Capitale constitutionnelle de la Bolivie, Sucre sera une jolie pause. Ses bâtiments, son climat un peu plus doux que le désert, ses couleurs. La présence des bloquéos ne se ressent pas tant qu’on ne veut pas en sortir!
Notre guesthouse n’ouvrant qu’à 7 heures, nous patienterons devant le ballet incroyable de la gare routière. Je ne sortirai pas mon appareil, il est trop tôt et les gares ne sont pas les meilleurs endroits pour afficher nos biens, mais nous pourrions faire un reportage complet tellement les visages, les embarcations, les échanges sont fabuleux. Les femmes ont presque toutes leurs baluchons colorés transportant vivres, enfants ou bazar. Chacun se protège du froid comme il peut: couverture, chapeau, poncho, bas de laine (même avec les sandales). Les faciès sont tannés par le soleil, les années ou les ethnies.
Les deux heures passent et nous prenons un étrange taxi pour notre logement. Le compteur est à droite et le volant à gauche!! Nous nous ferons bien arnaqués avec nos têtes de gringo mais nous serons contents de nous poser.
En attendant la chambre, nous ferons le tour des alentours avant de prendre un bon petit dej. Le marché est incroyable et on a envie de tout photographier. Malheureusement, les vendeuses refusent catégoriquement et nous n’abuserons pas.
Le reste de la journée se passera doucement. Nous sommes un peu au radar (enfin les parents surtout pas les enfants!!!) La guesthouse regorge de jeux de société et le patio est baigné de soleil. Nous sommes dimanche et le parc de la ville est rempli d’animations. Hot Dog, petits plats typiques, glaces, jus…
Toboggan, balançoire, animation, les Mini-Flamants ne savent pas où donner de la tête et participent même en espagnol! Notre Mini-Flamante renouera avec sa passion pour la peinture, pendant que son frère escalade la Tour Eiffel! Une belle après-midi ensoleillée!
Sur le chemin du retour, nous suivons une procession funéraire et sommes impressionnés par le monde, la musique et les costumes.
Nous ne ferons pas long feu le soir même. Une soupe et au lit! Une bonne nuit réparatrice s’impose avant de partir à la découverte de cette jolie ville.
Dès notre arrivée, le propriétaire de l’hôtel nous avait prévenus que des bloquéos étaient en prévision à partir du lendemain. Les bloqueos sont aussi fréquents en Bolivie que les grèves en France. Le but est de fermer l’accès à la ville par des kilomètres de bouchons. Les bouchons prennent de plus de plus d’ampleur au fur et à mesure des jours. Cela peut durer des jours, des semaines, voire des mois.
C’est tellement commun que cela fait même partie de leur Monopoly!!!
Venant d’arriver de 3 jours de désert et d’une petite nuit dans le bus, nous ne nous sentons pas de reprendre un autre bus de nuit le soir même pour La Paz. Nous prenons donc le risque d’être bloqués dans cette jolie petite ville de Sucre. Au début des bloqueos, le bus dépose les passagers derrière les kilomètres de bouchons qu’il faut alors passer à pied (à 5 h du mat bien au frais!!!) puis les bouchons se rallongeant les bus ne prennent parfois plus la peine d’attendre et ne desservent plus les villes bloquées. En ville, rien ne change! Si nous n’étions pas au fait, nous aurions pu ne pas nous en rendre compte du tout! Tout roule comme d’habitude et nous prenons rapidement nos aises. Le mirador Recoleta donne une vue imprenable sur la ville.
Sur la place, notre Mini-Flamant s’invite timidement dans une partie de foot effrénée. Pendant ce temps. Notre Mini-Flamante a été prise en apprentissage chez un petit vendeur de souvenirs qui lui apprend à faire un magnifique bracelet brésilien. C’est dans ces moments-là, qu’avoir du temps prend tout son sens. Elle passera un vrai moment d’échange et ce petit monsieur prendra le temps de la diriger dans sa confection. Il est très fier d’elle et nous demande de revenir le lendemain pour qu’on lui apprenne d’autres techniques. Chose que nous envisageons mais que nous n’arriverons pas à concrétiser. Après une bonne demi-heure, nous le remercions de ce cadeau et de sa patience en lui prenant un bracelet chacun.
Non loin de là se trouve le musée du Textile qui met en avant les techniques ancestrales qui ont bien failli tomber aux oubliettes. Grâce à cette association, les ethnies de 8 provinces de Bolivie revivent aujourd’hui de leurs travaux et transmettent leurs savoirs faire. Les photos sont malheureusement interdites mais les pièces sont incroyables.
Ces pièces sont utilisées en majorité pour les cérémonies carnaval, naissance, deuil, fête. Elles ont toutes des histoires différentes, des couleurs, des ornements… Et cela est ancré dans leurs cultures depuis des siècles. Super intéressant!!
Au cours du séjour, nous découvrirons aussi une exposition sur les masques passionnantes également avant de nous rendre à la Casa de la Libertad où nous sera narrer l’histoire de la Bolivie, ultra intéressant également! C’est dans cette « université » que naquit et fut nourrit l’envie d’indépendance. C’est ici aussi que sera signée la déclaration! L’histoire des différents hommes (et femmes) de pouvoir de l’époque à nos jours est retracée avec un respect et une mémoire touchante. Ce patriotisme, ce respect pour son pays et ces unions très fortes qui en émanent nous troublent à chaque fois. Pourquoi ne le ressentons pas en France? Ou plutôt pourquoi ce soutien du drapeau, des valeurs et des hommes qui ont fait et soutenus notre pays ont été récupérés par la politique et ne constitue pas simplement et justement nos racines et notre fierté (en mettant de côté le chauvinisme bien-sûr)?
