Nous poursuivons notre escapade argentine en rejoignant le Nord-Ouest Argentin, ses montagnes colorées, ses vins et de très belles rencontres. Il fait plus sec, il fait un peu plus froid. Nous nous rapprochons de l’hiver et les flamants migrent plus doucement!
La transition avec l’estancia est un peu rude. Il faut dire que la barre avait été placée sacrément haut. Après nos 3 heures de collectivo (bus local), 6 heures interminables nous attendent à la gare routière avant d’embarquer pour notre bus de nuit (13h) jusqu’à Salta. Nous avions misé sur la cafétéria et ses tables pour faire un peu d’école, du blog (il y a du wifi) et des jeux bien au chaud par cette journée humide. Seulement aujourd’hui la cafet n’ouvrira pas et nous nous caillerons les miches (littéralement pour Maman Flamant) sur les bancs de la gare ouverte. Nous passerons le temps avec des jeux de cartes (même de conjugaison), un peu d’élastique sous l’œil amusé des passagers, de la lecture, des concours de shifumi…
Notre bus arrive enfin et nous avons hâte de nous allonger au chaud. C’était sans penser qu’ils auraient la bonne idée de passer un bon vieux film de Steven Seagal où guerres des gangs obligent, on se castagne, on coupe des mains, sans compter que pour parler affaires rien ne vaut un bar très dénudé! Nous tenterons par tous les moyens que les enfants détournent les yeux mais avec plusieurs télés dans le bus, c’est sport! Nous sortons les iPod avec des jolies histoires (au moins ils n’auront pas le son) jusqu’au dîner. Le film suivant sera « Maman j’ai raté l’avion » mais nous raterons la fin d’épuisement. La nuit est bien fraîche et à force de jouer au tétris avec nos jambes, nous avons comme des courbatures au réveil. Enfin ça, c’est après les ronflements du voisin et les chants de notre voisine qui ne voyait aucun inconvénient à chanter à 6h du mat! Un joli sourire et un petit signe de Maman Flamant avec sa mine déconfite, l’ont convaincu de réchauffer sa voix un peu plus tard.
Côté repas, Gaspard et moi, nous regardons en riant devant le plateau qui nous est servi! Gaspard commentera: « ça, c’est sûr que ce n’est pas Isabel qui l’a cuisiné! » Oui mais c’est ça aussi de regoûter à de la bonne cuisine, la chute est plus compliquée. Les gaufrettes du petit dej nous font regretter les chipacitas et le bon jus d’orange pressé! C’est sûr maintenant, nous avons connu le paradis!
Nous arriverons un peu groggys à Salta la Linda! Cela tombe bien, nous sommes dimanche et tout tourne un peu au ralenti. En attendant que notre chambre soit disponible, nous tombons sur un petit salon de thé qui saura nous chouchouter après ce voyage un peu fatiguant. Laetizia et Gustavo nous reçoivent gentiment et nous font découvrir ce salon qui réunit aussi bien l’art contemporain de jeunes argentins que le 7ème art avec leur salle de projection où ils diffusent des films tous les dimanches. La maison est immense et donne sur un patio qui nous laisse imaginer qu’il y fait bon vivre au rythme de la musique et des discussions d’une nuit d’été. Nous sommes conquis par la Buena Onda qui y règne et nous reprenons un peu de peps!
Le cœur de la ville a gardé ses bâtiments coloniaux. Les visages changent aussi. Plus ronds, plus émaciés, plus colorés. Nous sentons que nous nous rapprochons des peuples quechuas, de la Bolivie et du Pérou. Les vêtements aussi sont un peu plus colorés et les boutiques parlent déjà de Pachamama, la déesse de la terre. Sur les conseils de Laetizia qui tenait son salon de thé, nous irons goûter les empanadas d’une institution de Salta: la Criollita! Une petite adresse bien locale avec des empanadas à tomber. Tellement bons que nous y retournerons le soir pour dîner. Autour des devoirs du jour, nous rencontrons d’autres français de passage. Toujours avides des aventures des autres, nous nous intéressons aux différents parcours. C’est amusant comme nous nous retrouvons très vite avec ceux qui font des voyages semblables au nôtre.
