C’est dans un nouveau moyen de transport que nous rejoindrons le Nord Ouest du Vietnam! Le train (couchette bien sûr!!) Dans des wagons aux allures d’Orient Express, nous serons bercés jusqu’à notre première étape.
La gare n’est pourtant pas bien loin. Suffisamment tout de même pour notre Mini Flamant bien courageux avec son sac de 30 litres rempli à ras bord.
Ne connaissant pas les modalités d’accès, la configuration de celle-ci et l’affluence, nous l’avons joué safe, et nous arrivons avec une petite heure d’avance. Tout va finalement très vite. Une fois les billets en main, nous pouvons déjà embarquer pour notre premier périple en train vietnamien. Nos billets à 20$ par personne nous offrent une cabine pour 4 plutôt confortable. Les enfants sont ravis de pouvoir dormir en haut et malgré l’heure tardive c’est l’excitation extrême. Même si les gros sacs passent difficilement dans le couloir, nous parviendrons finalement à tous les faire rentrer dans la cabine, et nous éteindrons les lumières bercés par le roulis (un peu saccadé) de notre King Express!
Bon, il faut l’avouer, nous nous sommes caillés!! Un vrai frigo ce train! Même Papa Flamant a mis sa polaire avec sa capuche!!!
Nous avons craint pour les prochains jours en haute montagne mais finalement il fera bien plus chaud à l’extérieur.
Nous arrivons à 6h à Lao Cai et un minibus nous conduira jusqu’à Bac Ha chez Mr Sa. Mr Sa a ouvert son homestay il y a 7ans. À l’époque, il était l’un des pionniers. Même sa famille n’y croyait pas. Il a fait construire 3 maisons traditionnelles qui accueillent aujourd’hui une dizaine de chambre et un dortoir. Encore mieux, il encourage ses voisins et les aide à faire de même pour développer sa région et pour qu’ils bénéficient tous du tourisme environnant. Le jour de notre arrivée, un membre du parti viendra lui offrir une distinction pour son travail envers la communauté.
Nous nous installons dans le méga dortoir de la maison principale et partageons un petit déjeuner cosmopolite avec des hollandais et des anglais. Même des suisses du Jura agrandiront le cercle le soir.
Notre première visite sera le village H’Mong de Bac Pho. Dans le nord, les minorités sont nombreuses. Les plus importantes sont les H’Mongs et les Thais… Chacune porte pour la plupart des vêtements traditionnels différents, surtout les femmes. Ceux des H’Mongs sont très colorés avec des dominantes oranges ou bleus et brodés de perles assorties. Elles sont couvertes jusqu’aux jambières.
Dans le village de Bac Pho, 3 mamies taillent la bavette assises sur un mur. La scène est grandiose. Nous demanderons gentiment si elles accepteraient que nous les photographiions mais elles refusent directement. D’un côté, ces couleurs, ces visages nous émerveillent et d’un autre, ils doivent avoir tellement de sollicitations que nous les comprenons. Nous poursuivrons notre promenade au milieu de ces différentes leurs maisons, des rizières en terrasses et d’une végétation luxuriante.
Ça grimpe pas mal et les Mini Flamants n’ont plus l’habitude. Et puis, il y a un grand terrain de jeu chez Sa et c’est beaucoup plus attractif d’aller gratter dans la terre, faire du vélo ou encore jouer à cache-cache avec les enfants de la maison. Ils auront tout de même bien marché et la récompense sera un déjeuner dans une épicerie en bord de route!!! Tomates, sandwichs de saucisse/oignons/tomates, chips et grenade! L’épicière n’en reviendra pas d’avoir 4 blancs se délectant ainsi dans son boui-boui.
Avec un peu plus de forces, et après une petite heure de jeu, nous imposerons les devoirs avant l’apéro et le dîner. Une dizaine de plats se succèdent incluant une somptueuse soupe de potiron, des nems, du bœuf aux liserons d’eau. Un vrai régal! Il fait effectivement plus frais ici qu’à Hanoï mais c’est plutôt agréable et loin des fraîcheurs montagnardes que l’on connaît.