Attention, tout n’est pas doré ici non plus et malgré cette belle histoire héroïque nous serons témoins en sortant tout juste de cette grande leçon d’histoire, à une manifestation indigène qui réclame des droits plus justes, un appel à la reconnaissance plus profonde de ces groupes ethniques. La manifestation se fait en douceur mais les orateurs seront fermes. Le drapeau Quechua représentant les indigènes de Bolivie est officiel depuis seulement 2010. Les participants portent leurs costumes traditionnels et placent des offrandes au milieu de la chaussée. Un petit monsieur avec sa banderole nous explique quelques-unes de ces offrandes: instruments de musique, ornements, petit bâton de sorcier (protection), feuilles de coca et eau bénite. Nous resterons un moment à regarder fascinés.
Un peu plus tard dans la même journée, la Casa de la Libertad, emblème de cette Bolivie recevra à nouveau le passage de manifestants aux pétards raisonnants et aux slogans un peu moins agressifs que ce que nous pouvons entendre rue du Faubourg St Antoine.
Mais Sucre, c’est aussi le marché et les étales grouillants de produits frais, tenues par des mamas boliviennes aux visages incroyables. Je ne prendrai que les étales achalandés mais il y a de quoi s’en mettre plein les yeux. Les jus de fruits frais nous rappellent ceux de Luang Prabang. Chaque quartier à ses rayons: bazar, bananes, viandes, œufs, shampoing… Et gâteaux!! A première vue, on se dit que c’est LE gâteau d’anniversaire mais hormis l’effet imposant cela ne nous tentera pas de trop! Il est apparemment de mise que celui qui souffle les bougies se retrouvent également la tête dans le gâteau!!! Le marché est ouvert toute la journée avec une grosse période de siesta après 14h, où chacun dort comme il peut!!
La ville étant toujours bloquée au milieu de notre séjour, nous commencerons à changer nos plans et abandonner l’idée de pouvoir rejoindre le volcan de Sajama et ses milliers d’animaux de l’Altiplano ainsi que Cochabamba pour retrouver les traces de dinosaures laissées dans le parc de Torotoro. Ces destinations sont à des heures de bus et Cochabamba comme Sucre est encore complètement immobilisée. Encore une fois, l’avantage de ne pas avoir de planning précis fait que nous pouvons le changer. C’est quand même un peu triste de devoir faire une croix sur ces destinations plus rurales qui nous attiraient bien.
Pour ne pas rester en plan nous prendrons donc des billets pour voler jusqu’à La Paz et avant de quitter Sucre, nous irons admirer quelques traces de dinosaures dans les environs (sûrement ceux qui se dirigeaient vers ToroToro d’ailleurs). Nous retrouverons Seb & MC, belges de leurs états que nous avions rencontrés dans notre auberge de djeuns à San Pedro pour nous rendre dans une cimenterie qui découvrit en plein milieu de sa carrière des traces pour le moins intéressantes. Le site n’est à que quelques kilomètres de Sucre (sans bloqueos!). Dès l’entrée, nous sommes baignés dans l’ère des Crétacés et un petit film retrace leurs aventures ainsi que leurs extinctions. Nous sommes ensuite mis devant l’évidence même. Un mur d’une soixante de mètres se dresse devant nous avec la particularité d’avoir des traces très marquées de pattes de dinosaures. Une fois à côté, nous prenons conscience de la grosseur de l’animal. Les empreintes sont toutes différentes et leurs présences nous sera contée et expliquée par un guide en français, ce qui ravira les Mini-Flamants. Une fois encore, nous serons ravis de notre visite et heureux d’entendre un guide aussi passionné. Cela change complètement la visite!
De retour à Sucre, Maman Flamant prendra un peu le large et partira fouler les toits du couvent de San Felipe de Niri pour admirer la vue. Ce couvent est tenu par 5 sœurs seulement et le reste du bâtiment est un collège pour filles. Les lieux en adobes sont somptueux de simplicité et de cachet. L’église n’est plus utilisée sauf pour de grandes occasions. Les sœurs se retrouvent elles dans une petite chapelle.
Les toits sont vallonnés pour que l’eau de pluie ne stagne pas et ne s’infiltre pas dans ces constructions très poreuses. Le soleil chauffe et il fait bon se promener en admirant les toits de la ville. Il est même possible de grimper dans les clochers.
Pendant ce temps, Papa Flamant mènera les monstres au parc tant désiré, avec son toboggan le « plus grand du monde ». Ils s’éclateront à n’en plus finir, à jouer à cache-cache avec les gardes, à tenter des astuces pour descendre de plus en plus vite !
Notre séjour touche à sa fin et nous aurons vraiment apprécié cette jolie ville de Sucre! Une belle étape! Nous nous sommes un peu reposés (même si nous venions de faire une semaine à San Pedro, mais il semblerait que l’altitude nous crève un peu ou surexcite de trop nos Mini-Flamants?)
A l’heure où nous devons faire les bagages, nous apprenons que les bloqueos se lèvent! Une bonne chose dans les faits, nous sommes juste un peu verts d’avoir changé nos plans mais bon, c’est la vie! Il nous restera plein de choses à faire/voir en Bolivie! Next La Paz l’incroyable!!
Profitez bien les amis. Le retour n’est pas toujours simple…
Laurent
Nous profitons, promis!! Bon courage et rendez-vous derrière un bon dîner revival!!
Gros dinosaures les flamants ! Ils marchent à la verticale ?
C’est fou que ces gros toutous végétariens aient disparus !
Biz Les Flamants
Les Minis Flamants vont te répondre très prochainement dans leur post sur le pourquoi de ces traces verticales!! Des gros bisous