Hué est le centre culturel du Vietnam. Vénérée au Sud et beaucoup moins au Nord, la dynastie des Nguyen l’avait désignée comme capitale pour sa position centrale entre Hanoï et Saïgon. Géographiquement, Hué (et sa région) est la ville où il pleut le plus et nous le constaterons.
Nous arrivons en fin de journée avec notre bus couchette, ce qui nous laissera une petite soirée pour déjà débuter la découverte de cette ville beaucoup plus grande que nous l’imaginions. Sortis de Hoi An, que l’on qualifierait de grand village, Hué nous ramène très vite à une vie urbaine avec sa dense circulation de scooters.
La ville est coupée en deux par la rivière du Parfum nommée ainsi pour les plantes odorantes qui la bordent (nous ne sentirons pas grand-chose de notre côté).
D’un côté se trouve le quartier de la Citadelle, le marché… De l’autre, le reste de la ville.
Un des ponts que nous emprunterons sera le Pont Clémenceau aux structures « Eiffel ». Plongée dans la nuit, la Citadelle n’offre que ses portes illuminées. Devant la porte principale, des groupes de jeunes jouent au Jianzi, un volant constitué de jetons et de plumes. Certains sont très doués.
D’autres proposent des rollers ou des rickshaws pour enfants avec la musique à pleine puissance. Nous ne savons pas si c’est parce que nous sommes vendredi soir mais l’esplanade est très animée contrairement aux rues qui bordent la Cité Impériale.
La circulation, quant à elle, ne change pas des autres villes et ce soir-là nous avons manqué d’avoir un Papa Flamant embroché par un rétroviseur d’un scooter aux feux non allumés, qui plus est roulant en contresens. Plus de peur que de mal ! Restons vigilants.
Nous trouverons une petite table dans un restaurant complètement local. Ici, on vous met le pack de bière à disposition et on jette ses détritus directement par terre. La carte locale relève du défi, nous tenterons une soupe au poulet, du riz aux légumes et un plat au bœuf.
C’est bon, c’est convivial et c’est très bon marché. Comme tous les petits restos de rue, nous sommes assis sur des petites chaises en plastiques rouges et la table est à hauteur de genoux. Un peu périlleux quand on fait le gabarit de Papa Flamant.
Notre voisin de table entamera la conversation et aura très vite fait de vouloir marier notre Joséphine à l’un de ses fils. Elle n’était pas contre dans un premier temps mais c’était sans que nous lui rappelions qu’ici la femme quitte sa famille pour s’occuper de celle de son mari…. Un peu moins d’accord, finalement!
Le lendemain, en partance pour la cité impériale, nous serons accosté par Hian qui nous propose une balade sur son bateau jusqu’à la pagode de Thien Mu (de la Dame Céleste). Hian a une bonne tête, il n’est pas trop insistant et il fait déjà bien chaud. Une petite ballade sur l’eau est assez tentante. Après une petite négociation, nous voilà partis tous les 4 sur son bateau dragon. Les enfants ravis conduiront avec lui à l’arrière, pendant que nous profiterons de la promenade sur l’avant.
La pagode est encore en activité. La tour octogonale date seulement de 1844. Chaque étage est dédié à un bouddha différent.
Il est 11h et nous assisterons aux chants des moines. Toujours aussi envoûtant! Le cadre est apaisant. Une voiture des années 60 est entreposée en témoignage d’un des leurs qui après avoir conduit cette voiture jusqu’au centre-ville, s’immola en protestation contre le gouvernement et de sa politique menée contre les bouddhistes.
Sur le retour, Hian nous déposera au pied de la Citadelle où nous retrouverons un couple de marseillais (Estelle et Dorian) en road-trip d’un mois au Vietnam que nous avions rencontré la veille dans le bus.
La cité est vaste mais beaucoup d’édifices manquent à l’appel dû aux multiples bombardements. Quelques-uns sont restaurés au fil du temps. La visite des bâtiments éparses et surtout la structure de la Cité nous rappellent beaucoup la Cité Interdite mais à une échelle plus petite.