La nuit sera réparatrice, quoique plutôt carnivore si l’on en croit l’état des jambes de Maman Flamant au réveil, et nous nous levons plus tôt pour aller découvrir le marché du Mardi de Coc Ly. Nous parcourons les 30km très vallonnés (les routes sont à 10%) et plutôt cabossés en scooters. L’avantage est que nous profitons vraiment du spectacle qu’offrent ces vallées de terrasses en pouvant s’arrêter quand et où nous voulons. Nous mettrons presque une heure pour rejoindre Coc Ly et nous aurons déjà pris notre bain de couleurs, scènes de vie…
Le marché de Coc Ly est beaucoup moins touristique que celui de Sapa ou Bac Ha qui deviennent de plus en plus populaires. Il y a tout de même de larges stands de sacs, nappes, coussins brodés (pas tout à la main) mais cela reste raisonnable.
Le plus impressionnant ici, à nos yeux, sera le marché aux buffles. Les locaux déambulent au milieu des mastodontes et leurs progénitures pour en négocier un bon prix. On tourne autour, tire sur la queue, regarde les sabots…
Des combats s’organisent dans le fond pour des paris plus ou moins fructueux. C’est le premier buffle qui bat en retraite qui perd. Le choc de ces masses nous laisse sans voix. Nous nous se réfugierons tout de même sur les hauteurs pour profiter du spectacle pour éviter de se prendre un coup de corne ou se faire écraser.
Tout autour, les femmes dans leurs habits traditionnels font leurs achats: balais, jupes, buffles. Peu de fruits, légumes ou autres victuailles mais c’est un joli bal coloré.
Sur la route du retour, nous nous arrêterons maintes fois encore pour admirer la vue et faire des photos. Une jeune écolière profitera même d’un arrêt de Maman Flamant pour grimper sur sa monture et se faire conduire jusqu’à chez elle. Il faut voir les kilomètres qu’ils font à pieds, en savates en plastique pour rejoindre les villages, les écoles ou les champs!
Après un déjeuner un peu arrosé pour Papa Flamant qui fut invité à l’autre table du resto pour trinquer à l’alcool de riz, nous roulerons, une bonne partie de l’après-midi pour continuer notre découverte de cette région magnifique.
Au détour d’une vallée, Gaspard remarquera un objet volant non identifié qu’il prendra tout d’abord pour un gros caillou!!! Après enquête, nous découvrons l’ingénieux système de tyrolienne mis en place pour descendre les bottes de plants de maïs séchées des terrasses les plus hautes!!! Génial!
Tous ces paysages, ces visages nous ravirons et nous nous endormirons avec de beaux souvenirs en tête.
Le lendemain nous partons en direction de Sapa dans un bus local qui aura l’avantage de venir nous chercher chez Sa et en premier. Qui dit bus local, dit aussi qu’il fait aussi DHL, arrêt à la demande et plus on en prend, plus ça fait de riz!
Entassés comme des sardines, nous redescendons les routes sinueuses jusqu’à Lao Caï. Puis embarquons dans un car pour à nouveau 2h de montée. C’est beau mais ça tourne alors les filles fermeront les yeux pour tenter de faire passer le mal de cœur.
Sapa n’est pas des plus jolies en soi. Station balnéaire aménagée pour les troupes françaises, elle nous fait penser à une station de ski bétonnée en manque de neige. Les touristes sont des milliers à passer par ici, pourtant les trottoirs sont complètement défoncés, les buildings sans aucun intérêt. Bref, ce n’est pas très mignon et le sourire est le plus souvent en supplément.
Il suffit, par contre, de s’extirper de la ville pour pouvoir admirer les coteaux des montagnes quasiment toutes aménagées en terrasse pour la culture du riz! C’est impressionnant!!!
Notre chance ici, c’est que Luan (de son agence Happy Luan qui nous avait organisé notre périple sur la Baie d’Halong, puis donner ses indications pour visiter le nord) est de passage à Sapa avec sa famille et des amies qui étaient tout comme elle, guides à Sapa pendant plusieurs années. Elle nous proposera de se joindre à eux pour visiter les différents villages jusqu’à Ban Ho et d’y faire une nuit chez l’habitant. Une aubaine que nous ne manquons pas! Les enfants s’entendront à merveille, d’autant plus qu’ils parlent français comme leur papa. Nos Mini Flamants seront trop contents de vivre 36 heures en leur compagnie.
