Nous arrivons à notre destination la plus au sud côté Chili. Puerto Natales donne accès au célèbre parc naturel de Torres del Paine. Le W sacré des randonneurs est un trek d’environ 4 jours où l’on contourne les aiguilles des massifs les plus hauts. Même si nous ne ferons qu’une version hyper light du circuit, nous tomberons sous le charme de cette nature à l’état pure.
Retour sur la terre ferme et nous reprenons les bonnes habitudes. Nous cherchons un logement, des infos pour les bus, le parc et surtout un chargeur pour l’appareil photo que nous aurons réussi à faire tenir toute la croisière durant. La petite ville de Puerto Natales est endormie (siesta oblige)? Nous aurons l’impression d’être dans une toute autre ville quand celle-ci bat son plein. Les Mini-Flamants joueront à Touché Coulé (vaut mieux après la croisière qu’avant) pendant que Papa Flamant assistera au briefing très complet du Base Camp à côté de notre auberge de jeunesse. Cela confirmera que nous ne sommes pas parés pour les vraies randonnées qu’offre le Torres del Paine mais ce n’est pas pour autant que nous ne pourrons pas en profiter. Nous faisons l’acquisition d’une magnifique carte routière et nous écoutons les conseils des superbes spots et petites randonnées à faire par la route! Nous sommes surexcités!! Il ne reste plus qu’à trouver une voiture (finger in the nose et pas trop chère en plus!) et le pique-nique avant d’aller reposer nos yeux! Nous trouverons même une abondance de fruits secs dans une petite épicerie!! Orgie en prévision!! Le soir-même, Papa Flamant rejoindra l’équipage et une partie des potes-passagers au Base Camp Pub (nous vous avons dit c’était la porte d’à côté) pour boire des derniers verres ! Finalement, il faudrait songer à mettre un pub sur le bateau!!
Le lendemain, nous mettons les voiles alors que le soleil point son premier rayon! Le grand coffre nous permet de palier à toutes éventualités et de prendre les victuailles nécessaires. Sur la route, quelques voitures se suivent déjà. Nous sommes à peine sorties de la ville que la steppe et les collines arides sont au rendez-vous. Tout à coup, nous apercevons 2 énormes aigles bleus. Frein à main, demi-tour pour les admirer de plus près (ce n’est pas vrai pour le frein à main, mais c’était pour retranscrire l’état des Flamants Roses déjà aux aguets à cette heure très matinale). Plusieurs rapaces se délectent d’un malheureux lapin qui n’avait franchement aucune chance vue le gabarit des bêtes. Seul, un des aigles ne bougera pas de sa proie à l’approche de notre Flamingo Booster Rouge! Il préfère poursuivre son repas, bec dans le sang en se demandant s’il va devoir partager. En tout cas, la bête est plus grosse qu’une dinde et ses pattes poilues témoignent qu’il s’est bien acclimaté.
Le soleil se lève peu à peu nous laissant présager un peu de lumière au milieu du magma de nuages qui s’amoncellent! Nous gardons espoir! Nous nous rendons maintenant à la Cueva de Milodon. Ici, l’érosion et les diverses activités climatiques des 16 000 dernières années ont creusé une cave énorme que dinosaures puis humains ont utilisé comme abri. Notamment le grand Milodon!! Les conditions du Sud de la Patagonie ont permis la sauvegarde de nombreuses preuves et créée un immense terrain de jeu pour les archéologues. Malheureusement, ces derniers, ont tout rapporté chez eux. La grotte reste gigantesque mais le petit musée manque de trouvailles.
Nous poursuivons notre route et nous sommes déjà subjugués par ses étendues dorées qui nous accueillent. La chance que nous avons, c’est qu’avec notre voiture, nous pouvons nous arrêter partout et même toutes les deux minutes. Nous en prenons plein les yeux. L’arrivée au parc se fait 2 heures plus tard. Malheureusement pour eux (mais pas pour nous) la caisse n’est pas encore arrivée! Nous avons la permission de passer … gratos! Le ranger nous prévient de la présence d’un puma dans les parages mais vue la tranquillité des groupes de guanacos au loin, nous ne serons pas persuadés de le croiser.