Le lendemain, nous retarderons le réveil pour récupérer un peu. Le matin sera occupé par quelques courses et par la recherche d’une voiture de location à moindre coût! Nous rencontrons à nouveau Pauline et Henri (http://hauchboutdumonde.com/) qui nous ont éblouis avec tous leurs écussons sur leurs sacs! Et ça papote: échanges d’expériences, de bons plans, de galères… Toujours de très bons moments! Quand nous rentrons, il est déjà l’heure des devoirs et Maman Flamant s’offrira le luxe d’aller faire l’école au salon de thé! Les enfants sont plutôt cools et nous recevons également l’agréable nouvelle qu’ils sont tous deux réinscrits à l’école, dans la classe supérieure, pour l’année prochaine! You hou!!!
Avant de partir dîner, nous décidons de faire un tour à l’alliance française et sa bibliothèque, juste à côté du couvent magnifique de San Bernardo. Par chance, nous pouvons emprunter quelques ouvrages et les enfants se jettent sur les bandes dessinées. Franchement, nous ne leur en voulons pas, vu qu’ils sont le reste du temps plongés dans les « cabanes magiques » et autres « Club des Cinq ». Nous faisons des heureux et ils auront un peu de lecture pour la semaine!!
Nous retournerons à la Criolla pour dîner (quand on aime, on ne compte pas). Notre Mini-Flamant se délecte des empanadas, Mini-Flamante et Maman Flamant se régalent de la soupe de maïs frais (promis, ça n’a pas l’air comme ça mais elle était succulente) et Papa Flamant recommande la soupe de poulet qu’il avait déjà dégusté la veille. Franchement, une bonne adresse comme nous les aimons!
Au petit matin, nous mettons les voiles pour aller récupérer notre voiture de location et nous partons dans la foulée en passant quand même par le petit kiosque qui vend des infusions de feuilles de coca! Idéal pour les maux d’altitudes que nous pourrions commencer à rencontrer.
Première destination: Cachi, un petit village au milieu des montagnes et des cactus. La première heure nous invite tranquillement à changer de décors puis les premières montagnes s’annoncent. La vallée « verde » porte bien son nom même si chez moi (en Haute-Savoie), les verts sont plus intenses. Puis les roches diffèrent: violines pour les unes, raisins pour les autres, nous poursuivons notre remise à jour du Pantone. Tout à coup, nos premiers cactus nous font de l’œil sur les bas-côtés escarpés! Drôle de vision!
De l’autre côté du col, c’est la plaine de Tin Tin. Le ciel se dégage un peu et nous laisse admiratif devant cette étendue désertique aux allures de Far West. Les montagnes sont colorées de rouge, de jaune et de vert. Et les cactus garnissent la plaine. Nous croiserons quelques lamas, des ânes et les fameux condors.
Au sommet, il fait un vent à décorner les bœufs, puis au fur et à mesure de la descente, c’est le retour au calme avec même une pointe d’éclaircie sur la fin du parcours. Nous traversons quelques villages typiques, un peu désertiques eux aussi. Puis les premiers piments qui sèchent au soleil, enfin à la lumière avec parfois un peu de soleil! Les maisons sont faites en pisé. Sorte de brique en torchis recouverte ou pas de chaux.
Quand nous arrivons à Cachi, nous sommes sous le charme de ces petites rues blanches. Zorro ne doit pas être bien loin! Le soleil fait une belle apparition et nous accompagnera dans notre petite visite de la ville. L’église est toute mignonne et possède la particularité d’avoir un toit en bois de cactus! Trois petites mamies récitent leurs chapelets ensemble et nous resterons quelques temps à les écouter.
