sur terre!
Depuis le temps que Papa Flamant nous rabat les oreilles avec ses merveilleux souvenirs de la finca, nous sommes heureux de découvrir ce petit havre de paix. Le jardin n’est pas grand, il est énormissime!! Tout est très vallonné par ici et les cultures suivent les reliefs en nous laissant imaginer le travail que cela demande.
Ici, Norma fait pousser ses fleurs: anthuriums, héliconias, oiseaux du paradis, orchidées… Le jardin est juste sublime!
Umberto s’était tout d’abord spécialisé dans la culture du choux mais aujourd’hui son « potager », comme il l’appelle, comporte des dizaines de fruits et légumes: christophines, salades, pomme de terre, herbes aromatiques, framboises!!! (Découvert il y a peu de temps en faisant un test sur leur terre, ces framboisiers se plaisent énormément à la finca pour notre plus grand bonheur!)
Sans oublier le café!!! Tout est bio et bon! Alejandro s’est même installé des locaux/laboratoires pour finir la chaîne du café et proposer son café del Huerto!!!
La famille n’est pas en reste quant aux expériences de nouvelles plantations, recherches d’activités pour aider la finca à produire, reproduire… Alejandro a lancé une petite exploitation de moutons pour manger les restes de choix plutôt que de les évacuer par camion, puis vendre leurs viandes. Tous les composts servent pour les cultures et aujourd’hui c’est une sacrée petite entreprise qui arrive à tourner en vendant ses produits bio dans des grandes surfaces spécialisées.
Toute la famille est ravie de nous faire faire le tour du propriétaire. C’est génial! Maman Flamant retombe en enfance. Ses grands-parents étaient maraîchers/horticulteurs et chaque lopin de terre lui rappelle les plantations, la cueillette, le marché!! Tout cela sur un terrain beaucoup plus plat et sans moutons! Nous faisons notre petit marché au gré de la balade, sans oublier de nous arrêter aux framboises pour le dessert! Cette variété est vraiment spectaculaire dans sa forme et dans son goût. Nous nous régalons!
A l’heure du déjeuner, toute la famille est réunie pour un almuerzo typique: un sancocho de gallina. Une soupe avec quelques légumes (yuca (sorte de pomme de terre) maïs…) un peu de riz, du poulet et quelques patacones! Le tout est assorti d’un excellent jus de fruit et se termine, bien entendu, par un délicieux café del Huerto!
Pour régaler la famille et mettre un peu la main à la pâte, Maman Flamant se lancera dans la confection d’une grande tarte aux poireaux. Sous l’œil médusé des femmes de la maison, Maman sent la pression monter (c’est la première fois qu’elle le tente, quelle idée aussi!). Avec assurance, elle mélangera les ingrédients et commencera le pliage. Et de une, et de deux… Au fur à mesure, les spectateurs disparaissent, Maman Flamant termine doucement son pliage malgré la chaleur!
Le soir, c’est autour d’un verre que nous en apprendrons plus sur la jeunesse un peu compliquée des frères de quelques-uns de leurs amis. Si aujourd’hui nous ne ressentons aucune forme de violence, de peur ou d’insécurité (nous voyageons aussi avec des locaux à Cali, nous en serons sans doute plus préservés), les colombiens n’ont pas été préservés. Et même si le traumatisme se lit plus chez les personnes de l’âge de nos parents, les histoires de nos amis ne sont pas roses. Chacun autour de la table a perdu un ami, un parent, une connaissance, n’a pas vu revenir son copain de classe le lendemain, ou a perdu toutes traces de leurs voisins. Il suffisait d’une petite tocade lors d’une danse en discothèque pour que ça bascule. Ces discussions nous remettent très vite dans un contexte que nous ne pouvons guère imaginer. Puis cela nous apporte à réfléchir à l’époque que vit notre chère France aujourd’hui et à ce que nous ne voulons pas que nos enfants connaissent. Espoir, envie de vivre, le peuple colombien a su se relever mais la politique d’aujourd’hui est toujours très controversée. Peut-on oublier, laver les mains des anciens farcs sans qu’ils ne connaissent l’ombre d’une cellule? Croire les partis liés aux narcotrafiquants quand ils disent ne plus avoir un sou!!!? Nos amis restent sur la défensive sans toutefois baisser les bras. Le pays s’ouvre de plus en plus, pour notre plus grand bonheur. Les sourires, les partages, les couleurs, les paysages! Dieu que ce pays a à offrir!!!