Nous retournerons avec nos amis à notre petit resto de la veille pour échapper à la pluie torrentielle qui commence à s’abattre sur la ville.
Il est temps pour nous de rentrer faire quelques courses et l’école pour les enfants. Le soir, la pluie nous empêchera d’aller bien loin et nous apprécierons un petit repas indien!!
Le jour suivant, nous retrouvons nos marseillais pour partager notre journée avec Duc, notre guide francophone qui nous mènera aux différents tombeaux impériaux dont regorgent les berges de la rivière.
Duc sera un excellent guide tout du long et une source inépuisable d’histoire. Il nous contera l’origine du nom Nguyen, les anecdotes des différents empereurs, nous fera découvrir les différents fruits et légumes que nous n’arrivions pas encore à nommer, nous emmènera manger un Pho, et nous fera même découvrir une pagode de bonzesses, non loin de celle d’origine de Thich Nhat Han. Bref, une journée pleine de richesse!
Le seul hic à ce matin c’est qu’il pleut. Il pleut même beaucoup. L’avantage, c’est que nous ne serons pas embêtés par les touristes. Avant de rentrer dans l’enceinte de 18 hectares du tombeau de Minh Nanh, Duc nous fait découvrir l’arbre à Thé, les fruits à chiquer, et les figues vertes qui servent ici de légumes.
Le tombeau de Minh Nanh le 2ème empereur de la Dynastie des Nguyen, est en osmose avec la nature. Rien ne dépasse, tout s’harmonise en respectant tout de même une symétrie parfaite et des symboles dans chaque constructions: le parc en forme de fœtus pour la renaissance de l’empereur, les statues de pour équilibrer le Yin et Yang…
Pour trouver le lieu parfait pour la construction du tombeau, des maîtres FenShui ont étudié campagnes, monts et vallées pendant 15 ans. Le tombeau fut lui construit en 3 ans.
Les tombeaux peuvent se ressembler sur des points précis et stratégiques mais ils seront tous dotés de signes distinctifs du roi qu’il protège. Le tombeau suivant est l’un des plus récents. Il combine l’influence française (son béton, son architecture, les outils) et la vietnamienne.
Il aura fallu 11 ans de construction, spécialement pour les mosaïques à l’intérieur qui sont incroyables. Ce n’est pas forcément à notre goût mais nous ne pouvons qu’admirer le travail. Chaque pièce est tirée de céramique, poterie ou verre cassés et minutieusement placés pour créer une centaine de scènes de faune et de flore, de légende ou de symbole tout autour du mausolée.
Pour poursuivre, nous entrerons grâce à Duc dans une pagode de bonzesses. Elles sont une trentaine de tous âges. Les plus jeunes qui n’ont pas encore fait leur vœu gardent leurs cheveux. Celles qui sont en apprentissage, n’ont qu’une seule grande mèche. Dès qu’elles auront fini, elles seront rasées complètement comme toutes les bonzesses. Nous arriverons à l’heure du repas. Nous saluerons la mère supérieure, elles nous offriront du pamplemousse. Joli moment.
Non loin de là, la pagode Tu Hieu est le monastère où Thich Nhat Hanh a fait ses classes. Elle fut autrefois une des écoles des eunuques avant leur entrée à la cité impériale. Nous arriverons malheureusement pour l’heure de la sieste. Aujourd’hui, Thich Nhat Hanh ne revient que très rarement mais continue de soutenir et aider ce monastère. Contre la politique actuelle qui condamne les mouvements bouddhistes, il vit (exilé politique) principalement en France au village des Pruniers près de Bordeaux.
Nous nous arrêterons tous pour un pho familial (bouillon garni de nouilles et de bœuf) et un petit café local servi avec leur petite cafetière en aluminium. Avant de faire un saut dans une confection d’encens et de chapeau conique.