Le musée archéologique ferme ses portes au moment où nous arrivons mais nous avons planifié de passer dans celui de Salta. Les enfants se défoulent un peu les jambes et nous retournons tranquillement dans notre chambre, toute mignonne, dégotée grâce à notre rencontre avec Pauline et Henri à Salta. La petite maison du 19ème siècle a entièrement été restaurée avec du bois de cactus et des enduits à la chaux. Les finitions sont parfaites, un vrai petit nid douillet! Il y a même des couettes sur les lits!! Basse saison aidant, notre hôte nous fait une belle ristourne et nous inclus le petit déjeuner avec le jus d’orange pressé! Cela n’a pas de prix. L’espace d’un soir, nous aurons l’impression de jouer à la chambre d’hôte de luxe et nous dormirons comme des loirs!
Les villages sont très espacés et toujours aussi calmes. La particularité, c’est que même s’ils ne comportent que 3 maisons, ils ont un terrain de foot et une église! Chaque église a son petit cachet. Près des maisons, le linge et les piments sèchent au soleil.
Chaque cahute possède son four et ses petits pots en terres, quelques enclos pour les bêtes (surtout des chèvres) et un ou deux chiens qui se font dorer la pilule quand ils ne courent pas après la voiture.
Nous passerons par Molinas, joli hameau extrêmement animé à la sortie de l’école puis tout à coup, complètement désertique!! L’hacienda Isimiendo est de toute beauté. C’est la demeure du dernier gouverneur de la région. Aujourd’hui transformée en hôtel restaurant de « luxe » nous mangerons pourtant nos empanadas les moins chers du voyage! Et goûtus avec ça!
En face, l’église est massive comparée à celles rencontrées aujourd’hui, et toujours avec un plafond en cactus. Nous avons visité beaucoup d’églises pendant le voyage et les Mini-Flamants sont toujours captivés par le chemin de croix présent d’une manière ou d’une autre. C’est d’ailleurs notre Mini-Flamant qui nous fera remarquer que celui-ci est tissé!
La route se poursuit et nous rentrons dans la vallée de Las Flechas. Ces formations géologiques en forme de flèches sont dues à l’érosion. C’est plutôt impressionnant. La végétation a du mal à faire sa place et les flèches sont de plus en plus hautes. Hormis un malheureux renard, nous ne croiserons pas grand-chose qui bouge.
De retour dans la plaine un peu moins aride, nous sommes surpris de voir des colonies de perroquets! Il nous sera même conté que ces derniers se nichent dans les rochers des alentours faisant 1001 cavités qui finissent par s’écrouler.
Un peu plus loin, nous rencontrons nos premières vignes. Une fois encore, drôle de vision dans ce décor de désert australien. Mais nous comprendrons assez tôt que l’altitude et le climat (froid la nuit/chaud le jour) convient très bien à ces pieds! Arrivés à Cafayate, nous tournerons un petit peu avant de trouver notre logement. Encore une fois, la basse saison nous permet de négocier un petit peu et nous aurons un appart entier pour le prix d’une chambre familiale. Idéal pour faire les devoirs du lendemain.
C’est en cherchant un restaurant tout aussi économique que nous tomberons sur le Pacha. Trip Advisor que nous consultons que très rarement nous annonce une excellente cuisine argentine à petits prix. Nous fonçons! Le résultat sera sans appel. Pas si économique que ça, enfin, ce n’est pas les 2,5€ des empanadas du midi, mais vue la prestation, nous nous en sortons largement bien. C’était délicieux! Papa Flamant se délectera d’un os à moelle, Maman Flamant un osso-buco avec un risotto au safran et nous finirons par un moelleux au chocolat! Entre la chambre d’hôte d’hier et le resto de ce soir, nous nous croirions presque en voyage de noces!
Et nous n’entendons même pas les enfants au petit matin! Royal!
