Ayant eu la chance de faire la connaissance des éléphants africains au parc Kruger et dans le delta de l’Okavango lors de ses années sud-africaines, Papa Flamant s’était promis qu’un jour il essayerait d’aller comparer leurs oreilles avec celles de leurs cousins asiatiques !
Dans la bucket liste familiale, Papa Flamant désirait même pouvoir tenter de les approcher au plus près, les toucher, les laver voir monter dessus dans un lieu où il y aurait des éléphants domestiqués.
L’un des surnoms du Laos est le pays au million d’éléphants ! En préparant l’itinéraire de notre tour du monde, notamment après avoir retiré la Thaïlande de notre périple, c’est dans ce pays encore totalement inconnu de nous, que nous avons poussé nos recherches d’un centre éco-responsable, où les éléphants ne seraient pas maltraités, ne seraient pas éduqués, apprivoisés, entraînés sous la violence ! C’est assez rapidement que l’ECC est ressorti du lot !
L’ECC, Elephant Conservation Center, se trouve dans la province de Sayaboury, à 2h30 de Luang Prabang. Cette étape a donc été rajoutée à l’itinéraire quand nous quitterions Luang Prabang, et nous donnait l’opportunité d’offrir un cadeau original à Tata Flamant de Paris pour son anniversaire et s’assurer qu’elle viendrait bien nous retrouver au cours de notre voyage !
Pour rejoindre ce lieu tant attendu, il faut prendre le minivan du centre à Luang Prabang à 8h00 du matin ! A notre arrivée dans le van, nous faisons la connaissance de Pauline et Thomas, notre premier couple de « Tour du Mondistes » (Océanie, Asie du Sud Est) français de notre voyage. Le courant est assez vite très bien passé, sûrement parce que nous sommes voisins de quelques dizaines de mètres à Paris. Nous avons beaucoup évoqué Charonne, Faidherbe, les bonnes adresses, sans savoir que 48 heures plus tard, le quartier serait dans la triste actualité mondiale. Leurs aventures, superbes vidéos, superbes photos sur https://levzec-en-trek.fr.
Après 2h30 de virages, et quelques maux de mer des Mini-Flamants qui savent toutefois toujours aussi bien viser dans leur sac plastique, nous arrivons sur un embarcadère d’un lac artificiellement créé, suite à la construction d’un des nombreux barrages au Laos. 10 minutes de lente navigation plus tard, nous arrivons au centre. Le cadre est splendide.
Nous prendrons alors possession de notre petit bungalow familial en bois pour ces 3 jours, 2 nuits. Après un premier repas succulent, aux mille saveurs laotiennes, les choses sérieuses commencent ! Nous débutons avec le « musée » du Centre qui explique l’historique de ce dernier, ses objectifs, les différences entre les éléphants africains et asiatiques, la place de l’éléphant dans la culture bouddhiste et laotienne. Un peu de théorie, pour permettre aux éléphants et à leurs cornacs d’arriver !
En effet, à peine le temps de lire l’ensemble des panneaux pédagogiques plutôt bien faits que 5 des 7 éléphants se baignent dans le lac à quelques mètres de nous ! Il y a Mae Doc (52 ans), Mae Khoun, Mae Kham Onh, Mae Boun Nam, Mae Ven avec son petit Phu Surya (4 ans). Phu Thong Koon, le seul mâle, est absent. Son cornac est souffrant.
L’excitation est à son comble. Ces mastodontes sortent de l’eau et nous allons pouvoir faire connaissance !
Nous pouvons alors leur serrer la trompe, l’oreille, caresser la tête… sous la surveillance de leur mahout (cornac).
Ensuite, vient le temps de les « nourrir ». Un bien grand mot étant donné que ces pachydermes mangent 20h sur 24, engloutissant plus de 140 kilos d’herbes, roseaux, bambous, canne à sucre… Concernant l’eau, l’éléphant en boit près de 100 litres par jour, par gorgées de 8 litres. En fait, il aspire avec sa trompe qu’il place ensuite dans sa bouche. Les enfants ont bien entendu demandé s’il elle avait un goût de crotte de nez (le 8ème post qui donnera le nom du film référence recevra un petit quelque chose sous son sapin), mais nous n’avons pas eu de réponse ! L’énigme reste entière !
Pourtant nous avons passé un peu de temps avec l’adjoint du vétérinaire du centre. Il nous a expliqué comment ils dressaient (habituaient) les éléphants à se faire ausculter. Au minimum, une fois par semaine, ils apprennent à l’éléphant à rentrer dans un enclos en bois, l’habituent au bruit et à la pression du jet d’eau, à lever telle ou telle jambe, à se laisser toucher la queue ou les dents ! Ceci à fin de faciliter les soins, le jour où il en aurait réellement besoin !
En effet, ce centre avant toute autre chose est un sanctuaire visant à accueillir des éléphants domestiqués dont le propriétaire ne veut plus, les éléphants qui nécessitent d’être hospitalisés. Il accueille des touristes pour leur permettre d’observer ces animaux tout en récupérant de l’argent pour financer une partie de son fonctionnement.