L’après-midi, il pleut tout autant. Notre balade digestive nous emmènera jusqu’au pont Thanh Toan. Pont couvert en bois ressemblant au pont japonais de Hoi An en beaucoup plus modeste. Il fut construit par la reine qui voulait un pont pour que les anciens puissent se reposer à l’abri du soleil.
Dans ce petit village, notre guide nous racontera qu’on ne mange plus beaucoup de chat ou de chien. Si toutefois on devait en manger, nous pouvons en trouver seulement jusqu’au 15 du mois. Façon pour eux de réserver cette fameuse viande et non pas de la consommer tous les jours. Nous verrons également des artisans occupés à jongler avec leurs machines pour séparer le riz de sa coque, distinguer le riz complet et le riz blanc.
Sur la route du retour, nous passerons au marché. Les étales présentent tous les fruits et légumes du Vietnam: de la cristophine à la fleur de bananier, des concombres aux litchis. Duc nous aidera à nommer et comprendre certains légumes encore inconnus au bataillon.
Le soir, nous mangerons chez Han. Nous goûterons plusieurs spécialités:
de la pâte de riz avec du bœuf dans une feuille de bananiers, des petite brochettes sur des bâtons de citronnelle, des petites galettes de riz avec de la crevette et une sorte de friture à manger avec une petite sauce Nuoc Man. Et des nems!
Il pleut toujours des seaux et le lendemain nous ne ferons pas grand-chose. Le temps d’organiser la suite, l’école et quelques emplettes pour notre voyage du soir. Notre bus arrive avec un peu de retard et nous voici à nouveau dans un sleeping bus en direction de Phong Nha et ses grottes les plus grandes au monde!!!!
Nous arrivons à 23h et il ne pleut pas. Alléluia!!!! Notre hôte vient à notre rencontre tout sourire en criant Hello Hello!!! L’hôtel est sommaire mais correct. Le gars de l’accueil nous assaille avec mille infos et nous presse pour booker son tour privé (qui part à 6h du mat) sans voir que les Flamants sont un peu dans le coaltar et ne sont pas intéressés. Nous préférerons faire le tour à notre sauce et nous réveiller un peu plus tard. Nous déciderons de louer des scooters pour nous aventurer sur les routes alentours et rejoindre Paradise Cave (apparemment l’une des plus grandes grotte au Mooooonnnnde).
Nous apprenons assez vite à conduire au klaxon. C’est à dire que les rétroviseurs se faisant rares, nous prévenons à chaque dépassement de notre arrivée. Maman Flamant aura une belle frayeur quand un camion d’en face se fera dépasser par un autre gros camion ne lui laissant que la place du scooter pour passer. Mais ça passe!!! La grotte est à 30km à travers les campagnes montagneuses. Les villages ont des petites églises ocres trop mignonnes. Pareil dans les cimetières, les tombes sont faites de petites églises.
Paradise Cave se mérite! Une fois, les scooters posés, nous marchons une bonne demi-heure avant d’atteindre l’entrée; les enfants se languissent.
Cette grotte fait 31 km au total. Avec des tours spécialisés, on peut s’enfoncer sur 7km avec des lampes frontales. Mais nous, on se la joue perso aujourd’hui (et surtout on n’a pas le budget) et nous profiterons amplement du premier kilomètre majestueux. Un peu pourri-gâtés d’être français et d’avoir au sein même de notre territoire de nombreuses merveilles géologiques, l’entrée dans la grotte nous laisse un peu blasé (c’est horrible à dire, je vous assure) mais une fois en bas, assistant à l’immensité de cette cavité avec les milliers de formations de calcaires qui l’entoure, nous sommes vite bluffés. Et sur 1 km, c’est une succession de stalactites/stalagmites de couleurs différentes qui nous attendent. Et en plus, il ne fait pas froid!!! Grandiose!!! Nous nous amusons à nommer tous les animaux, formes ou personnages qui nous croyons reconnaître avec les enfants. Beau moment!