Nous profiterons de notre grand logement pour avancer dans le programme puis nous ne pourrons pas quitter Cafayate sans se faire une petite dégustation. Rendez-vous dans les hauteurs de la ville chez Domingo Molinas, une exploitation tenue par 3 frères et qui nous plaira plutôt bien. Forcément, nous serons attirés plus par les meilleurs crus! Et plus par le Malbec que le Torrontes! Même si Papa Flamant nous avait trouvé un Torrontes Amalaya qui se buvait comme du petit lait à Cachi.
Quelques empanadas sur la place du village (vous l’aurez compris, nous allons bientôt nous transformer en empanadas!) et nous voici repartis direction le Nord. En s’éloignant de Cafayate, nous rentrons dans la quebrada de Las Conchas, la vallée des coquillages. Le paysage est encore époustouflant de couleurs et de formes! Le soleil reluit et explose toutes les palettes.
Nous visiterons la Garganta del Diablo et l’Amphithéâtre, des formations géologiques énormissimes dans lesquelles nous nous sentons comme des petites souris.
Le reste de la remontée sera un peu longue et nous arriverons tardivement à La Caldera, au nord de Salta. Oscar et Theresa, nous accueillent dans leurs petites cabanas et sont aux petits soins. Cette petite adresse, donnée par les « Voyage à deux sacs » sera une petite perle. Encore une fois, nous serons touchés par la gentillesse de nos hôtes. Les deux chiens raviront nos loustics et nous passerons une petite nuit bien réparatrice.
La Caldera est un petit village étrange. Sans vraiment de centre-ville, sans vraiment de vie mais avec un petit cachet tout de même et un christ rédempteur qui surplombe le village.
La corniche pour rejoindre le nord est des plus étroites et sinueuses! Sur le coup de midi, nous atteignons San Salvador de Jujuy qui n’aura guère d’intérêt pour nous. Nous fuirons pour retrouver la campagne, la montagne et ses caillasses colorées.
Il fait tellement beau, qu’il est difficilement imaginable que la neige bloque les bus qui se rendent côté Chili depuis quelques jours. Sur les 15 heures, nous arriverons à Tumbaya où nous visiterons un cimetière. En effet, il est plutôt insolite de voir ce cimetière se tenir en surplomb de la ville. Plutôt colorées, les tombes remontent loin et s’offrent en même temps à l’éternité des montagnes qui s’étendent derrière.
Notre dernière étape du jour sera Purmamarca, non loin de là. Le petit village se blottit au pied de la montagne des 7 couleurs. Une fois encore, nous arrivons pendant la sieste et la recherche d’un logement n’en sera que plus longue.
Une fois installés, nous partons pour une petite découverte en se baladant autour de la montagne. Le soleil tombant dore les couleurs et nous accompagne dans ce paysage superbe.
Sur le retour, nous prévoyons une petite séance de devoirs pendant que les parents flamants pourront poursuivre les planifications pour ces prochains jours. C’était sans compter que nous ferions la connaissance d’une nouvelle famille. Quand Titouan, très à l’aise nous pose la question de savoir si nous sommes en voyage à long cours, nous comprenons très vite que nous avons à faire à un petit baroudeur, qui en a lui aussi sous les semelles. Très vite, les enfants se lancent dans des jeux de cache-cache pendant que nous faisons la rencontre de Dimitri et Rachel (http://www.parenthesenfamille.fr/). Nous sommes sur un itinéraire très similaire et il fait bon de ne pas se sentir seuls aussi dans nos discussions du retour! Eux aussi attendent encore l’illumination d’un changement de vie!!! Nous mettrons les cahiers au feu, la maîtresse au milieu et poursuivrons nos discussions jusqu’à la nuit tombée, pour finalement aller dîner ensemble. Les enfants s’éclatent et s’installent aux premières loges du spectacle quand des musiciens envahissent la salle. Un très bon moment encore une fois avec des compagnons de route que nous recroiserons le lendemain matin sur le chemin des salines.
Et oui, aujourd’hui nous sommes partis pour un avant-goût des déserts de sels. A 1 heure de Purmamarca, dans un paysage magnifique avec un petit passage à 4170 mètres, se trouve le 4ème désert de sel d’Amérique du Sud.