En fin d’après-midi, nous suivons à pied les cornacs sur une partie du chemin qui raccompagnent leurs montures dans la forêt. Ça monte, ça descend fortement, c’est étroit ! Les éléphants sont d’une agilité déconcertante et marchent dans un silence absolu ! Difficile de les entendre se déplacer !
Ils passent chaque nuit dans un endroit différent afin d’avoir assez à manger, mais attachés à une chaîne d’une cinquantaine de mètres. Sans chaîne, bien que le centre fasse environ 160 hectares, ils iraient manger (saccager) chez le voisin !
Arrive le temps libre, que nous passerons dans la piscine aménagée dans le lac ! La vue est de toute beauté. Nous en sortons un poil (d’éléphant) trop tard pour une rapide douche. Les moustiques sont déjà là !!!
L’ensemble des repas sont plus que succulents et nous donnent également l’occasion de faire plus ample connaissance avec Pauline et Thomas, et noter une multitude de conseils sur la Nouvelle Zélande, l’Australie et le Sud du Laos !
Le lendemain matin, nous prenons la barge qui va nous rapprocher de nos amis ! Une belle marche plus tard, ça monte et descend toujours autant, nous les retrouvons et nous faisons demi-tour pour les accompagner au bord de l’eau. Les Mini-Flamants râlent un peu malgré cette expérience fantastique. Pourquoi être venus pour faire demi-tour ? Les Maxi-Flamants comprennent un peu cette frustration, persuadés que cette balade serait l’occasion de grimper sur leur dos !
Alors, chers amis lecteurs, veuillez bien noter que les éléphants ne doivent pas porter sur leur dos plus de 150 kilos ! Tous les éléphants que vous verrez dans différents endroits d’Asie, porter leur cornac, une chaise en bois et deux/voire trois touristes sont des éléphants maltraités ! Évitez ces centres si vous souhaitez protéger Babar et ses amis ! Un éléphant peut pousser/tracter jusqu’à deux tonnes mais ne peut pas porter sur le dos plus de 150 kilos ! Et l’éléphant ne doit pas travailler plus de 8 heures par jour ! Le syndicat des éléphants ne ferait pas grève pour autant mais c’est la santé de l’animal qui est en question !
Une fois dans l’eau, les éléphants s’éclatent. Vas y que je me jette de l’eau, de la boue, que je m’allonge, que les plus petits grimpent sur les plus gros ! Belle ambiance.
Après ce divertissement, les cornacs les amènent dans l’aire de socialisation ! Ils sont laissés tous seuls, sans cornacs et se comportent en éléphants en interaction avec d’autres éléphants. Nous sommes positionnés sur une plate-forme en hauteur. En gros, le seul éléphant drague tout ce qui bouge. Une éléphante se tient à l’écart. Traumatisée par le traitement qu’elle a reçu auparavant, elle est encore très peureuse envers les autres, notamment deux d’entre elles. Ça cherche à jouer avec un ballon de foot, mais le ballon est vite aplati par un beau plat du pied avant gauche ! Merci Cavani !
Vient alors un moment attendu de tous ! L’arrivée d’une éléphante avec son petit de 9 mois ! La nurserie est à quelques kilomètres, et 3 fois par semaine l’éléphante vient baigner son petit et l’habitue à l’eau ! Le centre dispose en effet d’une nurserie. Il souhaiterait que les éléphants déjà présents se reproduisent et permettent un rajeunissement de la meute. De même, la nurserie et les soins associés sont offerts à tout cornac de la région dont l’éléphante doit mettre bas. Le centre devient alors prioritaire si jamais le cornac souhaite un jour se séparer de la mère ou de l’éléphanteau. En effet, les éléphants, tant mâles que femelles, sont généralement utilisés pour l’exploitation forestière. Avec des charges de travail de plus en plus importantes à force que la demande de bois précieux augmente, les éléphants sont épuisés et n’ont pas le temps de se reproduire. En outre, le coût de la saillie et de l’élevage du petit est prohibitif pour des cornacs souvent peu fortunés. Bien que potentiellement fertiles, assez peu d’éléphants sont reproduits en captivité de nos jours.
L’après-midi nous retournerons au centre même. Nous pourrons à nouveau faire des papouilles à nos gros amis et assister à l’entrainement préventif par le vétérinaire de Mae Doc.
Lors d’une pause Papa Flamant discute avec le maître des cérémonies et lui fait part de son léger désarroi. En effet, nous nous attendions à d’avantage d’interactions avec les éléphants (notamment le lavage) comme le mentionnait le site lors de notre réservation, et il nous semble que ce n’est plus le cas. Le guide nous dit que l’esprit du centre a quelque peu changé. Le centre souhaite devenir/rester la référence au Laos, et ainsi recevoir des aides du gouvernement pour disposer de terres plus grandes. Par ailleurs, suite à quelques soucis ou réactions imprévisibles d’éléphants avec de jeunes enfants, ces activités ne sont plus proposées. Toutefois, il comprend que nous avions fait des promesses aux enfants, notamment lorsque nous avions rencontré d’autres éléphants et que moult activités étaient proposées. Une séance photo avec Mae Doc s’improvise. Mon Dieu que c’est haut, même pour des flamants !