Ces grottes ont été pour la plupart d’entre elles des hôpitaux, des cachettes pour les munitions ou encore des shelters pendant la guerre américaine. Difficile à imaginer.
Sur la route du retour, nous nous arrêtons à Dark Cave, qui comme son nom l’indique est une cave sombre que l’on accède en nageant et où l’on déambule dans la boue à la frontale. Nous avons tous les accessoires et les enfants sont ultra motivés d’autant plus qu’il y a une tyrolienne pour accéder à la rivière et des jeux gonflables. Malheureusement, il est trop tard (15h) et on nous propose (pour un prix exorbitant) de faire seulement les attractions dans l’eau froide…. Euhhh, et bien non alors! Les Mini Flamants sont déçus mais seront récompensés par une délicieuse crêpe au Cavern Café pour leur compréhension!
Le soir, nous sommes conviés à 18h à manger avec la famille de la réceptionniste. En fait, elle aura cuisiné tout l’après-midi pour nous concocter une multitude de petits plats typiques que nous partagerons avec elle, son fils et un couple d’allemands résidents. Elle habite à 20 mins d’ici, ils sont fermiers et elle a pris cet emploi pour apporter plus d’argent au foyer. Elle gagne 3 000 000 Viêt Dông (118 €) pour un mois, 7j/7 de 8h à 20h. Ça fait réfléchir!
Le lendemain, la pluie est avec nous. La chance aura été de choisir les grottes les plus lointaines la veille. Celles d’aujourd’hui se trouvent dans le village même donc aucun souci pour visiter. A l’embarcadère de Phong Nah, nous rencontrons 3 Hongkongaises et un couple vietnamien à qui nous proposons de partager un bateau pour réduire les coûts! Banco! Tout le monde est content et nous partons pour 20 minutes de « croisière ».
Arrivés dans la grotte de Phong Nah même, notre conductrice coupe les gaz, décapote le bateau et poursuit à la rame! Tout se passe sur l’eau et nous naviguons à nouveau gentiment au milieu de ces paysages de calcaire. C’est à nouveau grandiose! Sur le retour, on nous dépose sur un banc de sable pour finir la visite à pied. Les vasques et les différentes formations sont toujours aussi spectaculaires et la cavité moins vaste que Paradise Cave.
A la sortie de cette première grotte, nous gravissons 486 marches (comptées vaillamment par notre Mini Flamante) pour accéder à celle de Thieng. Un fois encore, le spectacle est au rendez-vous avec un parcours tout aussi beau. Nous nous amusons avec les différences de résonances, de formes…
Sur la route du retour, Joséphine sera la mascotte de ce petit groupe et aura du mal à quitter nos amis du jour!
Nous essayerons d’aller nous sécher au Bambou café qui nous servira un salade de papaye et fleur de bananier à tomber. Le reste de l’après-midi sera réservé aux cours des Mini Flamants un peu fatigués et au rangement stratégique des sacs. Nos affaires sont trempées et il va falloir être judicieux pour ne pas que cela pourrissent avec l’humidité.
Notre sleeping bus arrivera avec 1h30 de retard (soit 22h30) et nous partons pour une courte nuit: direction Tam Coc surnommé la Baie d’Halong terrestre!
Wonderful to read all about your adventure, especially this Vietnamese section is so mouth-watering. It must be quite hot and humid for the Mini Flamingos but I hope you are not affected by typhoons. Be safe and keep it up! XXX
Thanks Reiko!! No typhoon for now. We just missed the one in Hanoï. We love it all Reiko and Japan was a real paradise for us! Lots of love!
Attention Papa Flamant !! Et Maman Flamant aussi !!!
Vos photos de petites cantines/restos de rue ne finissent pas de m’enchanter. Les soupes me font de l’œil vous ne pouvez pas savoir. Tous ces fruits et ces légumes !! Vous me ferez goûter j’espère ?
Et cette pluie qui n’arrête pas de tomber… J’espère que le Nord sera un plus ensoleillé !
LOVE, s.