En plein cœur de la cordillère des Andes, elle se dessine comme un mirage. Un guide nous emmène sur cette croûte épaisse qui nous éblouis. 140 familles vivent d’une coopérative qui extrait le sel manuellement. 30% de la production sera pour l’exportation. Ils produisent jusqu’à xxx par an. Des rigoles plus ou moins grandes sont creusées et exploitées. On les laisse se renouveler toute seule une fois par an pour les plus petites et une fois tous les 3 ans pour les plus grandes. Dans ces conditions (soleil brûlant, ou température très basse) le travail ne peut se réaliser que 3 heures par jour, le matin.
La création de ce Salar est du aux mouvements tectoniques des plaques qui ont créé la cordillère en repoussant les mers, mais aussi aux multiples explosions volcaniques qui ont suivis. Ces activités ont cessé mais le Salar garde une mystérieuse arrivée d’eau douce en certains points. Ici, le sel ne se cristallise pas. On appelle les plus grands: les yeux du Salar; on peut encore y voir quelques petites bulles remonter à la surface. Les autres sont plus petits et fragilisent la croûte ce qui nous vaut de suivre le guide en file indienne pour ne pas passer au travers.
Nous nous prêterons évidement au grand jeu des perspectives et des photos rigolotes. Petit entraînement avant Uyuni!
De retour dans la vallée nous poursuivrons le chemin de la Quebrada d’Humahueca jusqu’à Tilcara. Le temps de chercher un logement, il sera trop tard pour visiter la forteresse précolombienne qui jouxte le village: la Pucara. Une petite séance de devoirs s’impose avant d’aller dîner copieusement les délicieux plats d’une petite cantine adorable. Nous rencontrons alors un super trio composé de la maman et ses 2 filles en voyage au long cours également (https://www.facebook.com/360.Girls.Trip). Les Mini-Flamants seront à nouveau ravis de jouer avec la petite dernière pendant que les parents échangent.
La Pucara nous ouvrira ses portes le lendemain matin. Le site est extrêmement détruit mais la reconstruction de plusieurs édifices nous révèle l’ampleur de cette cité désertée à l’arrivée des espagnols.
Nous en découvrirons un peu plus du mignon centre-ville de Tilcara en nous promenant à la recherche de quelques victuailles pour notre déjeuner. Le marché a tout son charme et nous retrouvons ces étales que nous aimons tant ainsi que des papines, des petites pommes de terre que nous avons savourées la veille. Elles sont multicolores! Quelques fruits et une douzaine d’empanadas achetés à une petite mamie, voilà qui accompagnera dignement notre saucisson de lama pour pique-niquer sur la place Humahueca.
Une fois rassasiés, nous partons à la découverte de la montagne des 14 couleurs. Munis des indications d’un blog d’un couple de Suisse que nous avions suivis à la trace l’année dernière (http://www.novo-monde.com/article-road-trip-salta-argentine.php), nous entamons l’ascension au mirador d’Hornocal. Nous savons que nous sommes prêts du but quand nous devons sortir quelques billets pour accéder au dernier kilomètre qui nous séparent d’une vue à couper le souffle (dans tous les sens du terme). Le mirador culmine à 4350 mètres. Le spectacle est grandiose et les photos ne rendent pas justice.
Les dessins, les couleurs sont comme peints à la main. Nous descendons un petit chemin pour nous rapprocher et en prendre plein les yeux. C’est hypnotique! Nous resterons un bon moment à admirer cette beauté de la nature, à attendre que les nuages découvrent le soleil pour encore plus de peps et au détour d’une énième photo nous faisons la connaissance de 2 couples français. Décidément, cette vallée regorge de français voyageurs! Chris et Lisa sont sur un voyage similaire au nôtre, ce sont les troisièmes en 3 jours! Eux, non plus n’ont pas encore eu l’illumination de la reconversion mais ont eu un bref aperçu d’un petit retour aux sources et une chose est sûre, nous aurons tous besoin de projets en revenant; ils sont accompagnés des gauchos d’Aix qui sont, eux, sur un voyage de 4 mois en Amérique du Sud avec une fin grandiose sur la route 66!