La journée se termine comme la veille, avec une bonne baignade pour eux puis pour nous dans le lac ! Les couleurs sont toujours aussi magiques.
Pendant la soirée, le staff du Centre vient nous voir. Il nous indique que la Caravane des Éléphants est arrivée à Sayabouri. Il s’agit de la deuxième édition. Une caravane d’éléphants s’est mise en marche pour parcourir 630 kilomètres en 6 semaines. 46 villages seront traversés pour rallier le Sud de la Province (Pak Lay) au Nord (Luang Prabang). A chaque village, si cela s’avère possible, un nouvel éléphant rejoint la harde. Ce projet est à la fois une rencontre entre l’homme et l’éléphant, une aventure artistique, culturelle et scientifique. Une action concrète et directe nécessaire pour faire résonner l’appel lancé par l’éléphant du Laos pour qu’on lui vienne en aide. En effet, au dernier recensement, ils ne seraient plus que 900 spécimens dans le pays. On nous dit que le village sera en fête, qu’il y aura du monde du gouvernement, des écoliers qui défileront. Nous n’hésitons pas longtemps. Nous préférons refuser l’invitation pour profiter de nos pachydermes à nous. Les longs discours nous font peur. D’autant plus que le programme du lendemain nous intrigue. Pour stimuler l’intelligence des éléphants nous devrons cacher de la nourriture tel des œufs de Pâques quelques mois en avance. Le challenge nous motive !
Nous passerons une grosse demi-heure à tout cacher. Les deux éléphantes présentes pour l’occasion, retrouveront tout, ou presque tout. Difficile de tromper un éléphant !
Ceux qui sont allés voir la Caravane reviennent plus tôt que planifié. Les discours ont été moins longs que prévus. L’ambiance était parait-il géniale. Tous les villageois étaient au rendez-vous. Un tout léger regret chez les Parents Flamants d’avoir raté un moment unique. Comme, ils sont là plus tôt, cela nous permet tous de retourner à la nurserie pour rencontrer la deuxième maman avec un petit de 2 mois. Trop chou. Mais il est encore trop petit pour se baigner.
L’heure du départ a sonné. Les Flamants ont préféré rallonger le périple de quelques heures pour revenir sur nos pas et retourner à Luang Prabang pour profiter du sleeping bus réservé par le centre, afin de rallier Vientiane allongés ; et non dans un minivan. Nous sommes le vendredi 13 Novembre, 15 heures, heure locale. C’est d’humeur chagrine et maussade que nous quittons ce très bel endroit et ces belles rencontres. Merci à tous nos amis, familles de nous avoir gâtés lors du mariage avec cette exceptionnelle expérience.
Maintenant, il ne reste plus qu’à Papa Flamant d’aller présenter les cousins aux grosses oreilles en forme du continent africain à Maman Flamant et aux Mini-Flamants, lors d’un deuxième voyage au long cours peut-être.
Quand je lis « en vadrouille depuis…108 jours » je me dis WHAT?!!!? déjà!!!!!
Avec les elephants africains, on ne les approche pas et ne les caresse pas comme ça. Ca ne rigole pas en Afrique!!! Quand ils traversaient la route on laissait une bonne distance entre eux et nous!!!! On a fait quelques sprints d’ailleurs avec Seb et Clau dans l’Okavango! Superbes photos merci de nous faire rêver.
Et oui! Déjà 4mois en Asie!! C’est dingue!! Bien entendu, je ne vous lâcherai pas tant que je n’aurais pas vu aussi les éléphants d’Afrique!! Des gros bisous!!
Merveilleuse votre aventure avec un de mes animaux préférés. Avec ma fille Lillion, nous venons de faire une formation pour communiquer avec les animaux. Merveilleux ausssiiiii. Biz aux super flamants
Merci Laurence! Je suis sur que vous vous êtes régalé toutes les deux. De grosses bises pleine de chaleur et de très bonnes fêtes!
gràce à mon frère Vincent, que vous avez rencontré du côté des temples khmers (où j’ai passé deux mois ….en 1966 !) j’ai eu votre adresse et je me régale ! Merci de prendre le temps de tous ces détails et photos. Je vais en faire profiter divers neveux et nièces.
Grand merci, Bedette
Salut voisins,
Que de bons souvenirs ! C’était vraiment bien de passer trois jours en votre compagnie au milieu de ces éléphants. Votre article est magnifique, bravo ! C’est vrai qu’on était loin de se douter de ce qui allait se passer dans notre quartier quelques heures après en avoir discuté… ça fait froid dans le dos. Plus que 4 jours pour nous, on profite des tous derniers instants. Et pour vous, J-5 avant le pays des kangourous 🙂 Vous allez vous régaler ! On a hâte de voir la suite de vos aventures. En attendant on vous embrasse
Salut les voisins!!!
Quel bonheur de vous lire! On pensera bien à vous sur l’Australie et la NZ! Donnez_nous des nouvelles de votre retour! On vous enverra quelques photos des kangourous, des lacs et du camping ;)))
De grosses bises, profitez un max de vos derniers jours et de vos retrouvailles!
On vous embrasse