Le lendemain, c’est l’heure de la confection: coupage de poireaux, cuisson, étalage de la fameuse pâte… pour une cuisson finale dans le four à bois artisanal de famille allumé par Alejandro tôt ce matin. Il nous a d’ailleurs régalés de ces petits pains fourrés (pan de queso) dès le petit déjeuner.
Pendant que les enfants pêchent dans le lac, Papa Flamant se fera une petite virée en quad avec son pote d’enfance. Le tout, c’est qu’ils ont tous les deux oubliés qu’ils pesaient certainement chacun 40 kg de plus que dans leur chère jeunesse et que le quad ne se manie pas de la même façon ! Ils reviendront tous les deux avec de larges sourires, un bermuda et une fesse en moins pour Papa Flamant. Des vrais gosses!!
Ça mord un peu moins chez les apprentis pêcheurs et après un peu de patience, Maman Flamant se retrouve avec les cannes et surtout des nœuds juste indescriptibles à défaire pendant que les mouflets s’enfuiront faire leur tour de quad! Beaucoup plus passionnant!!
De discussions en bavardages avec Carolina, Maman Flamant en oubliera presque d’aller cuire la tarte! Le four sera parfait mais le travail de feuilletage reste encore à améliorer!! Heureusement, je retourne voir ma Mémé bientôt qui va sans doute m’expliquer où se trouve la cxxxx dans le potage! La tarte se laissera quand même manger et nous réconfortera devant un Portugal-France qui nous ne sera pas favorable!!
Pourtant, Papa Flamant et Alejandro avaient fait les choses en grand: projecteur, drapeau français, verres de vin délicieux et encouragements de toute la famille française et colombienne!! Nous finirons les verres pour nous consoler!
Au premier arrêt, nous découvrirons les brujas et partirons pour un voyage sur les rails! Les derniers mots du conducteur « Je ne sais pas si on attend le passage du train, c’est bizarre qu’il ne soit pas encore passé » ne rassureront pas Maman Flamant qui restera crispée (surtout dans les descentes) jusqu’à l’éboulement au milieu de la route!! Mais c’est bien pour cela que le train ne passe pas!! Tout le monde descend. Nous déplaçons la bruja et c’est reparti de l’autre côté!
La vitesse est quand même impressionnante (surtout quand on pense qu’il n’y a pas de freins!!) nous arrivons un peu plus doucement au bas d’une petite cascade que nous partirons découvrir. Les papas iront se mouiller tout en haut avant que les enfants (petits et grands) s’envoient en l’air sur leur tyrolienne! Chacun leur tour, ils joueront à Tarzan sur deux longueurs! Rires et sourires!
Sur le retour, notre chauffeur peine un peu en montée! Papa Flamant proposera de descendre de la bruja, mais que nenni. Nous arrivons à bon port!! A peine le pied à terre, une odeur d’ananas divin nous attire! Nous nous délecterons de plusieurs tranches avant de reprendre la route pour trouver quelques canassons à monter!
Après un peu de recherche (nous sommes en semaine et ils ne sont pas tous de sortie), nous chevauchons nos 12 montures pour une jolie balade dans la campagne. Les Mini-Flamants sont de plus en plus à l’aise et même Maman Flamant se détend un peu! (Nous rappelons que ce n’est pas son dada, mais qu’elle y travaille depuis notre passage en Argentine). Elle en fait tellement de trop qu’elle en a un point de côté!! Encore un peu trop crispée peut-être?? La promenade est douce malgré le soleil tapant. Nous rentrerons tous avec la banane aux lèvres!!!
Avec tout cela nous aurions pensé que les enfants s’écrouleraient sur la route du route du retour mais apparemment il en faut encore plus pour les achever. De retour sur Cali, ils entament une partie de foot avec les copains de la résidence d’Alejandro. Pour notre dernière soirée, nous tenterons (en vain!! Les colombiens ont la tête dure!!!) d’inviter toute la famille au resto. Les flamants essaient de s’habiller le plus décemment possible (pas forcément facile quand nous disposons de 2 paires de chaussures et de 5 t-shirts qui ont fait le tour du monde). Nous nous réunirons tous autour d’une bonne table.
La famille Flamants ne sera jamais assez reconnaissante pour tout le partage, les aventures et les découvertes que nous avons effectués grâce à eux. Nous repartons avec 1001 souvenirs en comptant bien les recevoir à notre retour en France!!! Muchisimas gracias a nuestra familia colombiana. Les extrañamos mucho!!!!
Merci pour ce bel épisode caleño. cuantos recuerdos !!!!! ça fait envie d’un petit retour !!!!Bonne fin de voyage, cette année est passée très vite, pour nous lecteurs aussi.Besitos a todos