Après de grandes discussions à en retrouver des connaissances communes (pendant ce temps les Mini-Flamants retracent le mur des incas en direction de la Bolivie), et un petit ravitaillement dans le village de Humahuarca, nous partons à la rencontre de Clara et Hector sous les conseils de Baptiste (http://ensmelle.blogspot.pe/) qui vont nous faire partager leur quotidien dans leur petit hameau! Les directions sont simples: aller jusqu’à Hornaditas et prendre la route qui traverse le terrain de foot en diagonale!
Nous arrivons sur les coups de 17h. Clara nous mets directement à l’épreuve en nous demandant d’aller nourrir les chèvres avec Carolina, sa plus jeune fille. Nous nous exécutons et nous ramassons des espèces des fruits aux allures de cornes de gazelles croquantes. Les seaux bien remplis, nous descendons dans le « Coral » où se trouvent les 29 chèvres. Impatientes, elles nous grimpent dessus, nous écrasent les pieds avec leurs sabots. Nous nous prenons quelques coups de cornes mal placés avant d’arriver à les contenir. Carolina nous montre les gestes, fait même monter les enfants sur leur dos, pour leurs plus grands bonheurs! Un moment haut en couleurs qui nous laisse présager que nous allons tous nous plaire ici!
Nous ferons plus ample connaissance avec Clara et sa famille autour d’un bon thé et d’une torta délicieuse. Nous en arriverons même à échanger sur l’énergétique! Mon espagnol me fait encore défaut et c’est ma plus grosse frustration. Heureusement que Papa Flamant est là! Dans la joie et la bonne humeur, nous nous installons dans nos appartements avant de nous mettre tous à cuisiner pour le repas du soir.
La chambre se trouve dans une des habitations en torchis avec un sol en terre battue. Curieusement même avec la température qui baisse, il fait relativement bon. Nous avons l’embarras du choix dans les lits. Clara reçoit régulièrement des volontaires venant faire du woofing: travail contre le logement et la nourriture. Dans la cuisine, le fourneau à bois bat son plein. Ça sent bon la popote et le feu de bois. Nous nous régalons tous d’une bonne soupe aux légumes avant de regagner nos pénates. L’histoire du soir aura un petit goût d’aventure. Il fait plus frais et nous avons rajouté quelques couvertures.
Au petit matin, Carolina est déjà partie pour l’école. Levée à 6h30 pour être à l’école à 9h. Même si l’école n’est pas bien loin, il lui faut prendre le bus de 8h car le suivant arriverait trop tard. Clara et Gaby déjeunent à nouveau avec nous, réchauffées par les premiers rayons du soleil.
Les enfants iront re-nourrir les chèvres avant que nous partions pour une promenade sur la route des incas. Une petite pause captage de réseau en haut de la colline est nécessaire pour que la famille reçoive les dernières nouvelles. Le fils de Clara étudiant à Salta gère les communications par mail et la famille vient se connecter 2 fois par jour pour connaître les avancements!
A gauche du cactus, on capte un réseau, à droite un autre! Et si on reste 2 minutes sur une jambe, on peut capter les deux :))))
Nous poursuivons notre route et rejoignons un petit chemin en pierres où nous déposons la voiture. Heureusement, Gaby connaît le territoire comme sa poche et nous accompagne dans un grand pierrier. Un mur dépasse à peine de la terre: c’est le chemin inca qui raccorde les hauts plateaux à la plaine en direction de Buenos Aires. Tout le long de ce chemin furent retrouvées des traces du passage et de la vie des Incas. Un peu plus bas sur le bord du lit d’une rivière asséchée, des gravures envahissent un grand pan de roche. Nous pouvons y voir 3 styles de gravures qui représentent des époques différentes. On y parle de chasse, de chamane, d’éclipse de l’une ou de soleil, et enfin de l’arrivée sanglante des espagnols. Ces gravures sont incroyablement bien conservées. Elles ont près de 600 ans.