La journée se résumera à un grand tour dans le parc en commençant par l’ouest parce que nous sommes comme ça, nous faisons un peu tout à l’envers et ça nous plait! Au fur et à mesure que nous nous approchons, nous commençons à distinguer les pics immenses qui font l’image du parc. Chaque point de vue est plus beau. La lumière est voilée et Maman Flamant galère à immortaliser ses paysages uniques. Les couleurs sont ocres, vertes et bleues. Nous nous faisons la remarque que lors de ce long voyage, Mr Pantone peut aller se rhabiller en termes de vert et de bleu, tellement certaines couleurs sont justes indescriptibles.
Nous arpentons le relief tel des explorateurs jusqu’au Lago Grey, qui nous révèle bien quelques belles nuances de grey comme son nom l’indique. Pourtant, de loin, une pointe bleue turquoise Bora Boresque nous intrigue. En voiture, nous ne pouvons pas accéder au glacier Grey qui se jette dans le lac. Par contre, nous rejoignons la plage juste en face et nous bravons un vent à décorner les bœufs pour aller s’assurer de cette vision surréaliste. Un morceau d’iceberg d’un bleu lagon trône devant la presqu’île en bout de plage.
En grimpant sur la presqu’île, nous arrivons à quelques mètres de la bête. Promis, nous n’utilisons pas Photoshop (nous avons déjà bien du mal à être à jour dans le blog!). La couleur est en elle-même plus impressionnante que le glaçon.
Cette petite marche nous mettra en appétit, notamment un Mini-Flamant bougon qui a perdu son entrain pour la marche avec ces quelques jours de bateau. Baby-foot/coca pendant 3 jours entre adultes et voilà notre pré-ado qui ferait presque la grève!! Requinqués d’un bon sandwich philadelphia-jambon (nous vous avons déjà dit que cela faisait bientôt 4 mois et que nous voudrions bien de la baguette avec des rillettes et des cornichons?) nous partirons pour une petite marche digestive de 2h (aller-retour, c’est gentil) aux abords des chutes du Salto Grande et jusqu’au Mirador de los Cuernos.
Ça y est nos aiguilles se sont découvertes (vu le zef, autant vous dire que les nuages ne peuvent pas vraiment faire long feu) et nous avons droit à de magnifiques panoramas.
Le vent rend la promenade un peu sportive mais le jeu en vaut la chandelle. Tout autour par contre, la faune semble tout juste reprendre sa place au milieu des arbres calcinés (résultat d’un immense incendie dû à un campeur imprudent) que nous rencontrons depuis plusieurs dizaines de kilomètres. Ce sanctuaire accentue l’effet désertique tout autant que l’ambiance préservée de cette nature immaculée.
Le vent aura calmé ses ardeurs sur le retour. Un peu de répit pour les cuisses! Nous poursuivons pour passer sur le versant Est et nous découvrons un autre visage. Peu à peu, le ciel se dégage encore et le soleil commence à tomber. Nous croisons nos premiers Guanacos de près. Les Mini-Flamants aimeraient sauter de la voiture pour les caresser. Par groupe de 10 puis 20 puis 50, ils errent même dans les passages les plus escarpés.
Nous atteindrons la Laguna Azul sous un soleil. Que la nature est belle!! De ce côté-ci, la végétation est plus abondante et nous voyons les prémices d’un automne coloré.
Puis au détour d’un chemin, comme par enchantement, 2 flamants roses volent près de nous! Frein à main… Bon d’accord, j’arrête! Nous nous posons et nous admirons nos premières mascottes tranquilles les pieds dans l’eau! (10 minutes avant, Papa Flamant avait bien dit: c’est dans des lacunes comme celles-ci que nous pourrons voir des flamants roses)!
Joie et bonheur, le rose du coucher de soleil accompagnera notre fin de journée enchanteresse dans ce parc grandiose. Nous reviendrons peut-être un jour pour fouler les innombrables chemins et camper aux pieds de ces dents affûtées. Les auto-stoppeurs que nous prenons sur le retour ne tarissent pas d’éloge sur leurs 3 jours de marche qu’ils viennent d’effectuer. Leurs photos parlent d’elles-mêmes!! C’est encore autre chose!!
Nous ne mettrons pas beaucoup de temps à nous endormir les yeux plein de merveilles. Demain, nous partons à l’aube pour l’Argentine et sa Patagonie! A très vite!!
Chili, Puerto Natales, du jeudi 7 avril 2016 au samedi 9 avril 2016.