La voiture nous déposera sur le chemin pour que nous puissions rejoindre à pied le village de Lao Chai et celui de Ta Van. Une ribambelle de vendeuse H’Mong et Dao Rouge nous suivront jusqu’à ce que nous achetions quelque chose. Si vous achetez à l’une et pas à l’autre, attention l’émeute!! Bref, avec les Flamants en Tour du Monde, elles n’auront pas beaucoup de succès. Pour le moins insistantes, elles sauront aussi nous parler d’elles, de leurs communautés…
De ce que nous avions lu, et ce qui sera confirmé par Luan, c’est que ces femmes délaissent petit à petit leurs travaux dans leurs communautés pour travailler ainsi. De plus en plus, les villages aujourd’hui souffrent de cela et pour bien faire, il faudrait se tenir à n’acheter que dans les « boutiques ».
Nous passerons dans une école « maternelle » même si certains ont déjà 6 ans et reprennent les cours de maths de Joséphine. Le décalage avec les écoles de la ville est tout de suite palpable: la précarité des installations, les tenues des enfants… Les sourires ne manquent pas et les minis flamants se joignent rapidement au jeu de la récréation.
C’est l’heure du déjeuner. Chacun est venu avec sa casserole de riz et la maîtresse rajoute un bouillon, des légumes et quelques rares morceaux de viande. Ils dégustent à leur petit bureau dans un calme savoureux.
Notre ballade dans ces villages nous révèle les différents types d’habitations en fonction de l’ethnie, des moyens… En bois, en bambous, en béton pour les plus robustes. La vie se passe à l’extérieur de toutes façons, la maison n’est qu’un dortoir et lieu de rassemblement.
Luan ira visiter pour ses clients un éco lodge plutôt huppé sur les hauteurs de la montagne. L’endroit est magnifique, la vue superbe. En l’attendant, nous ferons la rencontre d’un groupe de Dao Rouges posté devant l’hôtel. Elles brodent toutes. Après avoir essayé de nous vendre quelques souvenirs, nous rentrerons dans de grandes discussions.
Leur âge, leur famille, ce qu’elles brodent (pas forcément pour le touriste). L’une d’entre elle m’apprendra à dire « Bono Totsi » ce qui veut dire « non merci » pour ne pas que je me fasse embêter si je ne veux pas acheter.
Dans ces moments-là, on garde son appareil rangé et on apprécie l’échange. Elles étaient tellement attendrissantes. A la fin, l’une d’elle voulait que je photographie son amie qui s’endormait sur son ouvrage. Crises de rire de la compagnie. Elles se sont alors prêtées à quelques portraits mais ce n’est pas facile de mettre son appareil entre elles et moi. Au moment du départ, l’une d’elle me dit que la prochaine fois, elle peut m’inviter chez elle avec les enfants. Promesse entendue.
C’était un très beau moment!
Plus tard, nous arrivons au village de Ban Ho. Celui-ci est coupé en 2/3 par les bras de la rivière. Les ponts brinquebalants ne laissent pas passer les voitures. Nous finirons à pieds.
Ce soir, nous logeons chez l’habitant dans une famille où Luan et ses amies avaient l’habitude de s’arrêter pendant les treks qu’elles organisaient. Il y a deux familles qui vivent ici. Les enfants sont petits et feront le bonheur de notre Mini Flamante.
Nous irons rendre visite à une autre famille qui accueillait Luan et ses clients. Luan nous explique qu’une grosse partie du tourisme se fait maintenant de l’autre côté du pont grâce à l’accès à la route et la multiplication des homestays. Ce sont des familles assez pauvres que nous rencontrons. Le sourire aux lèvres, ravis de revoir ces anciennes guides, nous sommes accueillis autour d’un thé pour partager les nouvelles. Les enfants jouent de part et d’autre, se réjouissent du moindre cochon ou morceau de bois et semblent passer outre la vie très sobre de ces familles.