Étourdie par tant de trésors, Maman Flamant laissera l’appareil photo sur le toit de la voiture en repartant. C’est quelques mètres plus loin voyant la lanière pendre à la fenêtre que nous nous en rendrons compte. Dans la panique, Papa Flamant pile, ce qui provoquera une belle chute! Plus de peur que de mal, il y laissera un peu de plumes sans en altérer le fonctionnement.
De retour à la maison, Clara embauchera les enfants pour faire des pâtes: on pétrit, on malaxe et on passe le résultat dans la petite machine manuelle. « C’est du fait maison! » dira notre Mini-Flamante. Maman Flamant est aux fourneaux pour la cuisson et en une demi-heure nous passerons à table! Que du bonheur!
Pour rester sur notre lancée, Clara nous réservera moult travaux pour l’après-midi. Une famille que nous avions rencontrée au Fitz Roy et à qui nous avions transmis la bonne adresse arrive dès ce soir et nous nous lançons dans la préparation d’un repas de rois.
Tout d’abord l’asado: Papa Flamant sera préposé à la découpe de la cuisse de lama à la scie! Clara de sa main de fer (dans un gant de velours) donne ses ordres à notre pauvre Papa Flamant qui fait ce qu’il peut avec la bonne carne.
Maman Flamant sera préposée, en premier lieu, au bois pour le four. Les arbustes que nous allons chercher ont juste des épines de 5 cm. Notre Mini-Flamant les comparera à la couronne de Jésus! Il fait 25°C et nous sommes à 3500 mètres d’altitude. Le souffle est un peu court dans la montée avec ma brouette. Je suis gantée mais Clara non!
Nous amasserons 2 brouettes pleines avant d’entendre des cris des Mini-Flamants venant de l’enclos des chèvres. Les bouts de choux n’ont pas été assez rapides pour rentrer dans l’enclos et se sont fait doubler par les chèvres qui ont toutes déguerpies hors de là! Notre Mini-Flamante est en pleurs, les fesses par terre. Notre Mini-Flamant n’en mène pas large. Maman Flamant se fera incendier (par les enfants): « On vous avait dit qu’il fallait un adulte avec nous! » Après quelques minutes pour rassembler les demoiselles et les ramener au bercail, les Mini-Flamants sont rassurés et reprennent leurs activités beaucoup plus sereinement.
A la maison, nous poursuivons les travaux. Une jeune allemande arrivée là par hasard est désignée pour mettre à chauffer notre bois épineux. Papa Flamant se bat toujours avec sa scie puis s’occupera du feu de bois. Maman Flamant pétrit la pâte à pain avec Gaby.
Une fois reposée (la pâte, pas nous!), les enfants la passeront dans un moulin et confectionnerons des galettes.
Sans perdre une minute, nous nous attacherons au dessert : trois magnifiques Tortas, dont une aux airs de tarte tatin. Recette immédiatement noté dans notre livre de bord!
Pendant que Papa-Flamant gère le four d’une main de maître, nous mènerons les chèvres dans la vallée pour qu’elles se désaltèrent (et souffler un peu)!
Sur les coups de 17h, la famille arrive et nous prendrons tous le thé ensemble. Nous sommes ravis de poser nos petites fesses! Nous partirons ensuite pour une petite balade pour visiter la chapelle et le cactus du grand père. Ce dernier a 49 branches et est âgé d’environ 350 ans. Nous sommes heureux le soir de partager notre merveilleux asado sur une aussi grande tablée. Quelle journée juste fantastique de partage de savoir-faire, d’expériences et de joie de vivre. Clara est au petit soin et nous nous couchons avec de beaux souvenirs pleins les yeux.
Le lendemain matin, Mini-Flamant et Maman Flamant se lèveront un peu plus tôt. L’autre famille part faire une grande balade avec Gaby et nous, nous jouons au loto et au Uno avec Clara. Au réveil des autres flamants, nous prendrons tous le petit dej avec notre pain frais (un peu dur quand même) et les restes de Tortas. Nous traînerons un peu en discutant autour de la table de tout et de rien, en profitant juste des rayons chauds du soleil levant.
Les enfants n’ont qu’une envie, vous l’aurez deviné: retourner une dernière fois nourrir les chèvres avant de partir. Nous décalerons donc le départ pour nous faire ce dernier plaisir.
Qu’il est dur de repartir quand nous nous sentons aussi bien. Nous cuisinerons des petites boulettes de quinoa pour le déjeuner et nous irons chercher Carolina à l’école pour les derniers aux revoirs.
Notre Mini-Flamante, dans toutes ces émotions, nous fera une chute digne d’une cascadeuse avertie et s’en sortira avec juste un petit bobo à l’oreille. Clara nous a tant donné durant ces deux jours: partage, amour, bons petits plats… C’est une expérience que nous ne sommes pas prêts d’oublier et dont nous ressortons encore plus riche! Merci Clara!
La route du retour sera un peu longue. Nous nous arrêterons encore à Humahuarca pour quelques photos et au Tropique du Capricorne, avant de rejoindre nos hôtes exceptionnels, Oscar et Theresa, à la Caldera.
Éreintés par toutes ces émotions, nous serons au lit tôt avant de rejoindre Salta pour nous dernière journée argentine. La journée sera rythmée par les petits travaux d’intendance: rendre la voiture, faire laver le linge, finir les impôts, les devoirs… Au milieu de tout cela, nous prendrons le temps pour visiter le musée d’archéologie des hauts plateaux. Fantastique!! Nous y découvrirons surtout les rites incas qui consistent à sacrifier des enfants lors de grandes cérémonies funéraires pour avoir la protection des dieux. Une expédition a permis de découvrir les corps de 3 enfants et des multitudes d’objets dans un état de conservation extraordinaire en haut du volcan Llullaillaco à 6000 mètres d’altitude. La congélation et l’éloignement ont permis à ces tombes de rester intactes. Grâce aux objets, aux vêtements… nous en apprendrons beaucoup sur ce rite, les « castes », les symboles et les mœurs de ce peuple. A la fin de la visite, il est possible de voir un des trois enfants qui a été retrouvé. Nous avons vu le petit garçon qui est recroquevillé sur lui-même. Il n’est pas impressionnant dans le mauvais terme, mais effectivement, l’état de conservation est incroyable.
Le soir, nous retrouvons notre famille hispano belge pour dîner et échanger sur cette belle expérience que nous avons partagée chez Clara. Nous partons le lendemain pour le Chili où nous les retrouverons plus tard. C’en est fini pour l’Argentine et nous avons vraiment vécu des expériences tout aussi diverses qu’inoubliables! Un vrai coup de cœur comme à chaque fois mais avec cette fois beaucoup plus de rencontres et d’interactions avec des gens formidables!
Pour le retour, ouverture d’une boucherie « lama-ine » !!
Bravo de nous faire vivre ces grands moments
On vous embrasse bien fort
La meute
Merci la Meute! Nous réfléchissons encore à la reconversion!! De grosses bises!
The wine, the empanadas, the smiles, the landscape – I loved this area as well.
Alison, it was fantastic!! Argentina was a reel discovery for us and we loved every bit!! xxx
Que c’est beau et que c’est bien vécu ! Bravo ! Bise
Merci à vous! Des gros bisous et profitez bien de votre road trip aswell! xxx
Quel régal encore de partager vos aventures. Vous me faites beaucoup rire..c’est si bien écrit et imagé.
Gaspard et Joséphine changent beaucoup. De plus en plus beaux !
Gros bisous les empanadas !
Jusqu’au fin fond de l’Argentine, je rencontre la pratique de l’énergetique!! Incroyable! Un vrai coup de coeur ce pays!