Avant la tombée de la nuit, nous irons à la rivière se baigner. Une gouille sans trop de courant ravira les enfants même si l’eau est un peu froide.
Le dîner se passe en famille assis sur des paillasses. Un couple de bordelais et leurs guides en plein trek sont attablés avec nous. Il y a des nems, de la soupe, du poulet, les haricots, de la christophine je pense… Bref, nous nous régalons !!!
Nous dormons tous dans le dortoir au-dessus de la pièce principale. Une nuit plutôt agitée et écourtée pour les parents par le réveil communiste qui, par les hauts parleurs du village, à 6h du matin diffuse à plein volume un film en chinois (sans les images)!!!!
Nous repartirons sur Sapa vers midi et nous quitterons Luan, famille et amis avec de beaux souvenirs en tête!
L’après-midi, un déluge s’abat sur Sapa. Une après-midi cocooning s’annonce. C’était sans compter la panne de courant qui interviendra vers 18h et qui restreindra notre dîner à de la mangue séchée, quelques bonbons à la noix de coco et un peu d’eau!!!!
Le lendemain, une petite session d’école nous attend avant d’aller se promener une dernière fois dans les alentours. Nous décidons d’aller découvrir le village de Cat Cat, à 2 km en contre-bas de Sapa. Bon, nous ne sommes pas allés jusqu’au bout de la visite donc notre jugement est biaisé mais outre la jolie vue, c’est un peu le Mont St Michel façon ethnie H’Mong. Le sentier est bordé de mini boutiques de souvenirs et on se retrouve très vite à la queue leu leu avec nos compatriotes touristes.
Nous remonterons un peu plus tôt (et même en moto taxi) pour manger un dernier morceau avant notre bus de nuit direction Dien Bien Phu puis le Laos. Nous sommes heureux de ce passage dans le Nord. La ville de Sapa ne peut pas s’éviter et ses hordes de hawkers non plus. Mais toutes ses montagnes parsemées de terrasses sont fantastiques. Il faudrait même y arriver plus tôt dans la saison pour que les rizières soient encore en pleine floraison.
Bye bye Vietnam! Ce fut 40 jours de voyage très diversifié où chaque région à ses richesses infinies (et nous sommes loin d’avoir tout vu!!!).
GENIAL !!!! superbe étape , les photos sont sublimes !!!!! merci de nous faire voyager bande de veinards….
Merci la famille Rabreau.
On a bien pensé à vous ce matin, à Luang Prabang… les enfants ont libéré des oiseaux…
D’ailleurs, on voulait aussi vous contacter pour savoir si en Australie, vous aviez réservé vos campings à l’avance ou si vous arriviez comme ca, au bonheur la chance, en espérant avoir de la place.
Nous y serons en décembre, janvier, et on se dit qu’avec les vacances scolaires locales, il risque d’y avoir du monde sur place.
Nous sommes preneurs de vos conseils.
Bien amicalement,
Les Flamants
Merci pour ce beau moment d’évasion !
Bises amicales et un peu envieuses aussi…
Bises à vous aussi les aristochats !!!
N’hésitez pas à vous évader avec nous !
Merci pour ce beau voyage authentique au vietnam, pays qui semble bien attachant. C’est toujours un plaisir de vous lire. Bon Laos !!! besos
Coucou les Flamants Roses !
Quel bonheur de vous lire et de suivre votre périple !
Les photos sont superbes !
Un grand merci !
Camille, Louis, Sophie & Nicolas
Merci pour le message! Les enfants sont contents que les copains puissent partager un peu. La France et les copains leurs manquent un peu. Est-ce que Camille s’éclate bien au CP? Et Louis au collège? De bonnes pensées à vous, et merci encore!
Camille se plait bien en effet au CP et Louis est un collégien ravi !
Nous pensons fort à vous ! C’est un réel plaisir de vous suivre à l’autre bout du monde !
Nous vous souhaitons un joyeux Noël !
Camille, Louis, Sophie & Nicolas